ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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réponds que les principes de cette géométrie sont
simples & clairs, & qu'ils doivent être préférés dès
qu'ils fournissent le moyen de démontrer plus aisément.
Voy. Infini & Différentiel. En effet, pourquoi
ne mettra - t - on pas à la tête d'un traité des sections
coniques des principes de calcul différentiel,
lorsque ces principes simplifieront & abregeront les
démonstrations? J'ose dire que l'opinion contraire
ne seroit qu'un préjugé mal fondé. Il y a cent raisons
pour la détruire, & pas une pour la soûtenir. Les
principes de la géométrie de l'infini étant applicables
à tout, on ne sauroit les donner trop tôt; & il est
bien aisé de les expliquer nettement. On doit traiter
le problème des tangentes d'une courbe par le calcul
différentiel, celui de la quadrature & de sa rectification
par le calcul intégral, & ainsi du reste, parce
que ces méthodes sont les plus simples & les plus
aisées à retenir. Voyez Elémens & Mathématiques.
La maniere dont nous venons de démontrer l'égalité
des parallélogrammes circonscrits à l'ellipse, a donné
occasion à M. Euler de chercher les courbes qui peuvent
avoir une propriété semblable. Voyez les mém.
de Berlin, année 1745.
Au lieu de considérer d'abord l'ellipse par rapport
à ses axes, on peut la considérer, comme nous avons
fait dans l'article Conique. par rapport à son équation envisagée de la maniere la plus générale. Cette
équation, comme on le peut voir à l'article cité, se
réduira toûjours à l'équation des diametres u u=
m - n z z, en ne faisant même changer de position
qu'une des coordonnées. Voyez Courbe, &c.
Le sphéroïde formé par une ellipse autour de son
axe, est à la sphere qui a cet axe pour diametre,
comme le quarré de l'axe est au quarré de son conjugué;
c'est une suite du rapport des ordonnees correspondantes
de l'ellipse & du cercle qui a le même
axe. Voyez Sphéroïde; voyez aussi les articles Coeur
(Géométrie) & Conoïde.
Nous avons dit ci - dessus & au mot Conique,
comment on décrit l'ellipse par un mouvement continu;
cette maniere de la décrire est la plus simple
qu'on puisse employer sur le terrein, & même sur le
papier: mais toutes les descriptions organiques de
courbes sur le papier sont incommodes. Voyez Compas elliptique. La description par plusieurs points
doit être préférée. Voyez Description & Courbe.
On peut décrire l'ellipse par plusieurs points, en divisant
en raison du petit axe au grand les ordonnées
du cercle circonscrit. Voyez à la fin du II. livre des
sections coniques de M. de l'Hopital, plusieurs autres
méthodes très - simples de décrire l'ellipse par plusieurs
points. Il y a des géometres qui enseignent à décrire
l'ellipse sur le papier par un mouvement continu,
suivant la méthode qui sera expliquée à l'article Ovale; mais cette méthode est fautive: ce n'est point
une ellipse qu'on décrit, c'est un composé d'arcs de
cercle qui forment une ovale à la vûe, & qui n'est
pas même proprement une courbe géométrique. Aucune portion d'ellipse n'est un arc de cercle. La preuve
en est, que le rayon de la développée de cette courbe
n'est constant en aucun endroit. On peut le démontrer
d'une infinité d'autres manieres. Voyez Développée & Osculateur.
