Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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COMMERCE. s. m. Trafic, négoce de marchandises, d'argent, soit en gros, soit en détail. La liberté, la facilité du commerce. Établir, rétablir le commerce. Défendre, interdire, gêner le commerce. La paix entretient le commerce, fait aller le commerce, fait fleurir le commerce, met de l'argent dans le commerce. Cela fait rouler le commerce. La guerre fait cesser le commerce, rompt le commerce, paralyse le commerce. Le commerce est interrompu, perdu, ruiné. Le commerce va bien, ne va plus. Le commerce languit. Le commerce enrichit un État, est la richesse d'un État. Le commerce ne demande que liberté et protection. Commerce en gros, en détail. Commerce interlope. Commerce de contrebande. Commerce maritime. Commerce d'entrepôt. Commerce étranger. Commerce avec les colonies. Commerce des colonies, de l'Inde, de la Chine, du Levant. Commerce intérieur. Commerce extérieur. Le principal commerce de la Russie consiste en fourrures, etc. Le commerce français. Le commerce des épiceries. Le commerce des soies, des soieries, des toiles, des cuirs, etc. Faire commerce de toutes sortes de marchandises. Affaires de commerce. Entreprises de commerce. Navires de commerce. Villes de commerce. Maison de commerce. Effets de commerce. C'est une bonne branche de commerce. Commerce avantageux, lucratif. Faire le commerce. Faire un petit commerce, un grand commerce. Livres de commerce. Société de commerce. Traité de commerce. Tribunal de commerce. Code de commerce. Le ministère du commerce et des travaux publics. Conseil du commerce et des manufactures.

Chambre de commerce, Réunion de négociants chargés de donner leur avis aux autorités locales sur ce qui concerne le commerce.

Fig., Faire un mauvais, un méchant, un vilain commerce, un honteux, un infâme commerce, Se mêler de quelque pratique ou de quelque intrigue qui n'est pas honnête.

COMMERCE désigne quelquefois, par extension, Le corps des commerçants et négociants. Cette loi a mécontenté le commerce. Le haut commerce.

COMMERCE se dit, figurément, Des liaisons, des rapports, des communications que les personnes ont les unes avec les autres, pour quelque objet que ce soit. Dans le commerce de la vie. Dans le commerce du monde. Avoir commerce, entretenir commerce avec quelqu'un. Ils ont grand commerce ensemble. Ils sont en grand commerce l'un avec l'autre. Je suis bien son serviteur, mais point de commerce. Il a rompu tout commerce avec ces gens-là. Quel commerce ont-ils ensemble? Ils entretiennent commerce de lettres ou par lettres. Ils ont commerce de nouvelles. Commerce d'esprit. Commerce de littérature. Commerce d'idées, de sentiments. Commerce de galanterie. Commerce innocent. Commerce suspect. Commerce scandaleux. Commerce charnel.

Avoir commerce, être en commerce avec... se dit, en mauvaise part, D'une liaison illicite entre deux personnes de sexe différent.

Être d'un commerce agréable, d'un bon commerce, Être d'agréable société. Être d'un commerce sûr, Être discret, savoir garder les secrets dont on a reçu confidence. C'est un homme d'un commerce sûr, vous pouvez vous fier à lui.

Jeu de commerce, Jeu de cartes entre trois, quatre, jusqu'à neuf personnes.

COMMERCER. v. n. Trafiquer, faire le commerce. Commercer dans le Levant, en Espagne, dans les colonies. Cette nation commerce avec tous les peuples de la terre.

COMMERCIAL, ALE. adj. Qui appartient, qui est relatif au commerce. Règlements, statuts commerciaux. Affaires, matières commerciales. Opérations, entreprises commerciales. Agents commerciaux.

COMMÈRE. s. f. Celle qui a tenu un enfant sur les fonts: on lui donne ce nom tant à l'égard du parrain qu'à l'égard du père et de la mère de l'enfant.

COMMÈRE se dit aussi, familièrement, d'Une femme de basse condition, qui veut savoir toutes les nouvelles du quartier, et qui parle de tout à tort et à travers. C'est une commère, une vraie commère, une franche commère.

Il se dit, par extension, de Toute autre femme, de quelque condition qu'elle soit, qui a le même défaut. On peut même quelquefois l'appliquer Aux hommes. Cet homme est une vraie commère.

Fam., C'est une bonne commère, une fine commère, une maîtresse commère, C'est une femme qui a de la tête, une femme hardie et rusée, que rien ne rebute.

Prov. et fig., Tout se fait, tout va par compère et par commère, Tout se fait par faveur et par recommandation.

