Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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CAPITULAIRE. adj. des deux genres.
Qui a rapport aux assemblées de chanoines
ou de religieux. Acte capitulaire. Résolution
capitulaire. Assemblée capitulaire. Vicaire
capitulaire.

Il s'employait comme nom masculin pour
désigner une Ordonnance, un règlement sur
les matières civiles, criminelles et ecclésiastiques,
rédigé par chapitres. Les Capitulaires
de Charlemagne, les Capitulaires de Charles
le Chauve, etc.,
Les Constitutions faites par
Charlemagne, par Charles le Chauve et par les
autres rois de la seconde race sur ces sortes
de matières.

CAPITULANT. adj. m. Qui a voix dans un
chapitre. Chanoine capitulant. Religieux capitulant.

CAPITULATION. n. f. T. de Guerre. Composition,
traité qu'on fait pour la reddition
d'une place, d'un poste, d'une armée, ou pour
mettre bas les armes. La capitulation d'une
ville. Les articles de la capitulation. Une capitulation
honorable, avantageuse. Faire sa capitulation.
Violer la capitulation. Dresser, signer
la capitulation. Recevoir à capitulation. La
capitulation en rase campagne est regardée
comme déshonorante.

Il s'est dit aussi d'une Convention en vertu
de laquelle les sujets d'une puissance jouissent
de certains privilèges dans les États d'une
autre.

Il se dit surtout des Actes par lesquels des
garanties et des privilèges sont assurés aux
résidents et commerçants étrangers dans
l'Empire ottoman. Les capitulations ont soustrait
les Français établis dans les Échelles du
Levant à la juridiction territoriale.

Il se dit encore, familièrement, des Moyens
de rapprochement et de conciliation qu'on
propose dans une affaire. On en vint à bout
par capitulation. On finit par l'amener à une
capitulation.

Fig., Capitulation de conscience, Action de
celui qui capitule avec sa conscience.

CAPITULE. n. m. T. de Liturgie. Petite
leçon qui se dit dans certains offices après les
psaumes et avant l'hymne.

Il se dit aussi, en termes de Botanique,
d'une Petite inflorescence en forme de tête.

CAPITULER. v. intr. Faire une capitulation.
La ville capitula après six mois d'une
vigoureuse résistance. On ne put les forcer dans
le poste où ils s'étaient retranchés et ils obtinrent
de capituler honorablement.

Prov. et fig., Ville qui capitule est à demi
rendue,
Quand on écoute des propositions, on
est près de les accepter.

Il signifie, par extension, Se rendre aux
conditions imposées par l'ennemi. Fig., Il
commence à se défier de son droit, il demande
à capituler.

Fig., Capituler avec sa conscience, Prendre
une résolution peu délicate, en s'efforçant de
se persuader qu'on est dans un cas d'exception
ou que des circonstances impérieuses ne permettent
pas d'agir autrement.

CAPON, ONNE. n. Poltron, lâche. Il s'est
montré bien capon.
Il est populaire.

CAPON. n. m. T. de Marine. Palan muni
d'un crochet de fer qui sert à hisser l'ancre
au bossoir.

CAPONNER. v. intr. Agir en capon. Il est
populaire.

CAPONNER. v. tr. T. de Marine. Hisser
l'ancre à l'aide du capon.

CAPONNIÈRE. n. f. T. de Fortification.
Parapet muni de banquettes établies ordinairement
dans des fossés pour couvrir le
passage d'un ouvrage à un autre.

CAPORAL. n. m. Grade le moins élevé
dans l'infanterie. Passer caporal. Le galon de
caporal. Caporal de consigne. Le caporal du
poste.

Fig. et fam., Quatre hommes et un caporal,
La moindre force militaire. Pour réprimer
cette émeute, il ne faut que quatre hommes et un
caporal.

CAPORAL désigne aussi un Tabac à fumer
d'une espèce supérieure au tabac de troupe
et devenu en France d'un usage général.

CAPOT. n. m. T. d'Arts. Tout dispositif
destiné à protéger. En Construction, le Tambour
d'un escalier; en Automobilisme, la
Partie métallique de l'avant qui abrite le
moteur; en Marine, le Capuchon de toile qui
protège certains objets de l'air et des chocs;
dans un théâtre, la Boîte du souffleur.

Il désigne aussi, en termes d'Horticulture,
une Couche de fumier où l'on sème certaines
plantes dont la végétation est hâtée par la
chaleur artificielle.

CAPOT. n. m. T. de jeu de Piquet. Coup
où l'un des joueurs ne fait aucune levée.
Faire un capot. Faire pic, repic et capot.

Adjectivement, Faire quelqu'un capot, Ne
lui laisser aucune levée à faire. Être capot,
N'avoir fait aucune levée.

Fig. et fam., Être capot, demeurer capot,
Demeurer confus et interdit auprès de quelqu'un,
ou Se voir frustré de son espérance.
Il a été bien capot de se voir reconnu. Elle est
demeurée capot.

CAPOT. n. m. T. de Marine. Faire capot,
Sombrer sens dessus dessous, en parlant d'un
petit bâtiment.

CAPOTE. n. f. Sorte de grand vêtement
de dessus auquel est adapté un capuchon.
Capote contre la pluie.

Il désigne particulièrement le Vêtement de
dessus que portent les soldats pour se garantir
du froid et de la pluie.

Il se dit aussi d'une Sorte de coiffure de
femme qui est faite ordinairement en étoffe.
Une capote de crêpe, de mousseline.

Il se dit par analogie de la Couverture
mobile de certaines voitures.

