ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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ment assujetties avec de petits clous, pour empêcher
qu'elles ne se déplacent, & qu'elles ne se brisent ou
ne s'écornent en démarrant.
De cette maniere les pierres gravées d'un curieux
occuperont moins de place, il les pourra faire voir
plus commodément & plus honorablement pour lui;
& réunies toutes ensemble, elles pourront être gardées
sous une seule clé: car pourquoi ne les mettroit - il pas en sûreté & sous la clé? elles font ses
plaisirs, du moins pour l'art du travail, avec autant
de fondement que les pierreries font les délices des
femmes du monde; & il y trouve de plus des portraits,
des figures qui, sans être un vain appareil de
luxe, servent à entretenir & à cultiver le goût, &
rappellent souvent des faits à la mémoire. Article
de M. le Chevalier de Jaucourt.
ECRAMER
* ECRAMER, v. act. terme de Verrerie. Pour entendre
ce terme, il faut savoir que dans les soudes
de Varech, qui sont le fondant des matieres qui entrent
dans la composition du verre à vitre, il se trouve
des pierres & des cailloux; lorsque les matieres
qui remplissent les pots sont affinées, ces pierres
montent avec le bouillon à la surface du pot. Avant
donc de commencer l'ouvrage, le maître tiseur prend
avec un ferret à déboucher, de la matiere dans un
pot; il l'applatit sur le marbre; il en forme une espece
de rateau qu'il promene sur la surface du pot,
pour en tirer les pierres qui s'y attachent; ce qu'il
fait à différentes reprises, jusqu'à ce qu'il n'apperçoive
plus ni pierres ni cailloux. Le ferret dont on
se sert alors s'appelle aussi ferret à écramer, & l'opération
écramer. C'est un serviteur qui écrame.
ECRAN
ECRAN, s. m. petit meuble fait ordinairement
de carton, qui sert à garantir les yeux de la trop
grande ardeur du feu. Il y en a de différente grandeur
& de différente forme.
Ecran
Ecran, (Chimie.) il differe de l'ordinaire par
une ouverture qu'il a dans son milieu, & en ce qu'il
n'est communément destiné à garantir que la vûe de
l'action du feu. Et en effet, il faudroit être bien mal
informé, pour croire que des hommes qui se font
honneur de passer pour être plus que négligés dans
leur extérieur, enveloppés & imprégnés d'une atmosphere
empoisonnée, enfumés & barbouillés de
charbon, pensassent à conserver autre chose qu'un
organe, qui ne leur est même cher, que parce qu'il
leur est nécessaire à observer les progrès & les changemens
de leurs opérations. La nécessité de l'exposer
à ce sujet pendant un tems considérable à l'action
d'un feu vif, a fait imaginer aux artistes de faire au
milieu de leur écran, une fente large d'une ligne ou
deux tout - au - plus, afin qu'il ne parvînt à leurs yeux
qu'un très - petit nombre de rayons ignés, suffisant
pour leurs observations, mais incapables de les ébloüir. Cette fente est transversale ou verticale, &
doit avoir une embrasure considérable du côté qu'on
présente au feu, afin que la vûe puisse s'étendre de
haut en - bas si la fente est transversale, ou de droite
à gauche si elle est verticale. Cet instrument est
fait d'une planche mince, à - peu - près large d'un pié
en tout sens. On conçoit assez que la figure en doit
être arbitraire; peu importe qu'il soit rond ou quarré,
& que les bords en soient unis ou découpés: on
y attache un manche d'environ six pouces de long.
On en voit un à fente perpendiculaire dans le septieme
livre de la métallique d'Agricola; Evonymus
& Cramer le figurent transversal: Libavius en représente
de deux façons, pag. 177, de scevasticâ artis.
