ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Comme tout le monde sait que l'ellébore blanc est le plus fort, il est encore plus digne de la proscription que le noir. Cette plante a un suc caustique & brûlant, qui, respiré par les narines, excite un éternuement forcé, & c'est un des plus puissans sternutatoires dans les maladies soporeuses. Si l'on met de cette poudre à la source d'une sontaine, l'eau qui en découle purge violemment. Les feuilles, les tiges, les fleurs, & les racines de l'ellébore blanc appliquées sur la peau d'une personne vivante, excorient la partie, & y produisent une exulcération.

La seule saveur nauséabonde de l'ellébore, est un signe de sa vertu émétique ou purgative: celle de l'ellebore blanc, qui est fort âcre & fort amere, indique un purgatif très - actif; aussi l'on place avec raison l'un & l'autre genre parmi les mochliques. Voy. Mochlique.

Vous trouverez dans les mém. de l'acad. des Scienc. année 1701, quelques expériences chimiques de M. Boulduc, sur la racine de l'ellébore noir. L'extrait de cette racine fait avec de l'eau, donne tout ce qu'on peut en tirer, & le résidu ne donne plus rien par l'esprit - de - vin.

Enfin, les curieux peuvent consulter, s'ils le jugent à propos, Holzemii (Petr.) essentia hellebori rediviva; Coloniae, 1616. 8. Manelphi (Joan.) disceptatio de helleboro; Romae, 1622. 8. Scobingeri (Joh. Casp.) dissert. de helleboro nigro; Basil. 1721. in - 4°. Castellus (Petrus) de elleboro apud Hippocratem & alios autores; Romae, 1628. in - 4°. Ce dernier ouvrage est rare, curieux, & savant. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

ELLEBORINE, BELLEBORINE

ELLEBORINE, BELLEBORINE, sub. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur anomale, composée de six pétales différens les uns des autres: les cinq du dessus sont disposés en rond; celui du dessous est fait en forme de gouttiere. Le calice devient dans la suite un fruit qui ressemble en quelque façon à une lanterne ouverte de trois côtés, dont les panneaux sont chargés de semences aussi menues que de la sciure de bois. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les racines sont fibreuses. Tournefort, insi. rei herb. Voyez Plante. (I)

ELLERENA

ELLERENA, (Géog. mod.) ville de l'Estramadure de Léon, en Espagne. Long. 12. 45. lat. 38. 8.

ELLIPSE

ELLIPSE, s. f. terme de Grammaire; c'est une figure de construction, ainsi appellée du grec E)/LLEIYIS2, manquement, omission: on parle par ellipse, lorsque l'on retranche des mots qui seroient nécessaires pour rendre la construction pleine. Ce retranchement est en usage dans la construction usuelle de toutes les langues; il abrege le discours, & le rend plus vif & plus soûtenu: mais il doit être autorisé par l'usage; ce qui arrive quand le retranchement n'apporte ni équivoque ni obscurité dans le discours, & qu'il ne donne pas à l'esprit la peine de deviner ce qu'on veut dire, & ne l'expose pas à se méprendre. Dans une phrase elliptique, les mots exprimés doivent réveiller l'idée de ceux qui sont sous - entendus, afin que l'esprit puisse par analogie faire la construction de toute la phrase, & appercevoir les divers rapports que les mots ont entr'eux: par exemple, lorsque nous lisons qu'un Romain demandoit à un autre, où allez - vous? & que celui - ci répondoit ad castoris, la terminaison de castoris fait voir que ce génitif ne sauroit être le complément de la préposition ad, qu'ainsi il y a quelque mot de sous - entendu; les circonstances font connoître que ce mot est aedem, & que par conséquent la construction pleine est eo ad aedem Castoris, je vais au temple de Castor.

