Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 465

débiffé, Qui se disent d'un homme qui paroît affoibli par quelque excès, qui a le visage abattu. Il se dit aussi d'un estomac qui ne fait pas bien ses fonctions. Il a l'estomac tout débiffé. Il est du style familier.

DÉBILE. adj. de t. g. Foible, affoibli, qui manque de forces. Il ne se dit guère qu'en parlant de l'homme. Un malade qui est encore débile. Je me sens tout débile aujourd'hui. Avoir l'estomac débile, les jambes débiles.

On dit aussi figurément, Avoir le cerveau débile, pour dire, Avoir l'esprit foible. Et Avoir la mémoire débile, pour dire, Avoir peu de mémoire.

DÉBILEMENT. adv. D'une manière débile.

DÉBILITATION. s.f. Affoiblissement. Débilitation de nerfs.

DÉBILITÉ. s.f. Foiblesse. Débilité de cerveau. Une grande débilité de nerfs, de jambes, d'estomac. Une grande débilité de vue.

DÉBILITER. v.a. Rendre débile. Cela débilite les nerfs, l'esprit, la vue, l'estomac.

DÉBILITÉ, ÉE, participe .

DÉBIT. s.m. Vente, trafic. Débit de draps, de dentelles. Marchandises, étoffes de débit, de bon débit, de mauvais débit. Il se fait un grand débit de...

On dit figurément, qu'Un homme a un beau débit, qu'il a le débit aisé, le débit agréable, pour dire, qu'Il parle avec facilité & avec grâce. Il est du style familier.

DÉBITANT, ANTE. s. Celui, celle qui débite quelque marchandise. Un débitant de tabac.

DÉBITER. v.a. Vendre. Débiter des marchandises, des denrées, des blés, des vins. Débiter en gros, en détail.

On dit figurément & dans le style familier, qu'Un homme débite bien sa marchandise, pour dire, qu'Il parle bien, qu'il fait bien un récit, qu'il donne un beau tour à ce qu'il dit.

On dit aussi figurément, Débiter des nouvelles, pour dire, Répandre des nouvelles.

DÉBITER se dit du bois abattu que l'on coupe pour en faire du bois d'ouvrage ou de débit, tel que des planches, des madriers, &c.

Il se dit aussi du marbre, des pierres, &c.

DÉBITÉ, ÉE, participe .

DÉBITEUR, DÉBITEUSE. s. Celui, celle qui débite. Il ne se dit que dans le figuré & en mauvaise part. C'est un grand débiteur de nouvelles, de fariboles, de sornettes. C'est une grande débiteuse de mauvaises nouvelles.

DÉBITEUR, DÉBITRICE. s. Celui, celle qui doit. Bon débiteur. Débiteur solvable. Il est mon débiteur. Elle est votre débitrice.

DÉBLAI. s.m. Ce mot n'a d'usage qu'en ces phrases, Beau déblai, voilà un beau déblai, Qui se dit pour marquer qu'on est bienheureux d'être défait de quelqu'un, ou de quelque chose qui incommodoit. Il est familier.

DÉBLAYER. v.a. Débarrasser. On dit, Déblayer une maison, une salle, une cour, pour dire, Débarrasser une maison, une salle, une cour, des choses qui y sont en désordre & qui les embarrassent.

DÉBLAYÉ, ÉE, participe .

DÉBOIRE. s.m. Le mauvais goût qui reste de quelque liqueur après qu'on l'a [alt p. 325] bue. Du vin qui a du déboire, qui a quelque déboire, un insupportable déboire, qui laisse du déboire.

Il se dit figurément du chagrin & du dégoût qui suit ordinairement les plaisirs. Les plaisirs ont leur déboire.

Il se dit aussi des sujets de fâcherie, & des mortifications que donne un supérieur. C'est un homme qui lui a donné de fâcheux déboires. Il en a reçu bien des déboires.

DÉBOÎTEMENT. s.m. Se dit en parlant des os qui sont déplacés ou disloqués. Le déboîtement d'un os est toujours très-dangereux.

DÉBOÎTER. v.a. Disloquer. Il ne se dit proprement que des os qu'un accident, un effort fait sortir de leur place. La chute qu'il a faite lui a déboîté un os.

Il se dit aussi au réciproque. Les os ne se déboîtent qu'avec beaucoup de douleur.

DÉBOÎTER se dit aussi en parlant des ouvrages de menuiserie & d'assemblage qui viennent à se déjoindre. À force de pousser la porte, on l'a toute déboîtée.

Il se dit aussi au réciproque dans cette acception, Une cloison qui se déboîte.

DÉBOÎTÉ, ÉE, participe .

DÉBONDER. v.a. Ôter la bonde. Débonder un étang. Débonder un tonneau.

Il est aussi neutre, & signifie, Sortir avec impétuosité, avec abondance. L'eau a débondé cette nuit par une ouverture.

Il est aussi réciproque. L'étang s'est débondé.

On dit aussi figurément & familièrement, Les pleurs qu'elle avoit long-temps retenus, débondèrent à la fin. Après avoir long-temps retenu sa colère, il fallut enfin débonder.

DÉBONDÉ, ÉE, participe .

DÉBONDONNER. v.a. Ôter le bondon d'un muid, d'un tonneau. Pour remplir le tonneau, il faut le débondonner.

DÉBONDONNÉ, ÉE, participe .

DÉBONNAIRE. adj. de t. g. Doux & bienfaisant. Il n'a d'usage dans le style sérieux qu'en parlant des Princes. C'est un Prince débonnaire. Louis le débonnaire. Hors de là il ne se dit guère qu'en plaisantant. C'est un homme débonnaire.

On appelle famil. Un mari débonnaire, Un mari qui souffre patiemment la mauvaise conduite de sa femme.

DÉBONNAIREMENT. adv. Avec bonté, avec douceur. Le vainqueur les a traités débonnairement. Il vieillit.

DÉBONNAIRETÉ. s.f. Bonté, douceur. Le vainqueur les a traités avec débonnaireté. Il vieillit.

DÉBORD. s.m. Débordement. Il ne se dit qu'en termes de Médecine. Débord de bile. Débord d'humeurs.

DÉBORDEMENT. s.m. Action par laquelle une rivière se déborde. Le débordement du Nil. Le débordement de la Seine.

Il se dit aussi des humeurs. Avoir un débordement de bile, un débordement d'humeurs. On appelle Débordement de cerveau, Une chute extraordinaire de pituite qui coule du cerveau & des conduits salivaires par le nez & par la bouche.

On appelle figurément, Débordement, l'irruption d'un Peuple barbare dans un pays où il veut s'établir. Le débordement des Barbares dans l'Empire Romain.

DÉBORDEMENT signifie aussi figur. Dissolution, débauche. Étrange, scandaleux débordement. Vivre dans le débordement, dans un grand débordement. Le débordement de ses moeurs.

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