ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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La propriété attractive de l'aimant étoit eonnue
long - tems avant sa direction, & sa direction long - tems
avant soninclinaison. Voyez Aiguille.
La direction de l'aiguille aimantée a quelque chose
de fort surprenant. Car, en premier lieu, cette
aiguille ne se tourne pas exactement vers les deux
poles de la terre; de plus on y remarque chaque
jour de la variation dans le même endroit; enfin
elle est fort différente dans les différens endroits de
notre globe.
A Paris il s'en faut ordinairement 15 ou 16 degrés,
plus ou moins, qu'elle ne se tourne exactement
vers les poles: cet écart de l'aiguille s'appelle
sa déclinaison. Voyez Déclinaison. Il n'y a que
quelques endroits de la terre où l'aiguille se tourne
directement vèrs les poles du monde; par - tout ailleurs
elle décline, soit vers l'orient, soit vers l'occident.
Le célebre M. Halley a fait une carte de ses
différentes déclinaisons. Voyez Aiguille aimantée & Boussole.
Direction magnétique s'employe aussi dans un sens
général pour la tendance de la terre & de tous corps
magnétiques vers certains points. Voyez Aimant &
Magnétisme.
Selon quelques anciens philosophes, la situation
de la terre est telle que son axe est dans l'axe de l'univers;
ensorte que ses poles & ses points cardinaux
répondent exactement à ceux de l'univers. Quelques - uns soûtiennent que cette position de la terre
est l'effet d'une vertu magnétique, & supposent qu'il
se trouve une pareille vertu magnétique dans les poles
du monde.
Mais ces idées doivent être regardées comme chimériques.
Nous n'avons aucune raison plausible de
croire que la terre occupe le centre du monde, encore
moins de penser que les poles de l'axe terrestre
soient les mêmes que ceux de l'univers. Cette
opinion est une suite du système des anciens astronomes,
qui supposoient que la terre étoit immobile,
& què les astres & les cieux faisoient leur révolution
autour d'elle; système qui n'a plus anjourd'hui de
sectateurs. (O)
Direction
Direction, en Anatomie, se dit de la marche
d'une fibre ou d'un muscle, par rapport aux différens
plans du corps. Voyez Corps. (L
Direction converse
Direction converse, en Astrologie; par celle - ci
le prometteur est emporté ve's le significateur
selon l'ordre des signes; & par la directe il est emporté
de l'est à l'ouest dans un sens contraire à l'ordre
des signes. En voilà plus qu'il n'en faut sur cette sottise.
Voyez plus haut Direction. (G)
Direction
Direction, (Jurispr.) est la régie & disposition
que les créanciers font par le ministere de leurs syndics
& directeurs des biens qui leur ont été abandonnés
par leur débiteur.
Quelquefois le terme de direction est pris pour l'assemblée
des directeurs.
On vend des biens dans une direction, c'est - à - dire
dans l'assemblée des créanciers: cette vente est volontaire,
& ne purge point les hypotheques. Voyez
ci - devant Directeur. (A)
Direction
Direction, gouvernement, conduite, que l'on
a d'une chose: ainsi l'on dit qu'une personne a la direction d'une manufacture, d'un magasin, &c.
Direction
Direction, se dit aussi de l'emploi même de
directeur. M. N a une direction dans les aides, &
cette direction lui vaut 10000 liv.
Direction
Direction, signifie aussi l'étendue du département
d'un directeur. Ily a vingt bureaux dans cette
direction. La direction de Caën est une des plus considérables
de la ferme.
