LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 338

dire, Il est sage de se retirer promptement d'une mauvaise affaire.

COURTAGE

COURTAGE. s. m. L'entremise, la négociation d'un Courtier. Faire le courtage des vins. Se mêler du courtage. Droit de courtage, Salaire qu'on donne à ceux qui font le courtage.

COURTAUD, AUDE

COURTAUD, AUDE. s. Celui, cellé qui est detaille courte, grosse et entassée. Il ne se dit en ce sens que Des hommes et des femmes. Un gros courtaud. Une grosse courtaude.

On appelle Courtauds de boutique, ou simplement Courtauds, Les garçons de boutique chez les Marchands. C'est un Courtaud de boutique. Cela est bon pour les Courtauds. Il ne se dit que par mépris.

On appelle aussi Courtaud, Un cheval à qui on a coupé les oreilles et la queue. Il étoit monté sur un courtaud.

On appelle aussi Chien courtaud, Un chien à qui on a coupé la queue et les oreilles.

On dit proverbialement, Étriller, frotter quelqu'un en chien courtaud, pour dire, Le bien battre.

COURTAUDER

COURTAUDER. v. a. Couper la queue. Il ne se dit que Du cheval. Il a fait courtauder son cheval.

Courtaudé, ée

Courtaudé, ée. participe.

COURT--BOUILLON

COURT--BOUILLON. s. mas. Manière d'apprêter le poisson. Une carpe, un brochet au court--bouillon.

COURTE--BOTTE

COURTE--BOTTE. s. mas. Terme badin, pour dire, Petit homme. Il est populaire.

COURTE--HALEINE

COURTE--HALEINE. s. f. Maladie qu'on nomme autrement l'Asthme.

COURTE--PAILLE

COURTE--PAILLE. s. fém. Voyez Paille.

COURTE PAUME

COURTE PAUME. Voyez Paume.

COURTE--POINTE

COURTE--POINTE. s. f. Couverture de parade, échancrée et piquée avec ordre et proportion. La courtepointe est fort belle.

COURTIER

COURTIER. s. m. Entremetteur. Qui s'entremet des ventes et achats de certaines marchandises, principalement de vin ou de chevaux, ou de faire prêter de l'argent sur la place. Maître Courtier. Courtier juré. Courtier de change. Courtier de vin. Courtier de chevaux. Je n'ai que faire de courtiers. Je ne veux point passer par la main des Courtiers.

On appelle par raillerie, Courtier, ou Courtière de mariage, Ceux qui se mêlent de faire des mariages.

COURTILIÈRE

COURTILIÈRE. s. f. Espèce d'insecte qui se forme dans le fumier, et qui fait beaucoup de dégât dans les ardins.

COURTINE

COURTINE. sub. f. Rideau de lit. Courtine de damas. Fermer, tirer les courtines. En ce sens il vieillit.

Courtine

Courtine, signifie, en termes de Fortification, Le mur qui est entre deux bastions, et qui en joint les flancs. La courtine étoit trop longue, et ne pouvoit pas être bien défendue.

COURTISAN

COURTISAN. s. m. Qui est attaché à la Cour, qui fréquente la Cour. Bon Courtisan. Vieux Courtisan. C'est un adroit, un habile, un fin, un rusé, un sage Courtisan. Mauvais Courtisan.

Il signifie aussi, Celui qui courtise, qui cherche à plaire. On dit De l'amant d'une femme, que C'est son courtisan. Cette femme n'a point d'amis, mais des courtisans.

On appelle aussi Courtisan, Celui qui rend à quelqu'un des assiduités, pour en obtenir quelque avantage. Ceux qui ont des emplois à donner, à procurer, ne manquent point de courtisans.

COURTISANE

COURTISANE. s. f. On donnoit ce nom aux femmes publiques chez les Anciens, et on les appelle encore ainsi en Italie. Les Courtisanes de Venise. Les Courtisanes de Rome. Il fait l'amour à une Courtisane. Il entretient uneCourtisane. Et par extension, on le dit De toutes les femmes de mauvaise vie qui sont un peu considérables, et audessus des coureuses.

COURTISER

COURTISER. v. a. Faire la cour à quelqu'un dans l'espérance d'en obtenir quelque chose. Cet homme vous courtise fort. Il n'est pas d'humeur à courtiser personne, s'il n'en a besoin. Il courtise ce vieillard pour avoir sa succession. Il ne se dit pas Du sujet à l'égard du Souverain.

On dit, Courtiser les Dames, pour dire, Être assidu auprès des Dames, chercher à leur plaire. Il est galant, il courtise les Dames. Il y a long--temps qu'il courtise une telle. Il est du style familier.

On dit figurément, Courtiser les Muses, pour dire, Se plaire, s'adonner aux Belles--Lettres, particulièrement à la Poésie.

Courtisé, ée

Courtisé, ée. participe.

