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Le but principal que doit avoir le chirurgien, quand il y a un ou plusieurs doigts de fracturés, est de rétablir dans leur situation les parties qui sont déplacées, & d'y faire ensuite un bandage, suivant les regles de l'art, avec un ruban étroit; mais quand par malheur la collision des doigts jointe au sphacele, est si considérable, qu'ils ne tiennent plus à la main, il faut les séparer tout - à - fait avec le bistouri ou avec les ciseaux; car il vaut mieux prendre alors tout d'un coup le parti de l'amputation, que de fatiguer le malade par une cure pénible, qui n'aura point de succès: d'ailleurs la gangrene ne permet pas de différer l'opération.
Il est bien rare qu'il y ait à un des doigts une plaie d'armes - à - feu, sans que ce doigt soit emporté en partie; il faut cependant tâcher de le conserver encore à cause de la nécessité dont il est à l'homme; & comme de telles blessures sont souvent accompagnées d'inflammation & d'abcès, qui s'étendent jusques dans la main, & même dans l'avant - bras, on préviendra ces accidens, autant qu'il est possible, par des incisions, par des contre - ouvertures, par le régime, par les saignées, & par les topiques d'usage. A l'égard des plaies qui peuvent être faites à la premiere phalange du pouce, comme elles different de celles des autres doigts, à cause des gros muscles qui recouvrent cette premiere phalange, je remarque en passant qu'elles sont de la nature de toutes les plaies faites dans les parties où les os sont recouverts de beaucoup de muscles, & qu'elles demandent les mêmes secours de la part du chirurgien.
Dans l'écrasement des doigts, la premiere attention sera de conserver & la main & les doigts, & de ne les couper qu'à la derniere extrémité; car s'il reste encore quelque artere pour y porter la vie, & quelque veine pour entretenir la circulation du sang, il faut en différer l'extirpation. On tâchera de les garantir de la gangrene, ou du moins d'en empêcher le progrès par des fomentations de quelque liqueur spiritueuse & résolutive; d'heureux succès les plus inespérés ont confirmé cette méthode. Mais supposé qu'on ne voie plus d'espérance de rétablir dans leur premier état les doigts qui ont été écrasés; supposé qu'ils soient entierement mortifiés, leur amputation devient nécessaire.
Enfin elle l'est malheureusement, 1° quand l'un des doigts est cancéré; 2° quand la carie s'y porte, parce que son sentiment a été perdu par une forte gelée qui a étouffé la chaleur naturelle, & qu'on a tenté vainement de rappeller; 3° quand ce sentiment est encore éteint par un sphacele confirmé. Dans ces cas desespérés, l'extirpation n'est plus douteuse; elle se fait de trois manieres, 1° avec des ciseaux pour
Pour ce qui concerne l'abcès qui vient à l'extrémité
des doigts, & que les medecins nomment panaris (voyez
Sur les instrumens à manche, tels que le violon & le violoncelle, le point principal du doigter consiste dans les diverses positions de main; c'est par - là que les mêmes passages peuvent devenir faciles ou difficiles, selon les positions & les cordes sur lesquelles on les prend; & c'est quand un symphoniste est parvenu à passer rapidement & avec précision & justesse par toutes ces différentes positions, qu'on dit qu'il possede bien son manche.
Sur l'orgue ou le clavecin, le doigter est autre
chose. Il y a deux manieres de joüer sur ces instrumens,
savoir les pieces & l'accompagnement. Pour
joüer des pieces, on a égard à la facilité de l'exécution
& à la bonne grace de la main. Comme il y
a un nombre excessif de passages possibles, dont la
plûpart demandent une maniere particuliere de faire
marcher les doigts, il faudroit pour donner des regles
suffisantes sur cette partie, entrer dans des détails
que cet ouvrage ne sauroit comporter, & sur
lesquels l'habitude tient lieu de regle, quand une
fois on a la main bien posée. Les préceptes généraux
qu'on peut donner sont 1°. de placer les deux mains
sur le clavier, de maniere qu'on n'ait rien de gêné
dans son attitude; ce qui oblige d'exclure communément
le pouce de la main droite, parce que les
deux pouces placés sur le clavier, & principalement
sur les touches blanches, donneroient aux bras une
situation contrainte & de mauvaise grace. 2°. De
tenir le poignet à la hauteur du clavier, les doigts
un peu recourbés sur les touches, & un peu écartés
les uns des autres, pour être prêts à tomber sur des
touches différentes. 3°. De ne point porter successivement
le même doigt sur deux touches consécutives,
mais d'employer tous les doigts de chaque
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