ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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trouvoit moyen d'extraire cette huile, elle ne se
consommeroit pas plus que l'amiante. Quelle absurdité! Une matiere peut - elle jetter de la flamme,
sans perdre de sa substance? Les anciens savoient
faire des toiles d'amiante: quoique Pline ait été mal
instruit sur l'origine & la nature de l'amiante, qu'il
prenoit pour une matiere végétale, il ne peut pas
nous jetter dans l'erreur par rapport à l'usage que
l'on faisoit de l'amiante de son tems: il dit, Hist. nat.
lib. XIX. cap. j. avoir vû dans des festins des nappes
de lin vif, c'est - à - dire, d'amiante, que l'on jettoit
au feu pour les nettoyer lorsqu'elles étoient sales,
& que l'on brûloit dans ces toiles les corps des rois,
pour empêcher que leurs cendres ne fussent mêlées
avec celles du bûcher. Ces toiles devoient être fort
cheres, puisque Pline ajoûte que ce lin valoit autant
que les plus belles perles: il dit aussi qu'il étoit
roux, & qu'on ne le travailloit que très - difficilement, parce qu'il étoit fort court. Cela prouve que
l'amiante que l'on connoissoit du tems de Pline, &
qui venoit des Indes, étoit d'une très - mauvaise qualité.
Cependant on avoit bien certainement le secret
d'en faire des toiles. Cet art a été ensuite presqu'entierement
ignoré pendant long - tems, & encore à
présent on ne le connoît qu'imparfaitement. M.
Ciampini a fait un traité sur la maniere de filer l'amiante; selon cet auteur, il faut commencer par le
faire tremper dans l'eau chaude pendant quelque
tems, ensuite on le divise, on le frotte avec les mains,
& on l'agite dans l'eau pour le bien nettoyer, &
pour en séparer la partie la plus grossiere & la moins
flexible, & les brins les plus courts. Après cette premiere
opération, on le fait tremper de nouveau
dans l'eau chaude, jusqu'à ce qu'il soit bien imbibé
& qu'il paroisse ramolli; alors on le divise &
on le presse entre les doigts pour en séparer toute
matiere étrangere. Après avoir répété ces lotions
cinq ou six fois, on rassemble tous les fils qui sont
épars, & on les fait sécher. L'amiante étant ainsi
préparé, on prend deux petites cardes plus fines
que celles avec lesquelles on carde la laine des chapeaux,
on met entre deux de l'amiante, & on tire
peu à peu avec les cardes quelques filamens; mais
ces fils sont trop courts pour être filés sans y ajoûter
une filasse d'une autre nature, qui contienne les
fils d'amiante, qui les réunisse, & qui les lie ensemble.
On prend du coton ou de la laine, & à mesure
que l'on fait ce fil mêlé d'amiante & de laine ou de coton,
on doit avoir attention qu'il y entre toûjours
plus d'amiante que d'autre matiere, afin que le sil
puisse se soûtenir avec l'amiante seul; car des qu'on
en a fait de la toile ou d'autres ouvrages, on les jette
au feu pour faire brûler la laine ou le coton. D'autres auteurs disent qu'on fait tremper l'amiante dans
de l'huile pour la rendre plus flexible; quoi qu'il en
soit, celle dont les filets sont le plus longs est la plus
facile à employer, & les ouvrages qu'on en fait sont
d'autant plus beaux, que l'amiante est plus blanche.
On peut faire aussi une sorte de papier avec les brins
d'amiante les plus fins, qui rest> ordinairement
après qu'on a employé les autres. Voyez le quatrieme
vol. des Récréations mathém. & physiques.
On confond souvent l'alun de plume avec l'amiante; & si cet alun étoit plus commun, on le prendroit
pour l'amiante, parce que ces deux matieres se ressemblent
beaucoup. Il est cependant fort aisé de les
distinguer; l'alun de plume est fort piquant au goût,
& l'amiante est insipide. V. Alun de plume. (I)
Amiante
Amiante (Medecine.) L'amiante entre dans les
medicamens qui servent à enlever les poils. Myrepse l'employe dans la composition de son onguent
de citron pour les taches de la peau: il passe pour
être très - efficace contre toutes sortes de sortiléges,
sur - tout contre ceux des femmes, selon Pline &
Schroder. On prétend aussi que l'amiante résiste au
poison, & qu'il guérit la gale. (N)
AMICLE
* AMICLE, s. m. (Hist. anc.) amiculum ou palla, c'est l'habit extérieur dont les femmes se couvroient.
