Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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lieu de se féliciter. Je bénis le lieu, l'heure, le
moment où je vous ai vu. Je bénis le hasard qui
me fait vous rencontrer.

Il signifie encore Combler de faveurs, faire
prospérer; et, dans cette acception, il ne se
dit que de Dieu. Dieu avait béni la race
d'Abraham. Que Dieu bénisse vos armes! Le
Seigneur bénira votre sainte entreprise, bénira
vos efforts. Dieu bénit les nombreuses familles.

Fam., Dieu vous bénisse, se dit à une Personne
qui éternue.

Il se dit encore ironiquement, en signe de
mécontentement, à une Personne dont le discours
ou la conduite nous fâche ou nous contrarie.
Vous nous donnez là une belle nouvelle,
Dieu vous bénisse! Vous avez fait là une chose
bien adroite, Dieu vous bénisse!

Ce verbe a deux participes passés.

BÉNIT, ITE, qui se dit de Certaines choses
sur lesquelles la bénédiction du prêtre a été
donnée avec les cérémonies prescrites. Eau
bénite. Pain bénit. Cierge bénit. Médaille bénite.
Les drapeaux ont été bénits.

Fig. et fam., De l'eau bénite de cour, De
vaines protestations de service et d'amitié.
Donner à quelqu'un de l'eau bénite de cour. On
dit dans un sens analogue C'est un donneur
d'eau bénite.

BÉNI, IE, qui a toutes les autres significations
de son verbe et s'emploie surtout en
parlant des Personnes. Un peuple béni de
Dieu.

BÉNITIER. n. m. Sorte de bassin ou de
vase destiné à contenir l'eau bénite dont on se
sert pour faire le signe de la croix, pour asperger.
On met des bénitiers à l'entrée de toutes les
églises. Bénitier de marbre, de pierre. Un bénitier
fait d'une grande coquille. Suspendre un
petit bénitier au chevet de son lit. Bénitier d'argent,
de cristal, de porcelaine, etc.

Fig. et fam., Se démener comme le diable
au fond d'un bénitier, comme un diable dans
un bénitier,
S'agiter beaucoup.

BENJAMIN. n. m. Fils qu'un père et une
mère aiment plus que leurs autres enfants;
par allusion à la prédilection de Jacob pour
Benjamin, le plus jeune de ses fils. Cet enfant
est leur Benjamin.
Il est familier.

BENJOIN. n. m. Sorte de baume, substance
aromatique et résineuse qui découle des incisions
faites au Styrax benjoin, arbre des Indes
orientales. Le benjoin et le styrax mélangés donnent
une odeur fort agréable.

BENNE. n. f. Panier ou baquet servant au
transport des vendanges.

Il se dit aussi, en termes d'Arts, d'une Sorte
de chariot employé dans les mines soit pour
transporter le charbon à l'intérieur de la mine,
soit pour servir à la montée et à la descente
des ouvriers.

BENOÎTE. n. f. T. de Botanique. Plante de
la famille des Rosacées dont on fait usage
en médecine.

BENZINE. n. f. T. de Chimie. Huile volatile
obtenue par la distillation de l'acide benzoïque.

BENZOATE. n. m. T. de Chimie. Sel formé
par la combinaison de l'acide benzoïque avec
une base. Benzoate de soude.

BENZOÏQUE. adj. m. T. de Chimie. Qui est
extrait du benjoin ou d'autres substances analogues.
Acide benzoïque.

BENZOL. n. m. Nom donné dans le commerce
à la benzine du goudron de houille.

BÉOTIEN, IENNE. adj. Qui est d'un esprit
lourd, tel que l'étaient, d'après les Grecs, les
habitants de la Béotie.

Il s'emploie aussi comme nom. C'est un
béotien.

BÉOTISME. n. m. Défaut de celui qui est
béotien.

BÉQUILLARD. n. m. Celui qui se sert d'une
ou de deux béquilles. Il est familier.

BÉQUILLE. n. f. Sorte de bâton surmonté
d'une petite traverse, sur lequel les vieillards,
les gens infirmes ou estropiés s'appuient pour
marcher. Marcher avec des béquilles. Il ne
peut faire un pas sans béquilles. Il ne peut
marcher qu'avec des béquilles.

Par analogie, en termes d'Agriculture, il
désigne un Instrument en forme de ratissoire
avec lequel on donne de légers labours aux
plantes en végétation.

Il se dit, en termes de Serrurerie, de la
Poignée d'un bec-de-cane.

Béquille de sûreté désigne un Appareil destiné,
en Carrosserie, à faciliter la traction
animale et, en Automobilisme, à empêcher le
recul d'un véhicule.

BÉQUILLER. v. intr. Marcher avec une
béquille. Ce vieillard commence à béquiller.
Il est familier.

En termes d'Agriculture, il est employé
transitivement avec le sens de Faire un petit
labour avec la béquille, dans une planche,
dans une caisse, etc.

BER. n. m. T. de Marine. Appareil de
charpente et de cordage, placé sous un grand
bâtiment, pour le supporter pendant la construction
ou la réparation, et qui glisse sur la
cale lorsqu'on lance ce bâtiment à l'eau.

Il désigne aussi les Ridelles d'une charrette.

BERCAIL. n. m. Synonyme ancien de BERGERIE.
Voyez ce mot.

Fig., Ramener au bercail une brebis égarée,
Ramener un hérétique dans le sein de l'Église;
ramener à des sentiments de piété, à une conduite
pieuse une personne qui s'en était
écartée. On dit dans un sens analogue Revenir,
rentrer au bercail.

