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Lorsque cette eau - de - vie est venue avec sa garniture, on leve le bassiot sur le champ pour y en placer un autre, afin de recevoir tout le reste de la seconde; & l'on peut dès ce moment vuider ce premier bassiot, & mettre cette bonne eau - de - vie dans un tonneau ou futaille, appellée barrique ou piece; & l'on peut dire qu'il y a dans cette barrique 25 pots de bonne eau - de - vie marchande, & faite conformément aux intentions du Roi.
Cette futaille, piece, ou barrique, doit être fabriquée suivant le réglement porté par l'arrêt du conseil du 17 Août 1743, rendu aux instances de M. de Barentin, intendant alors de la province, qui vouloit soûtenir ce commerce, où il voyoit dès - lors naître des contestations qui le ruineroient infailliblement, si l'on n'alloit au devant par l'interposition de l'autorité souveraine; ces futailles doivent donc être faites conformément à ce réglement, pour qu'elles puissent jauger juste & velter juste, en terme de commerce, ce qu'elles contiennent: ce que l'on sait par le moyen d'une jauge ou velte numerotée & graduée suivant toutes les proportions géométriques, & approuvée par la police des lieux, laquelle velte l'on glisse diagonalement dans la barrique par la bonde d'icelle.
Il y a pour ce commerce d'eau - de - vie des courtiers auxquels on peut s'adresser: ces gens là sont chargés de la part des marchands - commissionnaires, ou autres, de l'achat de cette liqueur; & comme dans les contestations reglées par l'arrêt du conseil de 1753, les courtiers avoient été compris dans les plaintes respectives, le Roi par son édit a établi dans la ville de la Rochelle des agréeurs, pour l'acceptation & pour le chargement des eaux - de - vie: ensorte que sur le certificat des agréeurs à l'acceptation, les eaux - de<-> vie sont réputées bonnes; & sur le certificat des agréeurs au chargement, les eaux - de - vie ont été embarquées & chargées bonnes, & cela afin de faire cesser les plaintes des marchands - commettans des provinces éloignées, qui se plaignoient qu'on leur envoyoit de l'eau - de - vie trop foible.
C'est ainsi que se fabrique & se commerce l'eau<-> de - vie, qui a un flux & reflux continuel dans le prix.
Comme l'on veut conserver tout ce qui est esprit dans le vin que l'on brûle, on fait l'épreuve à la fin de la chauffe, pour savoir s'il y a encore quelque esprit dans ce qui vient de la chaudiere; & pour cela l'ouvrier brûleur reçoit du tuyau de la serpentine dans un petit vase, un peu de la liqueur qui vient; & une chandelle flambante à la main, il verse de cette liqueur sur le chapeau brûlant de la chaudiere, & présente la flamme de la chandelle au courant de cette liqueur versée: si le feu y prend, & qu'il y ait encore quelque peu de flamme bleuâtre qui s'éleve, c'est une marque qu'il y a encore de l'esprit dans ce qui vient, & on attend qu'il n'y en ait plus. Quand la flamme de la chandelle n'y prend point, ce n'est plus qu'un flegme inutile: ainsi on leve le chapeau de la chaudiere, & on laisse échapper par le tuyau qui est au - bas de la chaudiere, toute la décharge, c'est - à - dire toute cette liqueur grossiere, impure, & inutile qui reste dans la chaudiere, qui s'écoule dehors, ou dans des trous ou fossés faits exprès, où elle
Lorsque l'on a deux chaudieres, on les accole l'une contre l'autre; mais il faut autant de façon à chacune, c'est - à - dire il faut les mêmes ustensiles, un fourneau à part, une cheminée à part, & une conduite & un gouvernement à part. Si on a plusieurs chaudieres, on peut les construire dans le même endroit, mais toûjours chacune doit être garnie de ses ustensiles particuliers.
Les termes dont on s'est servi pour la fabrication
& le commerce de cette eau - de - vie, peuvent être
différens dans les différentes provinces où l'on fait
de l'eau - de - vie: mais le fond de la fabrique & du commerce,
est toûjours le même. Voyez l'article
Voici comment on procédoit: le prêtre présentoit
à la femme l'eau de jalousie, en lui disant:
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