COMMETTANT. s. m. Celui qui charge un autre du soin de ses intérêts politiques ou privés. Rendre compte à ses commettants. Son commettant lui a donné des instructions fort étendues.

COMMETTRE. v. a. (Il se conjugue comme Mettre.) Faire. Dans ce sens, il ne se dit qu'en parlant De ce qui est péché, crime ou faute. Commettre un crime, une faute, une méchante action. Commettre un péché. Il n'a commis en cela qu'une faute légère. Ils commirent de grands excès. Commettre une irrévérence dans l'église. C'est commettre une incivilité, que de...

Il signifie aussi, Employer, préposer; et alors il ne se dit qu'en parlant Des personnes. Commettre un homme à un emploi. Il fut commis à l'exercice de telle charge. Le roi l'a commis pour avoir soin de... Il fut commis pour garder les prisonniers. Ce sont des gens qu'on a commis exprès pour cela. On a commis tel juge pour informer.

En termes de Pratique, Commettre un rapporteur, Nommer un juge pour être rapporteur dans une affaire. Il a été commis pour rapporteur.

COMMETTRE signifie encore, Confier. J'ai commis cela à vos soins. Je vous en ai commis le soin.

COMMETTRE signifie aussi, Compromettre, exposer mal à propos à quelque danger, à quelque embarras, à quelque avanie, etc. Je ne veux point, s'il vous plaît, que vous me commettiez là dedans. N'ayez pas peur, je ne vous commettrai point. Commettre sa réputation. Commettre la fortune de l'État. Commettre les armes, la réputation des armes du prince. Par cette démarche imprudente, cet ambassadeur a commis le nom de son maître. C'est commettre l'autorité du roi, que d'en user de la sorte.

Il s'emploie aussi dans ce sens avec le pronom personnel. Un ambassadeur se commet, quand il excède ses pouvoirs. Un honnête homme se commet, quand il entre en lice avec de tels adversaires. Il craignait de se commettre, contre un si grand capitaine.

Commettre deux personnes l'une avec l'autre, Les mettre dans le cas de se brouiller ensemble. Il a commis le père avec le fils. Il a fait des rapports qui ont pensé les commettre l'un avec l'autre.

Se commettre avec quelqu'un, S'exposer, se mettre au hasard d'avoir une affaire, un démêlé avec lui. Vous ferez bien de ne vous pas commettre avec lui, c'est un homme dangereux.

COMMETTRE en termes de Marine, Tordre ensemble plusieurs torons pour en former un cordage. Commettre un cordage.

COMMIS, ISE. participe Avoir ses causes commises aux requêtes du palais, aux requêtes de l'hôtel, etc., se disait autrefois De ceux qui, dans certains cas, avaient le droit d'y plaider en première instance, et d'y attirer les procès qu'on leur intentait en d'autres juridictions. Les commensaux de la maison du roi, les quarante de l'Académie française, avaient leurs causes commises aux requêtes du palais, aux requêtes de l'hôtel.

COMMINATOIRE. adj. des deux genres T. de Jurispr. Il se dit D'une clause, d'une disposition légale, d'un jugement, etc., qui renferme quelque menace, en cas de contravention. Clause comminatoire. Disposition comminatoire. Jugement, sentence comminatoire. Cela n'est que comminatoire. Les peines comminatoires ne sont point encourues de plein droit, et peuvent n être pas infligées.

COMMIS. s. m. Celui qui est chargé par un autre de quelque emploi, de quelque fonction dont il doit lui rendre compte. On ne le dit guère que de Ceux qui sont employés dans les bureaux d'une administration, ou chez un négociant, un banquier, etc. Commis au ministère. Les commis d'une administration, d'un greffe. Commis expéditionnaire. Commis de bureau. Commis de l'octroi. Commis aux barrières. Commis des douanes. Les commis d'un négociant, d'un banquier, d'un marchand. Il est commis d'un tel, chez un tel. Un bon commis. Un commis intelligent. Il a plusieurs commis sous ses ordres. Premier commis. Commis marchand.

Commis voyageur, Commis qui voyage pour les affaires d'une maison de commerce.

COMMISE. s. f. T. de Jurispr. féodale. Confiscation d'un fief au profit du seigneur, faute de devoirs rendus par le vassal. Fief tombé en commise.

COMMISÉRATION. s. f. Pitié, miséricorde, sentiments de compassion. Cela excita une grande commisération dans toute l'assemblée. Exciter la commisération publique.

COMMISSAIRE. s. m. Celui qui est commis pour remplir des fonctions ordinairement temporaires, et relatives à un objet particulier. Des commissaires furent nommés, de part et d'autre, pour fixer les limites,

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