Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Page 411

CÔTIER. adj. Qui a la connoissance, la pratique d'une côte. Pilote côtier. Il se prend aussi substantivement. Ce Pilote est bon côtier.

CÔTIÈRE. s.f. Suite de côtes de mer. Il croise sur cette côtière-là. Ces côtières sont sujettes à un tel vent.

CÔTIÈRE signifie aussi Une planche de jardinage, qui va un peu en talus, & qui est ordinairement adossée à une muraille. Cette côtière est propre pour des pois.

COTIGNAC. s.m. Sorte de confiture faite avec des coins. Boîte de cotignac. Cotignac d'Orleans.

COTILLON. s.m. Cotte de dessous. Cotillon de serge. Cotillon de flanelle, de basin.

On dit, qu'Un homme aime le cotillon, pour dire, qu'Il est adonné aux grisettes, qu'il aime les femmes. Il est populaire.

C'est aussi une sorte de danse. Danser le cotillon.

COTIR. v.a. Meurtrir. Il est populaire, & ne se dit qu'en parlant des fruits. Des fruits cotis par la grêle.

COTI, IE, participe .

COTISATION. s.f. Action de cotiser, ou imposition faite par cote. Cette cotisation a donné beaucoup de peine. Voilà une cotisation mal faite.

COTISER. v.a. Taxer, imposer à quelqu'un, régler la part qu'il doit payer de quelque somme. On l'a cotisé à tant. Il faut que chacun se cotise selon ses facultés.

COTISÉ, ÉE, participe .

COTISSURE. s.f. Meurtrissure. Il ne se dit que des fruits. La cotissure empêche que les fruits ne soient de garde.

COTON. s.m. Espèce de laine qui vient sur un arbuste qu'on nomme Cotonnier. Coton de Chypre. Coton des Indes. Coton fin. Coton délié. Coton filé. Coton cordé. Coton épluché. Balle de coton. Toile de coton. Bas de coton. Matelas de coton. Mettre du coton dans une écritoire. Papier de coton. Couverture de coton.

Il signifie aussi Une espèce de duvet qui vient sur de certains fruits, & même sur les boutons de la rose & de quelques plantes.

On appelle aussi Coton, Certaine boutre qui enveloppe le bourgeon de la vigne & de quelques autres arbres.

Il se dit figurément & poëtiquement du poil follet qui vient aux joues & au menton des jeunes gens. Son menton commençoit à se couvrir du premier coton.

On dit, qu'Une étoffe jette son coton, du coton, pour dire, qu'Elle jette une espèce de bourre, de duvet, qui ressemble à du coton.

On dit figurément & proverbialement, d'Un homme dont la réputation ou les affaires sont ruinées, qu'Il jette un vilain coton. Et ironiquement, Il jette-là un beau coton.

COTONNER. v.n. Il se joint toujours avec le pronom personnel, & se dit des choses qui commencent à se couvrir d'un certain petit coton ou duvet. Ses joues commencent à se cotonner.

Il se dit encore plus particulièrement Des étoffes sur lesquelles s'élève certaine bourre. Le drap d'Espagne se cotonne. Cette toile s'est cotonnée.

On dit aussi, que Les artichauts, les raves, quelques fruits, comme les pommes, se cotonnent, pour dire, Que leur substance devient mollasse & spongieuse comme du coton.

COTONNÉ, ÉE, participe Il n'a guère d'usage que dans cette phrase, Cheveux cotonnés, pour dire, Très-courts & très-frisés comme ceux des Négres.

COTONNEUX, EUSE. adj. Qui est devenu mollasse & comme spongieux. Il se dit principalement des raves, des artichauts, des pommes, & autres fruits. Raves cotonneuses. Pommes cotonneuses. Pêches cotonneuses. Poires cotonneuses.

COTONNIER. s.m. Arbuste qui porte le coton. Il y a beaucoup de cotonniers aux Indes.

COTONNINE. s.f. Sorte de toile faite de gros coton, de laquelle on fait des voiles pour les galères. Voiles de cotonnine.

CÔTOYER. v.a. Aller côte à côte de quelqu'un. Il me côtoyoit. Ne souffrez pas qu'il vous côtoie à la procession. Un vassal [alt p. 287] ne doit pas côtoyer son Seigneur.

Il signifie aussi, Aller tout le long de. Il faut côtoyer toujours la forêt. Côtoyer la rivière. L'armée des ennemis côtoyoit la nôtre. Leurs galères côtoyoient un tel pays, côtoyoient les terres. Ils n'osèrent prendre le large, & ne firent que côtoyer.

COTRET. s.m. Petit faisceau court, composé de morceaux de bois de médiocre grosseur, & lié par les deux bouts. Cotret de bois rond. Cotret de bois de hêtre. Cotret de chêneau, de bois blanc. Cotret relié. Une charge de cotrets. Un cent, un millier de cotrets. Bâton de cotret.

On dit, Châtrer des cotrets, pour dire, En ôter quelques bâtons.

On dit familièrement, qu'Un homme est sec comme un cotret, pour dire, qu'Il est fort maigre & décharné.

On appelle figurément & populairement, Des coups de bâton, De l'huile de cotret.

COTTE. s.f. Jupe. La partie de l'habillement des femmes, qui est plissée par le haut, & qui va depuis la ceinture jusqu'à terre. Il ne se dit plus que de l'habillement des femmes de basse condition. Cotte de paysanne. Cotte de drap, de serge, &c. Mettre sa cotte.

On dit proverbialement, Donner la cotte verte, pour dire, Jeter une fille sur l'herbe en folâtrant avec elle.

COTTE D'ARMES Casaque que les Chevaliers, les hommes d'Armes mettoient autrefois par-dessus leurs cuirasses. Les Hérauts en portent encore. Un Héraut revêtu de sa cotte d'armes.

COTTE DE MAILLES Chemise faite de mailles ou petits anneaux de fer. On l'appelle autrement, Jaque de mailles. Armé d'une cotte de mailles.

On appelle Cotte morte, parmi quelques Religieux, l'argent, les habits, les meubles, & toute la dépouille d'un Religieux après sa mort. L'Abbé a la cotte morte des Moines. Un tel Religieux a laissé une bonne cotte morte.

COTTERON. s.m. Petite cotte courte & étroite. Cotteron à pointes. Cotteron de frise.

COTULA. s.f. Plante radiée, qui se partage en plusieurs rameaux, dont chacun porte à son sommet une fleur jaune. On la dit vulnéraire & astringente.

COTYLE. s.f. Sorte de mesure romaine pour

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.