BERCE. n. f. T. de Botanique. Genre de
plantes de la famille des Ombellifères.

BERCEAU. n. m. Sorte de petit lit où l'on
couche les enfants à la mamelle et qui est
ordinairement disposé pour qu'on puisse le
balancer aisément. Berceau d'osier. Mettre un
enfant dans son berceau.

Fig., Dès le berceau, Dès la plus tendre
enfance. Au sortir du berceau. Un enfant qui
est encore au berceau. Un enfant au berceau, etc.

Fig., Il faut étouffer le monstre au berceau,
Il faut étouffer le mal dès sa naissance.

Il se dit, figurément, des Lieux où certaines
choses ont commencé. Florence fut le berceau
de la peinture moderne. La Saxe fut le berceau
du luthéranisme. La plupart des historiens
regardent l'Inde comme le berceau de la
civilisation.

Il se dit aussi des Commencements de certaines
choses. Cet établissement est encore au
berceau, à son berceau. Les arts étaient encore
au berceau.

En termes de Jardinage, il se dit, par analogie,
d'une Charmille taillée en voûte ou d'un
Treillage de même forme sur lequel on fait
monter de la vigne, du jasmin, etc. Prendre
le frais sous un berceau.
On dit aussi Berceau
de verdure.

Allée en berceau, Allée couverte. On dit de
même Ces arbres font le berceau, forment le
berceau,
Ils réunissent leurs branches de
manière à former une voûte de feuillage.

Il signifie également, en termes d'Architecture,
Voûte en plein cintre. Le berceau d'une
cave.

En termes de Mines, il désigne aussi une
Sorte de lavoir à barrage pour certains minerais.

BERCELONNETTE. n. f. Berceau léger
monté sur deux pieds en forme de croissants,
qui permettent de le mouvoir sans effort
pour bercer.

BERCER. v. tr. Balancer dans un berceau.
Bercer un enfant.

Par analogie, il signifie Remuer comme
dans un berceau. Bercer dans ses bras, sur ses
genoux.

Fig. et fam., J'ai été bercé de cela, de ces
contes-là, Mon enfance a été bercée de ces récits,

J'en ai ouï parler mille fois, dès mon plus
jeune âge.

Il signifie au figuré Amuser d'espérances
fausses ou éloignées. Il y a longtemps que
vous me bercez de cette assurance. On les
berçait d'un espoir qu'on ne pouvait réaliser.
Bercer quelqu'un de vaines promesses. Se bercer
d'espérances frivoles, d'idées chimériques.

BERCEUSE. n. f. Femme chargée de bercer
un enfant.

Il désigne aussi une Chanson pour endormir
les enfants et, par extension, un Morceau
de musique dont le rythme imite celui des
chansons de ce genre.

BÉRET. n. m. Toque de laine, ronde et
plate, qui est la coiffure des paysans basques.

Il se dit aussi de la Coiffure spéciale de certains
corps de troupes, Béret de chasseur alpin,
et, par extension, de Toute coiffure de la même
forme. Un béret de velours.

BERGAME. n. f. Ancienne sorte de tapisserie
fort commune et de peu de valeur.

BERGAMOTE. n. f. Fruit du bergamotier.

Essence de bergamote, Essence fort employée
en Parfumerie, obtenue en exprimant le jus
du zeste des bergamotes encore vertes.

Il se dit aussi d'une Variété de poire très
fondante. Bergamote d'hiver.

BERGAMOTIER. n. m. Variété de citronnier
qui produit la bergamote.

BERGE. n. f. Bord relevé d'une rivière,
d'un chemin, d'un fossé. Les berges de cette
rivière sont très élevées.

BERGER, ÈRE. n. Celui, celle qui garde
les moutons. La houlette du berger. Le chien
du berger. Un chien de berger. On a vu des
rois épouser des bergères.

Fig., Réponse du berger à la bergère, Réplique
qui clôt la discussion.

Il s'est dit figurément, dans la Poésie pastorale,
pour Amant, amante. Un berger fidèle.
Une bergère inconstante. L'heure du berger,
Le
moment favorable aux amants.

BERGÈRE. n. f. Fauteuil plus large et plus
profond que les fauteuils ordinaires et garni
d'un coussin sur lequel on s'assied.

BERGERETTE. n. f. Jeune bergère.

BERGERIE. n. f. Lieu où l'on enferme un
troupeau de moutons. Le loup est entré dans la
bergerie.

Fig. et fam., Enfermer le loup dans la bergerie,
Mettre, laisser quelqu'un dans un lieu,
dans un poste où il peut faire aisément beaucoup
de mal.

BERGERIES, au pluriel, se dit de Petits
poèmes dont les amours de bergers sont le
sujet. Les bergeries de Racan. En ce sens, il
est vieux.

BERGERONNETTE. n. f. Petit oiseau noir
et blanc de la famille des Passereaux, d'une
forme très élégante, qui se plaît dans le voisinage
des troupeaux.

BÉRIBÉRI. n. m. T. de Médecine. Maladie
épidémique au Japon, aux Indes, aux Antilles
et au Congo, etc., et frappant les mangeurs de
certains riz.

BERLE. n. f. T. de Botanique. Genre de
plantes de la famille des Ombellifères, dont
plusieurs espèces sont cultivées à cause de
leurs racines nourrissantes.

BERLINE. n. f. Sorte de grande voiture
fermée, suspendue, à deux fonds et à quatre
roues, dont on se servait surtout pour le

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