Mais l'écran dont on vient de parler ne remplit qu'en
partie les vûes qu'on se propose; les yeux sont encore
exposés aux étincelles & au feu, quoique la
quantité de rayons qui leur en parvient soit moins
considérable. Il est donc plus à propos de les faire
passer à - travers un verre bien poli, afin qu'il ne leur
occasionne point de réfractions. Il est vrai que le bois
en se coffinant par le feu peut le rompre, mais il faut
lui substituer le carton. Le manche nécessaire en pareil
cas, a une partie faite en fer - à - cheval, divisée
en deux par un trait de scie, pour embrasser le carton,
que l'on fixe au moyen d'un petit clou à chaque
branche; & pour lors au lieu d'une fente étroite,
on pratique une ouverture rectangle, longue de 4
ou 5 pouces, & large de 2 ou 3 pour loger un verre
de mêmes dimensions: on a soin de noircir cet ustensile,
afin que les yeux ne reçoivent point de rayons
étrangers, qui les fatiguent & les détournent de l'objet
principal. Quoique les Chimistes ayent occasion
de se servir d'écran dans beaucoup d'opérations,
néanmoins ils n'en font presque d'usage que dans les
essais, auxquels il semble être plus particulierement
destiné. Ce n'est pas que la plûpart des opérations
ordinaires de la Chimie ne demandent des attentions
& de l'assiduité; mais on n'y a pas la vûe si continuellement
exposée à l'ardeur du feu, que dans les
essais, sur - tout quand ceux - ci se font dans le fourneau
de Coupelle, qui est le plus en usage en Docimastique. Il est aisé de concevoir qu'une moustle
environnée de charbons de toutes parts, doit lancer
par son ouverture des rayons de feu d'autant plus
vifs, que sa construction les rend moins divergens.
Voyez nos Planches de Chimie, & l'article Essai. (f)
Ecran
* Ecran, (Verrerie.) portion de cerceau, qui
entoure la tête des gentilshommes qui font le verre
à vitre. Elle finit par deux cornes, au - bout desquelles
est attaché un linge qui pend pour parer les yeux
& le visage, pendant qu'on travaille.
ECRASER
* ECRASER, v. act. (Manufacture en soie.) c'est
trop frapper son étoffe. Dans une étoffe à fleurs qui
a ce défaut, les fleurs qui devroient être rondes sont
applaties, & ont plus de largeur que de longueur;
les autres perdent de leurs dimensions naturelles, &
se défigurent en proportion.
ECREMER
* ECREMER, v. act. (OEconomie rustiq.) c'est enlever
la creme de dessus le lait; on l'a transporté à
d'autres liquides.
ECREMOIRE
ECREMOIRE, s. f. les Artificiers appellent ainsi
un morceau de corne ou de fer - blanc, de deux à
trois pouces de long & de large, dont ils se servent
pour rassembler les matieres broyées, ou les prendre
dans les boîtes où on les conserve. Dictionn. de
Trévoux.
ECRENER
ECRENER, terme de Fondeur de caracteres d'Im<->
primerie, c'est évider le dessous des lettres qui sont
de nature à être évidées du côté de l'oeil, avec l'écrenoir,
qui est un canif ou un autre petit instrument
d'acier bien tranchant, lequel a un petit manche
de bois. On évide ces sortes de lettres, de maniere
que le massif des lettres voisines puisse se placer dessous.
On n'écrene que les lettres longues, comme les
fi & les s, ce qui fait qu'il y a davantage de lettres
à écrener dans le caractere italique que dans le cavactere
romain. Voyez l'art. du Fondeur de Caracteres. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.
ECREVISSE
ECREVISSE, s. f. (Hist. nat.) astacus, animal
crustacé. Il y en a de deux especes, elles ne portent
pas le même nom en françois: l'une se trouve
dans la mer, astacus marinus, gammarus; on connoît
cet animal sous le nom d'hommar (voyez Hommar):
l'autre vit dans les rivieres & dans toutes les eaux
courantes, astacus fluviatilis, c'est l'écrevisse. Elle a
le corps oblong; sa partie antérieure est plus étroite
que la postérieure, & terminée par la tête qui a peu
d'apparence; la bouche est garnie de dents. Cet animal
a deux yeux & deux cornes fort allongées &
très - minces, sur - tout à l'extrémité; elles ont grand
nombre d'articulations qui les rendent flexibles. L'é<->
crevisse a deux bras & cinq jambes de chaque côté;
les bras sont placés entre la tête & les premieres jam<pb->
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