Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 453

Servante de cuisine. Écuyer, chef de cuisine. Garçon de cuisine. Aide de cuisine.

On dit, Faire la cuisine, pour dire, Apprêter à manger.

On dit, Bonne cuisine, maigre cuisine, pauvre cuisine, pour dire, Bonne chère, mauvaise chère. C'est un homme qui cherche les bonnes cuisines. Il ne hante que les maisons où il y a bonne cuisine.

On dit aussi, en parlant d'une maison, que La cuisine y est bien froide, qu'elle n'y est guère échauffée, pour dire, qu'On y fait mauvaise chère.

On dit aussi, Faire aller, faire rouler la cuisine, pour dire, Avoir soin de ce qui regarde la dépense ordinaire de la table, donner ordre que la table aille bien. Et Fonder la cuisine, bâtir la cuisine, pour dire, Pourvoir à ce qui regarde la subsistance, la nourriture. Dans les nouveaux établissemens, il faut commencer par fonder, par bâtir la cuisine.

On dit populairement, Ruer en cuisine, pour dire, Goinfrer.

On dit figurément & proverbialement, qu'Un homme est chargé de cuisine, pour dire, qu'Il est fort gras, & qu'il a un gros ventre.

On appelle aussi Cuisine, Une petite boîte longue à différens compartimens, où l'on met différens ingrédiens propres pour les ragoûts, & que certaines gens portent sur eux. Un tel a toujours sa cuisine dans sa poche.

On appelle famil. Latin de cuisine, Un très-mauvais latin.

CUISINE signifie aussi L'art d'apprêter les viandes, & de faire la cuisine. Il apprend la cuisine. Il sait bien la cuisine. Cuisine bourgeoise. Nouvelle cuisine.

On appelle aussi La cuisine, Les Officiers qui servent dans une cuisine. Il a mené sa cuisine avec lui. Il a laissé sa cuisine à Paris.

CUISINER. v.n. Apprêter les viandes, faire la cuisine. Ce garçon cuisine un peu, cuisine assez bien. Il est familier.

CUISINIER, IERE. s. Celui, celle qui fait la cuisine, qui apprête à manger. Bon cuisinier. Mauvais, méchant cuisinier. Garçon cuisinier. Il n'a qu'une cuisinière. Elle est bonne cuisinière.

CUISSART. s.m. La partie de l'armure qui couvre les cuisses.

CUISSE. s.f. Partie du corps d'un animal depuis la hanche jusqu'au jarret. La cuisse d'un homme, d'un cheval, d'un boeuf, d'un cerf. Une cuisse de chapon, de perdrix. Cet homme a mal à la cuisse, a la cuisse rompue. L'os de la cuisse.

CUISSON. s.f. Action de cuire, ou de faire cuire. Il a eu tant pour la cuisson des viandes, tant pour la cuisson de chaque pain. Il manque à ce pain un peu de cuisson.

On appelle Pain de cuisson, Le pain de ménage que l'on fait chez soi.

Il signifie aussi La douleur que l'on sent d'un mal qui cuit. Je sens une horrible cuisson dans ma plaie.

CUISSOT. s.m. Cuisse de cerf, de chevreuil, de sanglier, &c. Il ne se dit qu'en parlant de vénaison.

CUISTRE. s.m. Nom qui se donne ordinairement par injure aux valets de Collége. Un Cuistre de Collége. Ce n'est qu'un Cuistre.

CUISTRE est aussi Une injure dont on se sert, pour dire, Un homme pédant & grossier. C'est un cuistre, un cuistre fieffé.

CUITE. s.f. Cuisson. Il se dit des briques, des tuiles, de la chaux, & d'autres choses semblables. La premiere cuite. La seconde cuite.

CUIVRE. s.m. Métal rougeâtre quand il est pur. On l'appelle aussi Cuivre rouge. Le cuivre jaune, qui s'appelle aussi Laiton, est du cuivre rouge qui est devenu d'une couleur jaune, parce qu'on l'a allié avec du Zine. Le cuivre noir est celui qui n'a pas encore été parfaitement purifié. Le cuivre de rosette est celui qui a été entierement purifié des autres métaux avec lesquels il étoit joint. Plaque de cuivre. Fontaine, cuvette, chandelier, chenets de cuivre. Monnoie de cuivre.

CUL. s.m. (l'L ne se prononce point, & on la supprime quelquefois dans l'écriture.) Le derrière, cette partie de l'homme qui comprend les fesses & le fondement. Il tomba sur son cul, sur le cul. Il est laid comme un cul. Il étoit assis sur son cul comme un singe. Renverser cul par dessus tête. Il court comme s'il avoit le feu au cul. Être à cul nu. S'asseoir à cul nu. Il lui a donné des coups de pied au cul, du pied au cul.

On dit, Avoir le cul sur la selle, pour dire, Être à cheval. Ce Général est vigilant & infatigable, il a toujours le cul sur la selle. Les ennemis s'étant avancés, on tint Conseil de guerre le cul sur la selle.

On dit familièrement, Cul par dessus tête. La tête emporte le cul. La tête en bas, le cul en haut.

On dit proverbialement, Être à cul, pour dire, Ne savoir plus que devenir, n'avoir plus aucune ressource.

On dit proverbialement & figurément, Donner du pied au cul à un valet, pour dire, Le chasser de son service.

On dit proverbialement d'Un homme qui se tourmente extrêmement pour venir à bout de quelque chose, qu'Il y va de cul & de tête. Qu'il y va de cul & de tête comme une corneille qui abat des noix.

On dit proverbialement, qu'Un homme montre le cul, qu'on lui voit le cul, pour dire, Que ses habits ne valent rien, & sont tout déchirés.

On dit aussi prov. & fig. d'Un homme qui a témoigné de la foiblesse lorsqu'on attendoit beaucoup de son courage, de sa fermeté; En cette querelle où l'on croyoit qu'il feroit paroître du courage, il montra le cul.

[alt p. 317] On dit figurément & familièrement d'Un homme, qui ayant fondé son espérance sur deux choses différentes, ne réussit dans aucune, qu'Il se trouve, qu'Il est, qu'Il demeure entre deux selles le cul à terre.

On dit proverbialement & populairement

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