COURTOIS, OISE

COURTOIS, OISE. adj. Civil, gracieux, tant en ses discours qu'en son accueil, et en toutes ses actions. Fort courtois. Courtois aux Dames. Il n'est guère courtois. Il est peu courtois. Il vieillit.

On appeloit autrefois Armes courtoises, Les armes dont on se servoit dans les Tournois, parce que la pointe et le tranchant en étoient émoussés, et qu'elles n'étoient point meurtrières. Les armes de guerre étoient appelées Armes émoulues.

COUR TOISEMENT

COUR TOISEMENT. adv. D'une manière courtoise. Il le reçut fortcourtoisement. Il vieillit.

COURTOISIE

COURTOISIE. sub. fém. Civilité, bon office qu'on rend à quelqu'un. Il l'a traité avec beaucoup de courtoisie. Je vous remercie de votre courtoisie. Il est familier.

COUSIN, INE

COUSIN, INE. s. Il se dit De ceux qui sont issus, soit des deux frères, soit des deux soeurs, soit du frère ou de la soeur. Cousins germains. Les enfans de ceux ei s'appellent Cousins issus de germain. Les autres qui sont plus éloignés, s'appellent Cousins au troisième et au quatrième degré, etc. Bon cousin. Cher cousin. C'est mon cousin, ma cousine. Nous sommes cousins. De quel côté sont--ils cousins?

En France, le Roi dans ses Lettres traitoit de Cousins, non--seulement les Princes de son sang, mais encore plusieurs Princes étrangers, les Cardinaux, les Pairs, les Ducs, les Maré chaux de France, les Grands d'Espague, et quelques Seigneurs du Royaume.

On disoit proverbialement, Tous Gentilshommes sont cousins, et tous vilains sont compères.

Cousin

Cousin, se dit quelquefois figurément, De ceux qui sont bons amis et en bonne intelligence. Si vous faites telle chose, nous ne serons pas cousins. Il est familier.

On dit proverbialement et dans le style familier, Si telle fortune m'arrivoit, le Roi ne seroit pas mon cousin, pour dire, Je m'estimerois plus heureux que le Roi.

On dit par raillerie et en style burlesque, qu'Un homme est mangé de cousins, ou qu'il a toujours des cousins chez lui, Quand plusieurs Gentilshommes de campagne, sous prétexte de parenté ou d'amitié, viennent l'importuner et manger chez lui.

On appelle Du mauvais vin, Du chasse--cousin.

COUSIN

COUSIN. s. m. Sorte de moucheron piquant, et fort importun. Un cousin le vint piquer à la joue. Les cousins l'ont fort importuné, l'ont tourmenté toute la nuit. Mangé de cousins.

COUSINAGE

COUSINAGE. s. m. La parenté qui est entre cousins. Ils s'appellent cousins, je ne sais d'ou vient ce cousinage. Il est entré dans cette maison sous prétexte de cousinage.

Il se prend aussi pour Toute l'assemblée des parens. Il pria tout lecousinage. Il est du style familier.

COUSINER

COUSINER. v. act. Appeler quel qu'un cousin. Il vous cousine, de quel côté est--il votre cousin? Je ne sais s'ils sont parens, mais ils se cousinent.

Il se dit aussi dans le style familier, Des petits Gentilshommes de campagne qui vont visiter les autres plus riches, pour vivre quelque temps chez eux. Comment peut--il vivre avec si--peu de biens? Il va cousiner chez l'un, chez l'autre. Il s'est accoutumé à cousiner. En ce sens il est neutre.

On dit proverbialement De deux personnes d'humeur opposée, qu'Elles ne cousinent pas ensemble.

Cousiné, ée

Cousiné, ée. participe.

COUSINIÈRE

COUSINIÈRE. s. f. Sorte de gaze dont on entoure un lit, pour se garantir des cousins.

COUSSIN

COUSSIN. sub. masc. Sorte de sac cousu de tous les côtés, et rempli de plume, ou de bourre, ou de crin, etc. pour s'appuyer, ou pour s'asseoir dessus. Coussin de drap. Coussin de velours, etc. Coussin de carrosse. Coussin qu'on met sur la selle d'un cheval, pour y être assis plus mollement. Coussin qu'on met derrière la selle, pour porter quelqu'un en trousse, en croupe, ou pour y mettre une malle ou une valise.

COUSSINET

COUSSINET. s. m. Petit coussin. Il fant mettre un coussinet derrière la selle pour porter la valise, la malle. Un coussinet de senteur. Coussinet qu'on met sous la cuirasse, etc.

CO_T

CO_T. sub. masc. Ce qu'une chose coûte. Il n'est plus guêre d'usage que dans cette phrase de Pratique, Les frais et loyaux coûts.

On dit proverbialement, que Le coût fait perdre le goût, pour dire, que La trop grande dépense qu'il faudroit faire pour avoir une chose, en ôte l'envie.

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