LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
Previous page
Page 310
disent d'Un Religieux ou d'une Religieuse,
qui ne sont employés qu'aux
oeuvres serviles du Monastère.
Converse
Converse. adj. f. On dit en Logique,
qu'Une proposition est converse d'une autre,
Lorsque de l'attribut de la première
on fait le sujet de la seconde,
et du sujet de la première l'attribut de
la seconde. Cette proposition, Tout
ce qui est matière est impénétrable, est
la converse de celle--ci, Tout ce qui est
impénétrable est matière.
CONVERSATION
CONVERSATION. s. f. Entretien
familier. Conversation agréable, douce,
aisée, enjouée, badine, sérieuse, galance,
intéressante. Conversation ennuyeuse,
longue, sèche, aride. Entrer en conversation.
Être en conversation. Lier conversation.
Renouer conversation. Reprendre
la conversation où elle en étoit. Relever
la conversation. Se plaire à la conversation.
Être à la conversation, pour dire,
Y prendre part. Par forme, par manière
de conversation. C'est un homme de bonne
conversation. Nous avons eu une longue
conversation. Rompre, interrompre une
conversation. La conversation tourna,
tomba sur telle chose. La conversation
commençoit à languir, à mourir, il la
réchauffa, la ranima, la soutint. Il
fournit beaucoup à la conversation. Cette
plaisanterie peut passer en conversation.
Le ton de la conversation. Le style de la
conversation.
CONVERSER
CONVERSER. v. neut. S'entretenir
familièrement avec quelqu'un. Se plaire
à converser avec les Gens -- de -- Lettres.
Ils conversoient ensemble fortfamilièrement.
On dit figurément, Converser avec les
livres, converser avec les morts, pour
dire, S'appliquer à la lecture, à
l'étude.
CONVERSION
CONVERSION. s. f. Transmutation.
La conversion des métaux.
Conversion
Conversion, se dit aussi d'Un simple
changement de forme. La conversion
des espèces. Il se dit aussi en parlant
Des rentes qui étant à un certain denier,
sont mises à un autre plus bas
ou plus haut. La conversion des rentes du
denier vingt au denier vingt--cinq.
Conversion
Conversion, en Jurisprudence,
Changement d'un acte en un autre.
La conversion d'appel en opposition. La
conversion d'une obligation en rente, etc.
Conversion
Conversion, se dit aussi d'Un
mouvement que l'on fait faire aux
troupes. Conversion à droite, à gauche.
Quart de conversion.
Il se dit aussi en matière de Religion
et de morale, et signifie Changement
de croyance, de sentimens,
et de moeurs, de mal en bien. Prier
Dieu pour la conversion des Infidèles,
pour la conversion des Hérétiques, pour
la conversion des pécheurs. Demander à
Dieu la conversion des âmes. Travailler
à la conversion des pécheurs.
En Logique, on appelle Conversion,
Le changement d'une proposition en
sa converse.
CONVERTIBLE
CONVERTIBLE. adj. des 2. g. Il
se dit d'Une chose susceptible d'être
convertie en une autre. Ce billet est
convertible en argent.
En Logique, il se dit d'Une proposition
qui peut devenir la converse
d'une autre. Cette proposition: Tout
ce qui est matière est impénétrable, est
convertible en celle -- ci: Tout ce qui
est impénétrable est matière.
Il se dit aussi en matière de Commerce
et de Finance, d'Un effet qui
peut être changé contre un autre. Un
billet convertible en argent.
CONVERTIR
CONVERTIR. verb. act. Changer,
transmuer une chose en une autre. Il
y a des Chimistes qui prétendent qu'on
peut convertir les métaux imparfaits en
or. Aux Noces de Cana, Jésus--Christ
convertit l'eau en vin. Dans le Mystère
de l'Eucharistie, le pain et le vin sont
convertis au Corps et au Sang de Jésus--Christ. Un bon estomac convertit tout
en bonne nourriture. Un méchant estomac
convertit tout en bile et en mauvais suc.
Tout ce qu'il prend se convertit en bile.
Il se dit aussi Du changement qui se
fait de certaines choses dans le commerce,
dans les affaires. Convertir une
obligation en contrat de constitution. On
a converti les rentes sur les particuliers
du denier dix--huit au denier vingt. Il a
converti ses pierreries en vaisselled'argent.
Il se dit figurément en matière de
Religion et de Morale, et signifie,
Faire changer de croyance, de sentimens
et de moeurs, de mal en bien.
Convertir les Païens, les Idolâtres. Convertir
les Hérétiques. Convertir les pécheurs.
Ces peuples se sont convertis à
la Foi.
Il se dit aussi absolument avec le
pronom personnel, pour dire, Changer
de croyance, de sentimens, de
moeurs; et il s'entend toujours d'Un
changement de mal en bien. Ce pécheur
s'est converti. Il s'est converti dans sa
dernière maladie.
