Nicot, Thresor de la langue francoyse
Previous page
Page 298
cap. 20. dit aucunesfois Caseus, aucunesfois Formago. Aucuns
par metathese ou transposition des lettres dient Fromage.
Fourmage prins, Caseus glaciatus.
Un fourmage fait de la façon d'un pain de sucre, Meta lactis.
Fourmage pressé et espraint, Pressus caseus.
On louë à Rome les fourmages qui viennent de, etc. Laus caseo Romae
e prouinciis, etc.
Petit fourmage moust, et frez fait, Caseus breuis et musteus.
Fourmageur.
fourment
Fourment, Fourmentée, Cerchez Froument.
fourmi
Fourmi, Formica.
D'un fourmi, Formicinus.
Plein de fourmis, Formicosus.
Une maladie, quand le corps demange tellement qu'il semble qu'on est plein
de fourmis, Formicatio.
fourmiant
Frappement fourmiant, Formicans percussus.
fourmiere
Une fourmiere, ou fourmilliere, Formicarum cauernae,
Cauernae formicinae.
Plinius vocat formicarum foramina.
fourmiller
Fourmiller, id est, abonder comme fourmis en une
fourmilliere. Aujourd'huy
les Poëtes fourmillent en France.
fournaise
Une Fournaise, Caminus, Fornax.
Fournaise exposée aux vents, Ventosa fornax.
Fournaise longue, Longinqua fornax.
Faire en maniere de fournaise, Caminare.
Fait en façon de fournaise, Fornaceus.
Petite fournaise, Fornacula.
fourneau
Fourneau, Fournil, voyez Four.
fournir
Fournir de quelque chose, Administrare,
Subministrare, Suggerere,
Suppeditare poridzô, idem valet quod Sumministro, suppedito,
suggero, praebeo, porismos suppeditatio, fournissement,
poristês praebitor, suppeditator fournisseur, nisi malis
propter originem
scribere, Fournir, Fournissement, Fournisseur.
Fournir aux despens, Sumptus suppeditare.
Fournir d'un nombre de Serfs pour tirer à la rame, Seruos ad remum
dare.
Fournir de lettres et de tesmoings, Accusationem vel actionem, vel
litem instruere.
Fournir et remplir une bande au lieu des absens ou morts,
Succenturiare.
Il se depart de son ost pour fournir ses bandes de gendarmes, Pro causa
supplementi ab exercitu discedit.
Fournir l'exercite, Legiones vel exercitum supplere.
Pourtant que deux Consuls ne pourroyent fournir à tant de guerres
ensemble,
ou aller et assister et estre presens, Quia duo Consules obire
tot simul bella nequirent.
Sa parole ne pouvoit fournir au grand coeur qu'il avoit, et hardiesse de
parler,
Lingua non suppetebat libertati, animoque.
Prendre la charge de fournir et pourvoir aux magistrats allans dehors, de
tout ce qui leur falloit, Conducere praebenda magistratibus.
Ne fournir pas ce qu'on a maintenu, Destituere. B. ex Quintil.
Tu doibs fournir aujourd'huy, Hodie tua est praebitio. B.
Fournir la complainte, Sequestrer, Ad sequestris possessionem redire,
De fundo possessorem moribus deducere.
Y pouvoir fournir, Partes sustinere.
Qui fournit de sa part, Collator.
Cette montaigne fournit à suffisance ce qu'il faut pour vivre aux
hommes,
Sufficit hic mons alimentis hominum.
Qui fournissent les matieres, Suis caementis aedificantes. Bud. ex Vlp.
Que la Republique ne baille, ne fournisse argent pour cette guerre,
Respub.
et milite et pecunia illic vacet.
Une cause ou proces mal fourni de bons tiltres, enquestes, et autres
enseignemens,
Causa inermis, quae literis et authoritatibus, testimoniis,
aliisque documentis iuris sui caret. B.
fournisseur
Fournisseur, Qui baille et fournit autruy,
Praebitor.
fournissement
Fournissement, Suppeditatio.
Le fournissement des greniers à sel, Halatopolia.
Demander le fournissement de la complainte, Agere vt aduersarius
possessione deiiciatur, et vt penes sequestrem ipsa sit possessio,
et Regiae manus iniectione veluti sacrosancta sit partibus.
Budaeus.
fourniture
Fourniture, Complementum.
Selon la fourniture de ce qu'on a à prendre conseil, Ex copia rerum
consilium
trahere.
fourrage
Fourrage, m. penac. Est la meslange de
feurre d'orge, vece, et avoine,
qu'on donne en hyver aux bestes chevalines, Farrago. Festus, duquel
mot Latin il vient, Pabulum Farragineum, Farraginarium. Mais
nous donnons aussi le nom de Fourrage à tout ce dont les aumailles et
bestes à laine sont affeurrées et nourries l'hyver. De sorte que la gerbée
seule est comprinse sous ce mot Fourrage. Si que Affourrager, ou Affeurrer,
n'est pas seulement dit pour les chevaux, ains pour toutes bestes qui
sont nourries de fourrage en hyver.
Faire provision ou serrer du fourrage, Farragineum pabulum in hyemem
iumentis, bobus aut pecoribus condere.
Fourrage ainsi serré pour l'hyver, Pabulum conditiuum.
Quand on ne peut aller loing au fourrage, Angustius pabulari.