On a déjà dit un mot de l'usage de l'ellipse dans
l'Astronomie, & on a vû ci - dessus que z étant l'anomalie
vraie, a la distance moyenne, & f l'excentricité
(Voyez Anomalie & Excentricité), on a
la distance r de la planete au [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; or
supposant f très - petite par rapport à a, on peut aisément
réduire en série cette valeur de r. Voyez Binome, Développement, & Série; de plus l'élément
du secteur qui représente l'anomalie moyenne
(Voyez Loi de Kepler & Anomalie) est proportionnel
à d z [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; d'où il est aisé de conclure
par les séries & le calcul intégral, que si Z est
l'anomalie moyenne, on aura Z=z+2 f sin. [omission: formula; to see, consult fac-similé version]
sin. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] sin. 3 z, &c. & par la méthode du
retour des suites (Voyez Suite & Retour), on aura
z=Z - 2f sin. [omission: formula; to see, consult fac-similé version] sin. 2 [omission: formula; to see, consult fac-similé version] sin. 3 [omission: formula; to see, consult fac-similé version],
&c. ainsi on a également la valeur de l'anomalie
moyenne par la vraie, ou celle de la vraie
par la moyenne, ce qui donne la solution du problème
de Kepler développé au mot Anomalie. J'ai
mis ici ces formules, afin que les Astronomes puissent
s'en servir au besoin. Voyez Equation du
centre.
Si l'ellipse est peu excentrique, & qu'une des lignes
menées au foyer soit a+z, l'autre sera a - z,
z étant une très - petite quantité; donc le produit a a<->
z z de ces deux lignes peut être regardé comme constant
& égal à a a, à cause de la petitesse de z z. Or
si des deux extrémités d'un arc infiniment petit d'ellipse on mene des lignes à chaque foyer, on trouvera,
après avoir décrit de petits arcs du foyer comme
centre & des rayons a+z, a - z, que ces petits arcs
sont égaux; nommant donc a chacun de ces petits
arcs, on trouvera que le secteur qui a a+z pour
rayon, est [omission: formula; to see, consult fac-similé version], & que l'angle qui a a - z pour
rayon, est [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; donc le rapport du secteur à l'angle
est [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; donc il peut être censé constant, sur
quoi voyez l'article suivant Ellipse de M. Cassini.
De ce que la somme des lignes menées aux foyers
est constante, il s'ensuit, comme il est aisé de le
voir, que menant deux lignes d'un même point aux
deux foyers, la différentielle de l'une est égale à la
différentielle de l'autre prise négativement. Or on
conclura de - là très - aisément, & par la plus simple
géométrie élémentaire, que les deux lignes dont il
s'agit font des angles égaux avec la tangente qui
passe par le point d'où elles partent. Donc un corps
partant du foyer d'une ellipse & choquant la surface,
sera renvoyé à l'autre foyer. Voyez Réflexion.
De - là l'usage de cette propriété dans l'Acoustique &
& dans l'Optique. Voyez
Miroir, Echo, Cabinets secrets
. Voilà encore une propriété de l'ellipse que le calcul différentiel, ou plûtôt le simple
principe de ce calcul démontre très - élégamment &
très - simplement. Si les deux foyers d'une ellipse s'éloignent
jusqu'à arriver aux extrémités du grand axe,
l'ellipse devient alors une ligne droite; & si un des
foyers restant en place, l'autre s'en éloigne à l'infini,
elle devient parabole. Voyez Parabole.
Ellipses à l'infini ou de tous les genres, ce sont
celles qui sont désignées par les équations générales
[omission: formula; to see, consult fac-similé version], & que quelques - uns appellent
elliptoides. Voyez Elliptoïde. Mais ces mots
ou façons de parler sont peu en usage.
L'ellipse ordinaire est nommée ellipse apollonienne
ou d'Apollonius, quand on la compare à celles - ci,
ou qu'on veut l'en distinguer. V. Apollonien. (O)
Ellipse
Ellipse de M. Cassini, autrement nommée cassinoïde, est une courbe que feu M. Jean Dominique
Cassini avoit imaginée pour expliquer les mouvemens
des planetes; cette courbe a deux foyers F, f
(fig. 24.), dont la propriété est telle que le produit
F M X M f de deux lignes quelconques menées de
ces foyers à un point quelconque M de la courbe,
est toûjours égal à une quantité constante; au lieu
que dans l'ellipse ordinaire ou d'Apollonius, c'est
la somme de ces lignes, & non leur produit, qui est
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