Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 499

DÉNOMMÉ, ÉE, participe .

DÉNONCER. v.a. Déclarer, publier. Dénoncer la guerre.

On dit aussi, Dénoncer une personne, pour dire, En déclarer publiquement le nom suivant certaines formes prescrites. Ainsi, en parlant d'un homme qui a encouru la peine de l'excommunication, on dit, qu'Il a été dénoncé au Prône pour excommunié.

Il signifie aussi, Déférer en Justice. Dénoncer un coupable. Dénoncer quelqu'un au Magistrat. Dénoncer un Livre, une proposition comme hérétique.

On dit aussi d'Un soldat qui a déserté, [alt p. 349] que Son Capitaine l'a dénoncé pour déserteur.

DÉNONCÉ, ÉE, participe .

DÉNONCIATEUR. s.m. Celui qui défére quelqu'un, quelque chose en Justice. Se rendre dénonciateur. Le tiers applicable au dénonciateur.

DÉNONCIATION. s.f. Déclaration, publication. La dénonciation de la guerre.

Il signifie aussi, Délation, accusation. Le dénonciateur eut tant pour le prix de sa dénonciation.

DÉNOTATION. s.f. Désignation d'une chose par certains signes.

DÉNOTER. v.a. Désigner, marquer. Il n'est pas nommé, mais il est tellement dénoté qu'on le connoît aisément.

Il signifie aussi Indiquer. Dans les fievres intermittentes, le frisson dénote l'accès.

DÉNOTÉ, ÉE, participe .

DÉNOUEMENT. s.m. Il n'a d'usage qu'au figuré. Il se dit de ce qui démêle, de ce qui développe le noeud d'une pièce de théâtre. Le dénouement de cette pièce est heureux, est naturel. Le dénouement de cette pièce ne vaut rien.

Il se dit aussi en parlant d'affaire, d'intrigue de Cabinet. Le dénouement d'une affaire, d'une intrigue.

DÉNOUER. v.a. Défaire un noeud. Dénouer un ruban. Dénouer des cordons. Cela est noué si fort, qu'on ne le sauroit dénouer.

Il signifie figurément, Rendre plus souple, plus agile. Les exercices, la chasse, la danse, l'escrime dénouent les corps, les membres.

Il signifie aussi figurément, Démêler, développer; & il se dit principalement en parlant d'une pièce de théâtre, dont le noeud, dont l'intrigue vient à se démêler vers la fin. Ce Poëte a bien dénoué l'intrigue de sa Comédie.

DÉNOUER est aussi réciproque. Et il se dit au propre, d'Un noeud qui vient à se lâcher, à se défaire. Ce ruban s'est dénoué. Voilà votre ruban qui se dénoue.

Il signifie figurément, Devenir plus souple. Les jambes de ce cheval se sont bien dénouées. Les coursiers de Naples ne se dénouent qu'à six ou sept ans. Ce jeune homme étoit lourd, pesant, mais il commence à se dénouer.

On dit aussi, qu'Un enfant se dénoue, qu'il commence à se dénouer, pour dire, Que les parties de son corps qui étoient nouées, commencent à se dégager, à prendre la forme, l'étendue & le jeu qu'elles doivent avoir.

Il signifie encore figurément, Se démêler, se développer; & il se dit principalement de l'intrigue d'une pièce de théâtre. L'intrigue de cette Comédie se dénoue fort bien.

DÉNOUÉ, ÉE, participe .

DENRÉE. s.f. Tout ce qui se vend pour la nourriture & pour la subsistance des hommes & des bêtes. Acheter des denrées. Mettre le prix aux denrées.

On dit d'Une marchandise qui ne vaut rien, que C'est une mauvaise denrée. Et d'Une chose qu'on veut vendre trop cher, que C'est une chère denrée.

On dit généralement, en parlant d'Un homme qui vend bien ce qu'il a à vendre, que Cet homme vend bien sa denrée.

DENSE. adj. de t. g. Terme didactique. Épais, compacte, dont les parties sont serrées. Corps dense. L'eau est plus dense que l'air. Il est opposé à Rare.

DENSITÉ. s.f. Terme didactique. Qualité de ce qui est dense. La densité des corps. Les corps sont plus ou moins pesans, selon qu'ils ont plus ou moins de densité.

DENT. s.f. Petit os qui tient à la mâchoire de l'animal, & qui lui sert à inciser les alimens & à les mâcher. On distingue les dents en dents molaires, dents canines, & dents incisives. On dit aussi, Dent oeillère. Dent mâchelière. Grosse dent. Dent de dessus, dent de dessous, Dents de devant, de derrière. De belles dents. Des dents blanches. Des dents perlées. Dents bien arrangées. Dents jaunes, cariées, gâtées, pourries. Une dent creuse. L'alvéole d'une dent. Le mal de dents. Avoir mal aux dents. Se laver, se nettoyer, se curer les dents. Cela blanchit les dents. Une dent qui branle. Il lui est tombé une dent. Un arracheur de dents. Cela agace les dents, déchausse les dents. Avoir les dents agacées. Les dents percent à cet enfant, les dents lui viennent. Claquer des dents. Les dents lui claquent. Claquement de dents. Serrer les dents. Grincer les dents. Grincement de dents. Tirer avec les dents. Les dents d'un chien, d'un brochet, d'une vipère. On met des dents de loup aux hochets des enfans. On connoît l'âge des chevaux aux dents.

On appelle Dents de lait, Les premières dents qui viennent aux enfans quand ils sont encore en nourrice, & qui commencent à tomber vers les sept ou huit ans.

On appelle aussi Dents de sagesse, Les quatre dernières molaires qui viennent entre vingt & trente ans.

On appelle Fausses dents, Des dents artificielles qu'on met à la place de celles qui manquent.

On dit ordinairement, que La plupart des enfans meurent aux dents, pour dire, qu'Ils meurent quand les dents leur viennent.

Figur. & famil. N'avoir pas de quoi mettre sous sa dent, C'est n'avoir pas de quoi vivre.

Manger de toutes ses dents, C'est manger vîte & beaucoup.

Parler entre ses dents, C'est ne parler pas assez haut ni assez distinctement pour être bien entendu.

Prendre le frein aux dents, le mords aux dents, se dit au propre d'Un cheval qui s'emporte.

Il se dit aussi figurément, pour dire, Secouer le joug de la règle, de la loi, de la bienséance; & dans ce sens, on dit d'Un jeune homme, qu'Il a pris le mords aux dents, pour dire, qu'Il s'est jeté dans le libertinage, dans la débauche. Il est du style familier dans toutes les acceptions figurées.

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