L'ellipse fait bien voir la vérité de ce que nous avons dit de la pensée au mot Déclinaison & au mot Construction. La pensée n'a qu'un instant, c'est un point de vûe de l'esprit; mais il faut des mots pour la faire passer dans l'esprit des autres: or on retranche souvent ceux qui peuvent être aisément suppléés, & c'est l'ellipse. Voyez Elliptique. (F)

Ellipse

Ellipse, s. f. en Géométrie, est une des sections coniques qu'on appelle vulgairement ovale. Voyez Conique & Ovale.

L'ellipse s'engendre dans le cone, en coupant un cone droit par un plan qui traverse ce cone obliquement, c'est - à - dire non parallelement à la base, qui ne passe point par le sommet, & qui ne rencontre la base qu'étant prolongé hors du cone, ou qui ne fasse tout - au - plus que raser cette base. La condition que le cone soit droit, est nécessaire pour que la courbe formée comme on vient de le dire, soit toûjours une ellipse; car si le cone est oblique, en coupant ce cone obliquement, on peut quelquefois y former un cercle (voyez la fin de l'article Conique, & Souscontraire ou Anti - parallele, au mot Parallele); or la nature de l'ellipse est d'être ovale, c'est - à - dire d'avoir deux axes inégaux.

Ce mot est formé du grec E)/LLEIYIS2, défaut; les anciens géometres grecs ont donné ce nom à cette figure, parce que entr'autres propriétés elle a celle - ci, que les quarrés des ordonnées sont moindres que les rectangles formés sous les parametres & les abscisses, ou leur sont inégaux par défaut.

En effet l'équation de l'ellipse, en prenant les abscisses au sommet, est celle - ci [omission: formula; to see, consult fac-similé version], a étant l'axe, & b son parametre. (voyez Parametre, Courbe, & Equation; voyez aussi la suite de cet article.); donc y y < b x; donc, &c. Voy. enfin Parabole & Hyperbole.

L'ellipse, pour la définir par sa forme, est une ligne courbe, rentrante, continue, réguliere, qui renferme un espace plus long que large, & dans laquelle se trouvent deux points également distans des deux extrémités de sa longueur, & tels, que si on tire de ces points deux lignes à un point quelconque de l'ellipse, leur somme est égale à la longueur de l'ellipse. Ces deux points sont éloignés de l'extrémité du petit axe d'une quantité égale à la moitié du grand axe.

Ainsi dans l'ellipse A E B D A (Planche de sect. conique, fig. 21.) les lignes F a & F a, tirées des deux points F, f, également distans des deux points A & B, forment une somme égale à A B; & la distance des points F, f, au point E, est=C A.

Souvent les Géometres prennent l'ellipse pour l'espace contenu ou renfermé dans cette courbe. Elle a, comme on vient de le dire, deux axes inégaux A B & E D. Le grand axe A B s'appelle quelquefois axe ou diametre transverse, & le petit axe D E s'appelle quelquefois l'axe conjugué ou second axe. Mais on appelle en général diametres conjugués ceux dont l'un est parallele à la tangente menée à l'extrémité de l'autre, & réciproquement, soit que leurs angles soient droits, ou non. Les deux axes se coupent toûjours à angles dro ts. Voyez Axe.

Les deux axes sont le plus grand & le moindre des diametres de l'ellipse; mais l'ellipse a une infinité d'autres diametres différens. Voyez Diametre, &c.

Le centre d'une ellipse est le point C dans lequel se coupent les deux axes. Voyez Centre.

Les deux points F, f, pris dans le grand axe, également distans de ses deux extrémités A & B, & distans chacun du point D de la valeur de A C, sont nommés foyers de l'ellipse, ou en latin umbilici. Voy. Foyer.

Mais l'ellipse considérée comme une section conique, cest - à - dire comme une courbe provenant de la section d'un cone, se définit encore mieux par sa génération dans ce solide, que par la maniere dont elle peut être produite sur un plan. C'est la ligne courbe D Q E qu'on forme en coupant le cone droit A B C

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