Fourrages abondans, Luxuriosa pabula.
fourrager
Fourrager, act. acut. Est prendre et enlever des
fourrages, Pabulari. Et
est un mot militaire, qui importe effect de force et prinse indeuë, de sorte
que jaçoit que aller au fourrage, et fourrager, soient mots apparentez,
neantmoins le premier participe du gré à gré, là où l'autre sonne tousjours
en mauvaise part, Equis militum pabula vndecumque conquirere,
vndiqueuersum ad castra comportare. Il se prend aussi,
estant accompagné de l'article, pour l'acte de fourrager, ainsi que les
Grecs et Latins rendent noms leurs infinitifs, comme, Le fourrager est
fort difficile, Difficilis admodum pabulatio est, ce qui se pourroit
appeler Fourragement. Fourrager aussi se prend pour raffler tout ce
qui est en un lieu, comme, Il a tout fourragé en tel village, In illo pago
omnia conuasauit. Il a tout emporté sans y laisser, non pas mesmes le
fourrage, Ne pabula quidem praedando, missa fecit.
fourrageur
Fourrageur, m. acut. Est celuy qui fourrage,
Pabulator. Liu. lib. 22.
Et est diction militaire. Les fourrageurs ont donné jusques à ce
village,
Pabulatores in hunc vsque pagum excurrerunt, E castris huc
vsque pabulatum itum est.
fourreau
Fourreau, m. acut. Est en general ce reduit
fait de cuyr, dans lequel on
estuye quelque chose, Theca. Il est particularisé és fourreaux d'espée
et autres armes de fer offensives, qu'on estuye et couvre pour crainte de
la roüille. Ainsi dit on, le fourreau de harquebouse, pistole, espieu,
halebarde
et semblables armes. Il vient de fourrer, qui signifie mettre dedans
quelque chose creuse pour cacher ou garder. Ainsi par abusion l'on appelle
le fourreau d'un cheval, toute cette bourse de peau espaisse, dans laquelle
il retire et tient caché son membre. Dont partent ces manieres de
parler, Nettoyer, laver, estuver le fourreau d'un cheval. Le cheval a tiré
du fourreau, J'ay dit, particularisé, parce que ce mot Gaine, approprié
aux couteaux: et estuy, qui est commun à peignes, oultils de Chirurgien,
et autres choses, sont especes de fourreau ayants noms à part de
leur genre.
fourrer
Fourrer, voyez s'il vient point de
Ferre.
Fourrer ou jetter dedans, Insinuare.
Se fourrer en quelque lieu secretement, Se aliquo immergere.
Je me fourre en cette espece, In eam speciem me penetro.
Se fourrer dedans bien avant, Inferre sese et introdare. Bud. ex
Cicerone.
Se fourrer és biens d'aucun, Facere impetum in bona alicuius. B. ex
Cicer.
S'y fourrer jusques aux oreilles, Ingurgitare se. B. ex Cicer.
Cestuy s'est venu fourrer en la meslée, combien qu'il n'en fust pas,
Hic liti
se obtulit. B. ex Vlp.
Se fourrer en un proces où il va de l'honneur et des biens, où au danger de
perdre honneur et chevance, et dont on ne se pourra pas retirer quand
on voudra, In nassam litis caput temere inserere, Capite et fortunis
in causam penitus insinuare, Cum periculo facultatum
et existimationis penitus in causam se demittere, nec inde pedem
referre posse. B.
Fourrer robbes, Pelliculare vestes. B. ex Col. phroorion, locus munitus
dicitur. Hinc fourrure, pellis in veste, siue quod nos contra
hyemem et frigus muniat, siue quod vestem ipsam munitam
reddat. phroéin munire nos, fourrer dicimus.
Robbe fourrée, Pelliculata vestis, Vestis pellita.
fourreur
Fourreur, Pellio pellionis, Pelliculator.
fourrure
Fourrure Pelles, pellium.
fourrier
Fourrier, m. acut. Est celuy qui marque de
craye blanche les logis où
chascun de ceux qui suyvent la court, ou un grand Seigneur, ou armée
doibvent loger dans ville, bourg, ou village. Et parce qu'il y en a
plusieurs,
chascun marque au quartier qui luy est donné par le Mareschal
des logis, escrivant à la porte du logis le nom et la qualité de celuy qui y
doibt loger, avec son paraphe. Ils sont appelez Metatores, au 12. livr.
du Code. Vegece au 2. livr. chap. 7. appelle les Fourriers de campagne
et de ville d'un commun nom Mensores. Et aux Mareschaux ou Fourriers
de camp, du nom particulier et propre de Metatores. Lequel
l'Empereur audit livr. 12. communique aussi aux Fourriers de court.
Alciat estime que le nom de Fourrier procede de ce qu'ils marquent aux
portes des logis, qui sont en Latin appelées Fores, comme si l'on
disoit
Forerij, ce qui n'est ny à rebuter, ny à recevoir. C'est chose cognuë que
les Fourriers sont inferieurs à ceux qu'on dit Mareschaux des logis, comme
les Poursuyvants aux Herauts, et que les Marqueurs des logis aux
trains et suytes des seigneurs, qui ont droit et faculté de loger leur train
par Fourrier, ne se peuvent tiltrer ne faire appeler Mareschaux des logis,
ains simplement Fourriers de tel Seigneur, ou de telle Dame. Paradventure
Fourrier vient de Fourrer, qui signifie loger et mettre quelque chose
en un lieu. Dont aussi est venu le nom de Fourreau. Et l'on dit, Il s'est
fourré en une maison, c. Il s'est reduit, et en cette sorte Fourrier
signifieroit
autant que Logeur et Placeur, qui assigne logis et place à chascun
où il se doibt reduire, loger et retirer, voyez Mareschaux des logis en
Mareschal.
Fourriers du camp, qui ordonnent les quartiers, Mensores.
fourser
Fourser, Comme font les carpes en un
estang, Parere. Ex Plin.
foursi
FOURSI, Nom propre d'homme, Furseus.
L'Eglise Saint Foursi est en
Peronne.
Next page
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.