Direction
Direction, en fait de gabelles, est un certain
nombre de greniers à sel, de dépôts, & de contrôles,
qui sont réunis sous une même régie, & qui dé<cb->
pendent d'une même chambre: ces directions sont au
nombre de dix - sept, qui sont Paris, Soissons, Abbeville, Saint - Quentin, Châlons, Troyes, Orléans,
Tours, Anjou, Laval, le Mans, Berri, Moulins,
Roüen, Caën, Alençon, Dijon. Voyez Grenier à
Sel. Dict. de Comm. & de Trév. (G)
DIRECTRICE
DIRECTRICE, s. f. c'est un terme de Géométrie
qui exprime une ligne, le long de laquelle on fait
couler une autre ligne ou une surface dans la génération
d'une figure plane, ou d'un solide. Voyez Génération.
Ainsi si la ligne A B (Pl. de Géom. fig. 33.) se meut
parallelement à elle - même le long de la ligne A C,
de maniere que le point A soit toûjours dans la ligne
A C, il en naîtra un parallélogramme, comme A B
C D, dont le côté A B est la ligne décrivante ou génératrice;
& la ligne A C est la directrice. De même
encore, si l'on suppose que la surface A B C D se
meut le long de la ligne C E, dans une position toûjours
parallele à sa premiere situation, il en naîtra le
solide A D E H, dans lequel la surface A D est le
plan générateur, & la ligne C E est la directrice.
Dans la description de la parabole, que l'on peut
voir au mot Coniques, la ligne D E (figure 9. sect.
con.) est la directrice. (O)
DIRIBITEUR
DIRIBITEUR, s. m. (Hist. anc.) nom qu'on donnoit
chez les Romains à un esclave, dont la fonction
étoit d'arranger & de donner différentes formes singulieres
aux ragoûts qu'on servoit sur les tables. On
l'appelloit aussi structor.
DIRIMANT
DIRIMANT, adj. (Jurisprud.) Voyez Empêchement dirimant.
DISCALE
DISCALE, s. m. (Comm.) c'est proprement le déchet,
par l'évaporation de l'humidité contenue dans
toute marchandise sujette à son poids. Voyez Déchet. Ainsi on dit, cette botte de soie a discalé de
trois, quatre, six, ou sept gros.
DISCERNEMENT
DISCERNEMENT, s. m. (Logiq.) Le mot discerner peut signifier deux choses: 1°. appercevoir
simplement & directement dans toute son étendue
une idée qui n'est pas une autre idée: 2°. l'appercevoir
avec une réflexion tacite, qui nous fait juger &
reconnoître que cette idée n'est aucune des autres
idées qui pourroient se présenter à notre esprit;
c'est - à - dire qu'on peut considérer une idée, ou dans
ce qu'elle est en elle - même, ou dans ce qu'elle est
par rapport à toute autre idée, avec laquelle on la
peut comparer.
Quand on demande donc pourquoi tous les hommes
ne discernent pas leurs propres idées; s'il s'agit
du discernement direct, je réponds que la question suppose
ce qui n'est pas: savoir qu'on puisse avoir une
idée, & ne la pas discerner de ce discernement direct
dont je parle. Car enfin avoir une idée, & l'appercevoir
dans toute son étendue, c'est précisément la
même chose. Si l'on suppose que cette idée puisse se
décomposer, & que vous n'en voyiez qu'une partie;
cette partie que vous voyez alors est précisément
toute l'idée que vous avez actuellement dans l'esprit,
& quevous apper cevez dans toute son étendue, puisquenous
appellons idée tout ce que l'esprit apperçoit
au moment qu'il pense. Par - là on ne peut douter que
tous les hommes ne discernent leurs idées de ce discernement direct, qui n'est autre que la perception de
cette idée même dans toute son étendue.
Mais ce discernement direct est souvent joint en nous
avec un discernement réflechi, qui est une vûe que nous
portons en même tems sur une autre idée, qui nous
fait juger ou dire en nous - mêmes (plus ou moins expressément,
selon notre attention ou notre intention)
que cette premiere idée est ou n'est pas la même qu'une
autre idée. Ce discernement réflechi est ce qu'on
appelle jugement. Voyez ce mot.
En ce sens - là, il est vrai de dire que tous les hom<pb->
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