Il paroît par plusieurs antiques qu'elles le
faisoient quelquefois monter comme un voile jusque
par - dessus la tête, & que les plus modestes s'en enveloppoient
les bras jusqu'aux poignets. Le peplum
étoit aussi une sorte d'habit extérieur dont l'usage
fut très - commun chez les Grecs & chez les Romains:
mais il seroit difficile de distinguer ces vêtemens les
uns des autres; les marbres n'aident presque point
à saire ces distinctions, & les auteurs qui ont eu occasion
de les nommer, ne pensoient gueres à en
marquer la différence.
AMICT
AMICT, s. m. (Hist. mod.) du Latin amictus, venant
du verbe amicire, vêtir, couvrir; c'est un des six
ornemens que porte le Prêtre à l'autel: il consiste en
une piece quarrée de toile blanche, à deux coins
de laquelle sont attachés deux rubans ou cordons:
on le passe à l'entour du cou, disent les anciens rituels,
ne inde ad linguam transeat mendacium; & on
en fait ensuite revenir les bouts sur la poitrine & sur
le coeur; enfin on l'arrête en noüant les rubans derriere
le dos. Dans presque toutes les églises les Prêtres séculiers le portent sous l'aube; dans d'autres,
& en particulier dans celle de Paris, cette coûtume
n'a lieu qu'en été. Pendant l'hyver l'amict sert à couvrir
la tête, & forme une espece de capuce ou de
camail, qu'ils laissent tomber sur les épaules depuis
la préface jusqu'après la communion. Les Réguliers
en couvrent en tout tems leur capuchon. La rubrique
porte qu'on ne doit point mettre d'aube sans
amict. Voyez Aube. (G)
AMID
* AMID, ville de Turquie dans la Natolie. Lon.
54. 20. lat. 40. 30.
AMIDA
AMIDA, s. m. (Hist. mod.) faux Dieu adoré par
les Japonois. Il a plusieurs temples dans l'empire du
Japon, dont le principal est à Jedo. Sa statue composée
d'un corps d'homme avec une tête de chien comme
l'anubis des Anciens, est montée sur un cheval
à sept têtes proche de la ville de Meaco. On voit un
autre temple dédié à cette idole, qui y est représentée
sous la figure d'un jeune homme qui porte sur sa
tête une couronne environnée de rayons d'or. Il est
accompagné de mille autres idoles qui sont rangées
aux deux côtés de ce temple. Les Japonois ont une
si grande confiance dans leur idole Amida, qu'ils se
persuadent de joüir d'un bonheur éternel, pourvû
qu'ils puissent souvent invoquer ou prononcer son
nom. Ils croyent même qu'il suffit pour se sauver, de
repéter fréquemment les paroles suivantes: Nami,
Amida, buth, c'est - à - dire heureux Amida, sauvez - nous. On garde une des figures de cette idole à Rome
dans le cabinet de Kirker, comme on le peut voir
dans le Mus. Coll. Rom. Soc. Jesu, Amft. 1678. (G)
AMIDE ou AMNÉE
* AMIDE ou AMNÉE, ancienne ville de Mésopotamie sur le Tigre; elle s'est aussi appellée Constantie, de l'Empereur Constantius qui l'embellit.
AMIDON
AMIDON. Voyez Amydon.
AMIENS
* AMIENS, ville de France, capitale de Picardie
sur la Somme. Long. 20d 2'4". lat. 49d 33'38".
AMIÉNOIS
* AMIÉNOIS, petit pays de France dans la Picardie, qui a pour capitale Amiens, & qui est traversé
par la Somme.
AMIESTIES
* AMIESTIES, s. f. nom qu'on donne à des toiles
de coton qui viennent des Indes.
A MI LA, A LA MI RE, ou simplement A, caractere
ou terme de Musique qui indique la note que nous
appellons la. Voyez Gamme. (S)
AMILO
* AMILO ou AMULUS, fleuve de Mauritanie
dont il est parlé dans Pline.
AMIMETOBIE
AMIMETOBIE, s. f. (Hist. anc.) nom que Maro - Antoine & Cléopatre donnerent à la société de plai<pb->
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