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Le siége de cette maladie est principalement dans les différentes parties qui composent le larynx & le pharynx; & toutes celles qui les avoisinent, telles que la langue, les amygdales, le voile du palais, la luette, la trompe d'Eustachi, & toutes les membranes musculeuses qui tapissent le fond de la gorge; la concavité de la voûte osseuse formée au - dessus du larynx & du pharynx, où il se forme quelquefois des concrétions polypeuses, des sarcomes, qui en grossissant peuvent souvent boucher l'ouverture des arriere - narines, tenir baissé le voile du palais, descendre jusque sur le larynx, couvrir la glotte, la boncher, la presser. Le vice qui constitue l'angine s'étend aussi très - souvent à la membrane pituitaire, à celle qui revêt l'intérieur de sa trachée - artere & de l'oesophage, & aux glandes dispersées dans toutes ces parties.
Les causes de l'esquinancie sont aussi différentes
que les especes. Dans celle qui provient d'inflammation,
il se forme subitement un obstacle à la circulation
du sang dans les extrémités des vaisseaux
sanguins, qui s'engorgent, se dilatent, se distendent.
Les orifices des vaisseaux lymphatiques qui en naissent,
sont ouverts à mesure, sont forcés à transmettre
les globules rouges: la tumeur & tous les symptomes
de l'inflammation s'ensuivent. Voyez
La cause de l'angine suffocatoire est celle de l'inflammation même, qui a son >ége dans l'intérieur du larynx; ensorte qu'il en résulte un si grand resserrement de la glotte, qu'elle ne permet pas l'entrée de l'air dans les poumons. Dodonée fait mention dans ses observations, de plusieurs esquinancies de cette espece, entr'autres à l'égard d'un boucher, qui s'étant plaint sur le midi d'une douleur à la gorge, d'une difficulté de respirer & d'avaler, mourut comme étranglé la nuit suivante.
La cause de l'angine non suffocatoire, est celle de l'inflammation de l'oedeme ou du skirrhe, ou toute autre qui a son siége dans des parties qui n'intéressent pas notablement la respiration.
L'angine idiopathique provient de l'une de ces causes mentionnées ci - devant, qui a son siége dans quelques - unes des parties même de la gorge, sans qu'elle provienne d'aucune autre maladie qui ait précédé, ni d'aucun vice des parties voisines.
La sympathique est causée par le vice de quelque autre partie qui influe sur celles de la gorge par communication, comme la luxation d'une vertebre du cou, occasionnée par une tumeur ou par quelque accident; les vents arrêtés dans l'oesophage, qui compriment les différentes parties de la gorge; le
Les causes de l'esquinancie épidémique doivent être
déduites de celles de l'épiderme en général (voyez
Pour ce qui est de l'angine suppuratoire, elle doit
sa cause à l'inflammation qui a précédé; elle en est
une suite, une terminaison, de même que la gangréneuse.
Voyez
Le différent siége de l'engorgement des vaisseaux qui constitue le plus souvent l'esquinancie, étant intérieur ou extérieur, établit en - dehors ou en - dedans la tumeur dont elle est accompagnée dans ce cas; ce qui la rend apparente ou non apparente. Il arrive aussi quelquefois qu'il n'y en a pas du tout ni en - dehors ni en - dedans, dans des cas où l'esquinancie provient, par exemple, du relâchement ou de la paralysie de la partie affectée.
Tout ce qui vient d'être dit des causes prochaines de l'esquinancie considérée dans ses différentes especes, réduit toutes les distinctions qu'on en fait, à deux principales; savoir à l'esquinancie vraie & à la fausse, puisque toutes ces différences doivent être rapportees à l'une & à l'autre. La vraie, qui est toûjours causée par l'inflammation, est accompagnée souvent de symptomes si funestes, que la cause qui les produit ne laisse pas le tems d'y apporter aucun remede, ou rend inutiles ceux qu'on peut employer; l'angine vraie est par conséquent celle qui exige le plus d'attention: l'ordre mene à en rechercher les causes les plus eloignées.
Toutes celles qui peuvent contribuer à établir l'inflammation en général, peuvent produire l'angine inflammatoire; mais il y a aussi bien d'autres causes particulieres qui peuvent déterminer l'inflammation sur les parties qui sont le siége de l'angine: telles sont la disposition particuliere du sujet qui en est affecté. Les jeunes gens y sont plus sujets que les vieillards, comme aussi ceux qui sont d'un tempérament sanguin. Sydenham a remarqué que les personnes qui ont le poil roux, sont plus souvent atteintes de cette maladie que d'autres. Quelques auteurs prétendent aussi qu'elle attaque moins les femmes que les hommes: ils appuient leur opinion sur un passage d'Hippocrate, liv. VI. des Epidémies, sect. vij. dans lequel, en décrivant une constitution épidémique, il assûre que parmi un grand nombre de personnes qui avoient été malades par des péripneumonies, des rhumes, des angines, il s'étoit trouvé très - peu de femmes; ce que l'on pourroit attribuer à ce qu'elles s'exposent moins aux différentes causes occasionnelles qui peuvent produire ces sortes de maladies épidémiques, & qu'elles ont en général le sang moins chaud.
Aussi voit - on que tout ce qui peut en augmenter
l'activité, contribue à procurer l'angine, comme la
fin du printems, l'entrée de l'été; les exercices violens,
& sur - tout ceux de la gorge, tels que les déclamations
soûtenues, le chant, les cris; la sécheresse
de cette partie, causée par l'air chaud que l'on
respire au soleil ou dans un lieu chaud quelconque,
comme un poële, &c. la course à cheval contre le
vent froid, les grandes agitations du corps dans un
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