ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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AMMITE ou AMMONITE

AMMITE ou AMMONITE, s. f. (Hist. nat.) Ammites, ammonites, matiere pierreuse composée de grains arrondis, plus ou moins gros. Cette différence de grosseur a fait distinguer l'ammite en petite & en grande. La petite est composée de parties que l'on a comparées pour la forme & pour la grosseur à des oeufs de poisson, à des grains de millet, à des semences de pavot, d'où sont venus les mots cencrites & meconites que l'on trouve dans Pline. Les grains de la grande ammite sont quelquefois gros comme des poids ou comme des orobes, & ils leur ressemblent pour la forme; c'est pourquoi on a donné à ces ammites les noms de pisolithos & d'orobias. Il y en a dont les parties sont autant & plus grosses que des noix. La couleur des ammites doit varier comme celle de la pierre; on en voit de grises & de parfaitement blanches. Les grains de celle - ci sont fort ressemblans à des anis, lorsqu'ils sont séparés les uns des autres. On trouve cette pierre assez communément. Agricola de Nat. fossil. lib. V. pag. 264. Aldrovande Musoei metal. lib. IV. pag. 633. Voyez Pierre. On a rapporté au genre de l'ammite la pierre que l'on appelle besoard mineral. Voyez Besoard minéral. (I)

AMMOCHOSIS

AMMOCHOSIS, s. f. (Medecine.) A'MMOXOSIA, espece de remede propre à dessécher le corps, qui consiste à l'enterrer dans du sable de mer extrèmement chaud. Voyez Bain & Sable. (N)

AMMODYTE

AMMODYTE, s. m. Ammodytes, (Hist. nat.) serpent ainsi appellé, parce qu'il se glisse sous le sable, il en a la couleur; sa longueur est d'une coudée, & il ressemble à la vipere; cependant sa tête est plus grande, & ses mâchoires plus larges: son dos est parsemé de taches noires; sa queue est dure; il semble qu'elle soit parsemée de grains de millet; c'est ce qui a sait donner à ce serpent le nom de cenchrias, ou plûtôt cerchnias. Il a sur le devant de la tête, ou plûtôt sur le bout de la mâchoire supérieure, une éminence pointue en forme de verrue, que l'on pourroit prendre pour une corne, ce qui lui a fait donner le nom de serpent cornu. Les serpens ammodytes sont en Afrique & en Europe, & surtout dans l'Esclavonie, aussi les a - t - on appellés viperes cor iues d'Illirie; on en trouve en Italie, &c. On dit que si on ne remédie à la morsure de ce serpent, on en meurt en trois jours ou au plus en sept jours, & beaucoup plûtôt, si on a été mordu par la femelle. Aldrovande. Voyez Serpent. (I)

Ammodyte

Ammodyte, (Medecine.) Lorsque la morsure de l'ammodyte ne cause pas une mort prompte, le sang sort de la plaie; la partie mordue s'enfle, il survient aussitôt un écoulement de sanie, qui est suivi d'une pesanteur de tête & de défaillance. On doit dans un pareil cas recourir d'abord aux remedes ordinaires, aux venrouses, aux scarifications de la partie autour de la plaie, à la ligature & à l'ouverture de la plaie avec le bistouri: les meilleurs remedes sont la menthe prise dans l'hydromel, la thériaque appliquée sur la plaie, les cataplasmes propres à la cure des ulceres malins, &c. Aétius, Tetrab. IV. Serm. I. (N)

AMMONIA

* AMMONIA, surnom sous lequel les Eléens sacrifioient à Junon, soit par allusion à Jupiter - Ammon son époux, soit à cause de l'autel qu'elle avoit dans le voisinage du temple de Jupiter - Ammon.

