Nicot, Thresor de la langue francoyse

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Page 296

fortifier

Fortifier, Confirmare, Corroborare, Munire, Emunire, Firmare, Fortificare, Vallare.

Fortifier et remparer les murailles, Muros firmare, On leur a donné la charge de fortifier la ville, His datum negotium est vt muros turresque firmarent, Liu. lib. 23.

Fortifier un chasteau, Castrum munire.

Fortifier tout entour, Communire, Circummunire.

Munir et fortifier une place premier que l'ennemy vienne, Praemunire.

Achever de fortifier, Permunire.

Qui n'est point fortifié ne garni, Immunitus.

Qui fortifie, munit et garnit, Munitor.

fortification

Fortification ou lieu de forteresse, comme rempart ou bastillon, Munimentum, Munitio, Firmamentum, Firmamen, Ouid.

fortifiement

Fortifiement, Munitio.

fort

Fort, Herbe que les autres appellent Aluine, Absynthium, voyez Absince.

forteresse

Forteresse, Fortifier, Fortification, Fortifiement, cerchez Fort.

fortuit

Fortuit, Fortuitus.

Par cas fortuit, Fortuito, Fortuitu, Forte.

fortiltrer

Fortiltrer, C'est en venerie eschever et eviter le pas et endroit où est le tiltre des levriers, comme le Cerf s'est voulu fortiltrer hors de là où les levriers estoyent, voyez Tiltre.

fortraire

Fortraire, vient de fors, qui signifie hors, et traire, qui vaut autant que tirer, c'est desrobber, parce que le larron ce qu'il emble il le tire hors de la puissance de celuy à qui il desrobbe. Au Calendrier, Nuyre à ton prochain, par luy fortraire ses biens, ou sa renommée. Ou bien il vient de for, qui en comparaison signifie mal, comme si vous disiez, malement traire, c'est tirer ce d'autruy à mauvaise fin et intention, voyez For.

fortune

Fortune, Fortuna, Sors.

Bonne fortune ou bruit, Secundae fortunae.

Fortune diverse, maintenant bonne, maintenant mauvaise, Varia fortuna.

Fortune inconstante et qui n'arreste point en un lieu, Fortuna volubilis.

Mal fortune, Mala fortuna.

Qui a toute esperance en fortune, Qui s'attend à fortune, Cui spes omnis et ratio et cogitatio pendet ex fortuna.

Il n'y a point de fortune plus utile et profitable, Non vlla magis praesens fortuna est.

C'est à fortune d'en disposer, Cela git au vouloir de fortune, Positum consilium in fortuna.

Quelque fortune qui vous puisse advenir, je vous aimeray, Vos in omni fortuna, quaecunque erit oblata, complectar.

Telle fortune s'est autresfois presentée à moy, Mihi talis aliquando affulsit fortuna.

Blasmer fortune, dire que fortune est cause des adversitez, Aduersa casibus incertis belli et fortunae legare, Assignare culpam fortunae.

Se mocquer de la fortune d'aucun, Insultare alicui, B.

Si on a aucun bien ou aucun mal, on donne et tient on tout de fortune, Fortunae omnia expensa, omnia fortunae feruntur accepta.

Fortune est compagne de vertu, Coniuncta virtuti fortuna, Virtuti fortuna comes.

Comme si fortune eust esté contraire à Attile, et qu'il eust mal fait ses besongnes dés le premier pas qu'il fit en Afrique, Tanquam M. Attilius primo accessu ad Africam offenderit.

Estre marri de la fortune d'aucun, Vicem alicuius irasci.

Je suis marri de sa fortune, Miseret me illius.

Estre marri de nostre fortune, Vicem nostram dolere.

Nous ne sommes point desplaisans de sa fortune et inconvenient, Ipsius vicem minime dolemus.

S'ils estoient amenez à ceste fortune, Si in eum casum deducerentur.

Fortune estoit ja tournée, Iam verterat fortuna.

Fortune s'estoit retournée, que nos gens, etc. Se fortuna inclinauerat, vt nostri, etc.

Le hazard ou fortune de proces, Fors forensis, Alea iudicialis, B.

La fortune de guerre tournée, Verso Marte, B. ex Liu.

Qui fuit sa bonne fortune, Homo inimicus suis processibus, B. ex Seneca.

Suyvre la fortune, Fatorum auspicia sequi, B.

Fortune nous a si bien dit que, etc. id est, nous a esté si favorable.

Endurer quelque fortune, Casum vel calamitatem subire.

Se fier fort à fortune, Multum ponere in fortuna.

Qu'il garde bien sa fortune, Sibi habeat suam fortunam.

Porter patiemment la mauvaise fortune, Fortunae modeste ferre iniurias.

Suyvre sa fortune, Fortunam suam sequi.

O fortune que tu as aujourd'huy empesché mon maistre de grans biens que tu luy fais? O fortuna, quantis commoditatibus hero meo hunc onerasti diem?

Comme fortune voulut, Forte.