CAPOTER. v. intr. Être renversé sens
dessus dessous, en parlant d'une embarcation,
d'une automobile, d'un avion.

CAPRE. n. f. Bouton à fleurs du câprier,
que l'on confit ordinairement dans le vinaigre.
On le dit surtout au pluriel. Manger des
câpres. Un baril de câpres. De grosses câpres.
Mettre des câpres dans un ragoût. Une sauce
aux câpres.

Câpres capucines. Voyez CAPUCINE.

CAPRICANT. adj. m. T. de Médecine. Qui
est dur et inégal, en parlant du pouls.

CAPRICE. n. m. Volonté irréfléchie, soudaine
et passagère. Il se gouverne plus par
caprice que par raison. Avoir des caprices.
Contenter les caprices d'une personne. Être sujet
aux caprices d'autrui. Dépendre des caprices
d'autrui. Suivre son caprice. Je m'en passerai
le caprice. Ce cheval a souvent des caprices.

Il signifie aussi Fantaisie. Un caprice
bizarre. Un étrange caprice.

Il signifie aussi Inclination pour quelqu'un
ou pour quelque chose, qui naît brusquement
et qui ne dure pas. Elle lui a inspiré
un caprice plutôt que de l'amour.

Il se dit encore figurément des Irrégularités,
des changements auxquels certaines
choses sont sujettes. Les caprices de la mode,
de l'usage. Les caprices du sort, de la fortune.
Les caprices de la langue, du langage.

Il se dit particulièrement de Certaines compositions
musicales, où l'auteur semble s'abandonner
à sa fantaisie. Aujourd'hui on dit
plutôt FANTAISIE.

CAPRICIEUSEMENT. adv. D'une manière
capricieuse. Cet homme agit capricieusement.

CAPRICIEUX, EUSE. adj. Qui a des
caprices. Avoir l'humeur capricieuse. Ce cheval
est capricieux. Cette mule est capricieuse.

Substantivement, C'est un capricieux, une
capricieuse.

CAPRICORNE. n. m. T. d'Entomologie.
Genre d'insectes coléoptères qui sont pourvus
de très longues antennes et dont une espèce
a une forte odeur de rose.

CÂPRIER. n. m. Arbrisseau qui porte les
câpres.

CAPRON. n. m. Sorte de grosse fraise.

CAPSULAIRE. adj. des deux genres. T. de
Botanique
. Qui forme capsule. Fruit capsulaire.

Il se dit, en termes d'Anatomie, de Certaines
parties dépendantes de celles qu'on
nomme Capsules. Ligaments capsulaires.

CAPSULE. n. f. T. de Botanique. Enveloppe
sèche, et ordinairement formée de plusieurs
pièces, qui renferme les semences ou
graines de certaines plantes. La balsamine
porte des capsules qui éclatent dès qu'on les
touche. Les têtes de pavot sont des capsules.
Capsule à deux, à trois loges, etc.

Il se dit, en termes d'Anatomie, de Certaines
parties en forme de sacs ou de poches,
de certaines enveloppes membraneuses. Capsules
synoviales. Capsules articulaires.

En termes de Chimie, il désigne un Vase
en forme de calotte dont on se sert principalement
pour l'évaporation des liquides.

En termes de Pharmacie, il désigne une
Enveloppe gommeuse soluble et sans goût
dont on entoure certains médicaments désagréables
à prendre.

Il se dit encore d'une Sorte de petit godet
de cuivre, au fond duquel est une amorce
fulminante, dont on se sert pour enflammer
les armes à percussion.

Il désigne aussi l'Enveloppe en étain des
bouchons de certains vins ou de certaines
liqueurs, ou du goulot de certains flacons.

CAPTAGE. n. m. Action de capter (une
source).

CAPTATEUR, TRICE. n. Celui, celle qui a
recours à des manoeuvres de captation.
Captateur de testament.

CAPTATION. n. f. T. de Droit. Action de
capter. Il a usé de captation pour obtenir cette
libéralité. Ce testament est une oeuvre de captation.

CAPTATOIRE. adj. des deux genres. T. de
Droit
. Qui a rapport à la captation. Tentatives,
manoeuvres captatoires.

CAPTER. v. tr. Chercher à obtenir quelque
chose ou à gagner quelqu'un par voie d'insinuation.
Capter les suffrages de quelqu'un.

Il signifie spécialement, en termes de Droit,
Obtenir par des manoeuvres artificieuses une
donation, un legs.

Au sens physique, Capter une source, S'emparer
de l'eau qu'elle donne à l'endroit même
où cette eau émerge.

CAPTIEUSEMENT. (Dans ce mot et dans
le suivant, TI se prononce CI.) adv. D'une
manière captieuse. Interroger captieusement.

CAPTIEUX, EUSE. adj. Qui tend à induire
en erreur et à surprendre par quelque finesse,
en parlant des Raisonnements, des discours,
etc. Proposition captieuse. Clause captieuse.
Argument captieux. Ce qu'il vous dit
est captieux. Tour captieux.
Par extension,
C'est un raisonneur captieux.

CAPTIF, IVE. adj. Qui a été fait esclave à
la guerre. Il se dit proprement en parlant des
Guerres de l'antiquité. Il se disait aussi des
Esclaves faits par les Mahométans. Les Grecs,
ayant pris la ville, passèrent les hommes au
fil de l'épée et emmenèrent les femmes captives.
Un roi captif. Un peuple captif. Rome
rendit sa liberté à la Grèce longtemps captive.

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