AMMONIAC

AMMONIAC, sel AMMONIAC ou ARMONIAC, sal ammoniacus seu armeniacus. (Hist. nat.) Nous ne connoissons le sel ammoniac des anciens que par les descriptions qu'ils en ont laissées: autant que nous pouvons en juger aujourd'hui, il paroît que ce sel étoit assez semblable à notre sel gemme. Les anciens lui ont donné le nom de sel ammoniac, parce qu'on le trouvoit en Libye aux environs du temple de Jupiter - Ammon. Quelques - uns l'ont appellé sel armoniac, ou armeniac, peut - être à cause du voisinage de l'Ar<cb-> ménie. On ne sait pourquoi tant d'Auteurs ont dit que ce sel venoit de l'urine des chameaux, laquelle etant desséchée par l'ardeur du soleil, laissoit un sel sublimé sur les sables brûlans de l'Arabie & des autres lieux arides de l'Afrique & de l'Asie, où il passe beaucoup de chameaux pendant les longs voyages des caravanes: cette opinion est peut - être fondée sur ce que l'on a dit que l'urine des chameaux entre dans la composition du sel ammoniac, que l'on nous apporte aujourd'hui d'Egypte & de Syrie. Mais ce sel n'a de commun que le nom avec le sel ammoniac des anciens.

Nous connoissons aujourd'hui deux sortes de sel ammoniac, le naturel & le factice.

Le sel ammoniac naturel se tire des soufrieres de Pouzzol dans cette grande fosse dont il est fait mention à l'article de l'Alun. Voyez Alun. Il y a des fentes dans quelques endroits, d'où l'on voit sorir de la fumée le jour, & des flammes la nuit. On entasse sur ces fentes des monceaux de pierres; les évaporations salines qui sont continuellement élevées par les feux soûterrains, passent à travers ces monceaux, & laissent sur les pierres une suie blanche, qui forme après quelques jours une croûte de sel. On ramasse cette incrustation, & on lui donne le nom de sel ammoniac. Cette suie blanche ou ces fleurs ont vraiment un goût de sel; elles se fondent dans l'eau, & elles se crystallisent en tubes, qui ne paroissent pas différens de ceux du sel marin. Ce sel paroît approcher beaucoup du sel ammoniac des anciens; & il paroît qu'on en doit trouver de la même nature dans plusieurs autres endroits, où il se fait des évaporations de sel fossile par les feux soûterrains.

M. d'Herbelot rapporte dans sa Bibliotheque orientale, que dans le petit pays de Boton en Asie, il y a une grotte où l'on voit de la fumée pendant le jour, & des flammes pendant la nuit, & qu'il se condense sur les parois de cette cavité un sel ammoniac, que les habitans du pays appellent nuschader. La vapeur qui forme ce sel est si pénétrante, que les ouvriers qui travaillent dans cette grotte, y périssent lorsqu'ils y restent un peu trop long - tems.

Nous avons deux sortes de sel ammoniac factice; l'une vient des Indes; elle est de couleur cendrée & en pains de figure conique, comme nos pains de sucre. Nous tirons l'autre d'Egypte & de Syrie, par la voie de Marseille; elle est en forme de pains ronds & plats, d'un palme ou deux de diametre, & de trois ou quatre doigts d'épaisseur, concaves sur l'une des faces, & convexes sur l'autre, avec uno petite cavité au centre de cette face. Ces pains sont raboteux & de couleur cendrée au - dehors, & blanchâtres, transparens, & cannelés au - dedans. Leur goût est salé, acre & piquant. Cette seconde sorte de sel ammoniac est beaucoup plus commune que la premiere, qui commence à être fort rare en ce paysci.

Il y a eu plusieurs opinions sur la formation & sur la composition du sel ammoniac factice. Les uns disoient qu'il venoit des urines que les chameaux répandent sur les sables de la Libye, & que c'étoit le sel fixe de ces urines que la chaleur des sables faisoit sublimer; mais cela n'est rapporté par aucun auteur digne de foi. Cette opinion paroît aussi fausse, par rapport à notre sel ammoniac, que par rapport à celui des anciens, comme on l'a déjà dit. D'autres croyoient que pour faire le sel ammomac, on ramassoit l'urine des chameaux ou des autres bêtes de charge, qu'on la faisoit évaporer; & qu'après plusieurs lotions, on modeloit le résidu en forme de pains. Enfin d'autres prétendoient que ce sel étoit composé de cinq parties d'urine d'homme, d'une partie de sel marin & d'une demie - partie de suie; que l'on faisoit évaporer toute

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