Selon la fortune, ou l'affaire, il ne se pouvoit mieux faire, E re nata melius fieri haud potuit.

fortunable

Fortunable, m. penac. adject. Est autant que desastré, Infelix, Mais ne se trouve gueres usité, Nic. Gilles en sa Chronique de Philippe le Bel, parlant du manifeste adultere où Marguerite Royne de Navarre, et Blanche contesse de la Marche furent surprinses, et des severes executions de justice qui s'en ensuyvirent, dit ainsi: duquel cas fortunable le Roy et sesdits enfans furent moult troublez et scandalisez, l'Espagnol dit Desdichado.

fortunal

Fortunal, m. acut. Est un subit et furieux orage sur la mer, dont les vaisseaux nageans et flottans en icelle estans surprins sont en risc et hazard de submersion. A cause dequoy l'on dit que survenans tels fortunaux, les navires courent fortune, Tempestas procellosa, Ventorum acris incubitus, qui mare ab imo subuertunt, Ceste maniere de parler est imitée du Latin, Virgil. lib. 5. AEneid. Mutati transuersa fremunt, et vespere ab atro Consurgunt venti, atque in nubem cogitur aer. Nec nos obniti contra, nec tendere tantum Sufficimus, superat quoniam fortuna, sequamur. Quaque vocat, vertamus iter. Car Fortuna celle part n'est pas prins pour la deesse, ains pour le fortunal du temps, Repentina tempestas.

fortuner

Bien fortuner, Fortunare.

Bien fortuné, Fortunatus.

fortunéement

Fortunéement, Secundis auibus, Fortunate.

forviere

FORVIERE, à Lyon, Forum veneris.

forvoier

Forvoier, voyez Fourvoyer.

fosse

Fosse, f. penac. Est une concavité faicte à descouvert en terre, Fossa, Duquel mot il est prins, Car estant faicte à couvert, elle est appelée Caverne, Antrum, Ainsi dit-on, La fosse à enterrer un mort, Fouea sepulcralis, Et combien que telle cavité soit comble d'eauë, elle est neantmoins dicte Fosse, car il suffit qu'elle soit creuse en la terre, Selon ce on dit, Une fosse à poissons, Fossa piscaria, On ne laisse pas pourtant d'appeler la fosse d'un trespassé, apres qu'elle est remplie tant du corps d'iceluy, que de terre, mais par catachrese de ce qu'elle a esté au precedent, Fouea, Fossa, Scrobs scrobis.

Une fosse et creux d'une riviere où s'assemble l'eauë et s'engorge, Gurges.

Une fosse ou l'eauë s'assemble et s'arreste, Lacuna.

Une longue fosse qu'on fait pour planter une jeune vigne, ou des jeunes arbres, Sulcus.

Une petite fosse ronde qu'on fait entour les jeunes arbres, quand on les veut deschausser, Orbis ablaqueationis.

Fosse sous terre, Antrum.

Fosses sombres, et là où on ne voit goutte, Atrae speluncae.

Plein de fosses ou fossettes, Lacunosus.

Faire fosses pour planter oliviers, Scrobes oleis inuertere.

Fosses tout d'un tenant, Perpetuae fossae.

Remplir la fosse, Lacunam explere, Cic.

Combler les fosses, Fossas complere, Tacit.

fossette

Fossette, f. pena. Est le diminutif de fosse, et signifie une petite fosse, Fossula, Cato et Columel. de re rust. Ainsi l'on dit d'une femme, qu'elle a une fossette au menton, qui est à ceux qui la prisent ainsi, une marque d'agreableté au visage feminin, Fossula mentum distinctum habet, Ce qu'on dit autrement, Menton fosselu, et fourchu.

Jouër à la fossette, c'est un jeu usité entre les filles et petis garçons, Ludere nucum coniectu ad fossulam seu crobiculum.

fossé

Fossé, m. acut. Combien qu'il soit fait par fouïsseure et vuidange ou egestion de terre, ce n'est pas toutesfois le mesmes que Fosse f. penac. Ainsi est espece de ce genre la, car Fossé m. acut. N'est fait en rond ainsi que la fosse l'est plus communéement, ne si court que la fosse quand elle n'est ronde, et est dit estre Fossé m. acut. La fosse allignée, ou tournoiant, qui flanque ou environne un heritage champestre, ou une ville, un camp ou une forteresse, ou une maison, pour les rendre mal accessibles, pour laquelle signification rendre le Latin n'a nul terme special, ains use du general Fossa, car ce mot Fossalium dont Pline use au XXI. chap. du XVII. livre que le Languedoc dit Fossat en ladite generalité, pour, Fosse f. penac. et Fossé, m. acut. N'est ce mesmes que le François appelle Fossé m. acut.

fosselu

Fosselu, m. acut. Ce qui a des fossettes, Fossulatus, (Si les Latins le disoient ainsi) ainsi Ronsard a dit menton fosselu, voyez Fossette, Ainsi aucuns disent mammelles fosseluës, Mammae fossulatae, Mais sans rime ne raison, parce que la mammelle de la femme est naturellement pleine et ronde, ou besaçeant et ridée, et point fosseluë.

fossoyeur

Fossoyeur, m. acut. Est en general celuy qui fait fosses et fossez, Fossor, Mais envers les Ecclesiastiques Fossoyeur est nom et vocable d'office du premier ordre des clercs, comme dit Sainct Hierosme en la XIII. epistre, où il traicte De septem gradib. Ecclesiae, Qu'il appelle Fossarius, Et signifie celuy qui creuse et fait les fosses à enterrer les trespassez. A present à cet office sont deputez les hommes laiz contre la doctrine dudit docteur Sainct Hierosme, celle part.

fouaille

Fouaille, en venerie, c'est le droit qu'on fait aux chiens d'un sanglier quand il est prins, ainsi dit, parce qu'elle se fait sur le feu, Visceratio, Focaria, Fouaille vient de feu comme fouage, et en chasse de sanglier, c'est ce mesmes que Curée en chasse de cerf.

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