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La translation d'un évêque d'un siége à un autre, fut pratiquée pour la premiere fois dans le iij. siecle en la personne d'Alexandre évêque de Jérusalem; elle fut ensuite défendue au concile d'Alexandrie en 340, & au concile de Sardique en 347. Etienne VII. fit déterrer le corps de Formose son prédécesseur, & lui fit faire son procès sous prétexte qu'il avoit été transféré de l'évêché de Porto à celui de Rome; ce qu'il supposoit n'avoir point encore eu d'exemple. Cette action sut improuvee par le concile tenu à Rome l'an 901; Sergius III. entreprit de la justifier.
Les conciles ont toûjours condamné les translations qui seroient faites par des motifs d'ambition, de cupidité ou d'inconstance; mais ils les ont permises lorsqu'elles sont faites pour le bien de l'Eglife. Autrefois un évêque ne pouvoit être transféré d'un siége à un autre, que par ordre d'un concile provincial; mais dans l'usage présent une dispense du pape suffit avec le consentement du roi.
Un évêque, suivant les canons, devient irrégulier en certains cas; par exemple, s'il a ordonné l'epreuve du fer chaud ou autre semblable, s'il a autorisé un jugement à mort ou s'il a assisté à l'exécution. (A)
En Allemagne, la plûpart des évêchés sont électifs. Ce sont les chapitres des cathedrales ou métropoles, ordinairement composés de nobles, qui ont le droit d'élire un d'entr'eux à la pluralité des voix, ou bien de le postuler; cette élection ou postulation confere à celui sur qui elle tombe la dignité de prince de l'empire, la superiorité territoriale, le droit de seance & de suffrage à la diete de l'Empire; & celui qui a été élu ou poitule reçoit pour les états qui lui font soumis l'investiture de l'empereur, & jouit de ses droits comme prince de l'Empire, indépendaniment de la contirmation du pape dont il a besoin comme évêque.
Le traite de paix de Westphalie a apporté un grand changement dans les évechés d'Allemagne; il y en cut un grand nombre de secularisés en faveur de plusieurs princes protestans: c'est en vertu de ce traité que la maison de Brandebourg possede l'archevêché de Magdebourg, celui de Halberstadt, de Minden, &c. la maison de Holstein celui de Lubeck, &c. L'évéche d'Osnabrug est aiternativement possedé par un catholique romain, & par un prince de la maison de Brunswick Lunebourg qui est procestante. ( - )
On les appelle aussi quelquefois évêques titulaires ou nulla tenentes, quoiqu'on dût plûtôt les appeller évêques non titulaires.
Ces évêques in partibus ont causé beaucoup de trouble dans les derniers siecles, ce qui a donné lieu à plusieurs réglemens pour en reformer les abus.
Ceux qui sont donnés pour suffragans à quelque évêque ou archevêque, sont regardés d'un oeil plus favorable.
Dans l'assemblée du clergé de 1655, il fut résolu que les évêques in partibus ne seroient point appellés aux assemblées particulieres des évêques; que l'on feroit à Rome les insrances nécessaires, afin que le pape ne leur donnât point de commission à exécuter dans le rovaume; que M. le chancelier seroit prié de ne point donner des lettres patentes pour l'exécution des brefs adressés à ces évêques, & que quand il seroit nécessaire de les entendre dans les assemblées, tant générales que particulieres, on leur donneroit une place separée de celle des évêques de France; mais que cette délibération n'auroit point lieu, tant à l'égard des co - adjuteurs nommés à des évêchés de France avec future succession, que des anciens évêques qui se seroient demis de leur évêché. Voyez les mémoires du Clergé.
Sur les évêques, Voyez Lancelot, Instit. lib. I. tit.
v. Voyez aussi les Textes de Droit civil & canonique,
indiqués par Jean Thaumas & par Brillon, en leurs
dictionnaires; Rebuffe, en sa Pratique bénéficiale,
part. I. chap. forma vic. archiep. depuis le nombre 31.
jusqu'à 136. Fontanon, tome I. Voyez les Mémoires
du Clergé, aux différens titres indiqués dans l'abrégé.
(A)
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