On dit aussi dans le discours ordinaire,
Convertir quelqu'un, pour dire,
Le faire changer de résolution ou d'opinion
sur quelque chose. J'ai fait tout
ce que j'ai pu pour lui faire rompre son
voyage, mais il n'y a pas moyen de le
convertir. C'est un homme converti, pour
dire, qu'On l'a fait changer d'opinion.
On dit dans le style de l'École, que
Deux termes se convertissent, Lorsqu'ils
se peuvent dire réciproquement l'un
de l'autre. Étendue et divisibilité, sont
deux termes qui se convertissent.
Converti, ie
Converti, ie. participe.
Il s'emploie aussi au substantif dans
cette phrase seulement, pour signifier
une personne convertie à la Religion
Catholique, Les nouveaux convertis, les
nouvelles converties.
CONVERTISSEMENT
CONVERTISSEMENT. sub. mas.
Changement. Il n'est guère d'usage
qu'en matière d'affaires, et de fabrique
de monnoie. Demander le convertissement
d'une obligation en contrat de
constitution. Le convertissement des espèces
de monnoie.
CONVERTISSEUR
CONVERTISSEUR. sub. m. Celui
qui réussit dans la conversion des
âmes. Ce Missionnaire étoit un grand
conyertisseur. Il n'est que du style familier.
CONVEXE
CONVEXE. adj. des 2 g. Il se dit De
la surface extérienre de tout ce qui est
courbé. Il est opposé à Concave. Un
corps convexe, Un miroir convexe. Le côté
convexe d'une ligne courbe, d'une parabole,
d'une ellipse.
CONVEXITÉ
CONVEXITÉ. s. f. Le tour ou la
superficie extérieure de ce qui est convexe.
La convexité d'un globe, d'un
miroir ardent. La convexité d'une ligne
courbe.
CONVICTION
CONVICTION. s. f. L'effet qu'une
preuve évidente produit dans l'esprit.
Être dans une entière conviction. Avoir
une entière conviction des vérités de la
Religion.
Il se dit aussi De la preuve évidente et indubitable d'une vérité, d'un
fait. On a long--temps douté de la circulation
du sang, mais l'expérience nous en
a donné une conviction entière. On l'accuse
de vol, on l'accuse de divers crimes,
et on en a des convictions en main. En
voici la conviction. On a trouvé dans
ses papiers la conviction de son intelligence
avec les ennemis. Ce qu'il a dit
sans y penser, fournit une conviction
contre lui.
CONVIER
CONVIER. v. a. Inviter. Convier à
un festin, aux noces, au bal. Convier
à une assemblée. On l'a convié de s'y
trouver, à s'y trouver, de faire telle
chose, à faire telle chose. On y a convié
les Ambassadeurs, les Compagnies Supérieures,
etc.
Il signifie aussi Exciter. Toutes ces
choses vous y convient. La gloire, la
raison, votre devoir vous y convie. Le
beau temps vous convie à la promenade.
Convié, ée
Convié, ée. participe.
Il est bien souvent substantif; et
alors il ne se dit que de ceux qui sont
invités à un festin. Il a bien reçu, bien
traité les conviés. Il n'étoit pas des conviés,
du nombre des conviés.
CONVIVE
CONVIVE. s. m. Celui qui est invité
et qui se trouve à un repas avec
d'autres. Tous les convives étoient de
bonne humeur. Il étoit du nombre des
convives.
On dit d'Un homme agréable à table,
Que c'est un bon convive.
CONVOCATION
CONVOCATION. sub. f. Action de
convoquer. La convocation d'une Assemblée,
des Pairs, d'un Concile, des Etats.
C'est lui qui doit faire la convocation de
l'Assemblée.
CONVOI
CONVOI, s. m. se dit de l'Assemblée
qui accompagne un corps mort
qu'on porte à la sépulture avec les
cérémonies funèbres. Un grand convoi.
Un magnifique convoi. Aller au convoi.
Assister au convoi. Être du convoi.
Convoi
Convoi, se dit en termes de Marine,
d'Un ou de plusieurs vaisseaux de
guerre qui escortent des vaisseaux
marchands. On a donné un vaisseau à
telle flotte pour lui servir de convoi.
Il se dit aussi d'Une flotte marchande
avec son >corte. Le convoi de Smyrne.
Le convoi d'Alexandrie.
Convoi
Convoi, se dit aussi d'Une quantité
de munitions et d> vivres ou d'argent,
etc. qu'on mène dans un camp, dans
une ville assiégée, etc. Préparer un
grand convoi. Le siége étoit fort a>ncé,
mais il y est entré un grand convoi. L>
corte qui accompagne un convoi.
On dit en termes de guerre, qu'Un
convoi a été battu, pour dire, que L'escorte
qui accompagnoit le convoi a été
défaite.
Next page
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.