ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
Previous page
Page 1:284
q le poids que perd la masse d'argent, r le poids que
perd la couronne, on aura px/P pour le poids que la
quantité d'or x perdroit dans l'eau, & qy/P pour le
poids que la quantité d'argent y perdroit dans l'eau:
or ces deux quantités prises ensemble doivent être
égales au poids r perdu par la couronne.
Donc px/P + qy/P = r. De plus on a x + y = P.
Ces deux équations feront connoître les inconnues
x & y. Voyez Equation.
Au reste pour la solution complette & entiere de
ce problème, il est nécessaire, 1°. que l'alliage ne
soit que d'une matiere; car s'il étoit de deux, on
auroit trois inconnues & deux équations seulement,
& le problème resteroit indéterminé: 2°. que l'on
connoisse quelle est la matiere de l'alliage; si c'est
de l'argent ou du cuivre, &c. (O)
Regle d'Alliage est une régle d'Arithmétique dont
on se sert pour résoudre des questions qui ont rapport
au mêlange de plusieurs denrées ou matieres, comme
du vin, du blé, du sucre, des métaux, ou autres
choses de différent prix.
Quand ces différentes matieres sont mêlées ensemble,
la regle d'alliage apprend à en déterminer
le prix moyen. Supposons par exemple, que l'on demandât
un mêlange de 144 livres de sucre à 12 sols
la livre, & que ce mêlange fût composé de 4 sortes
de sucre, à 6, 10, 15 & 17 s. la livre; si l'on vouloit
déterminer combien il doit entrer de chaque espece
de sucre dans cette composition, voici la regle qu'il
faudroit suivre.
Placez l'un sous l'autre tous les prix, excepté le
prix moyen. Que chaque nombre plus petit que le
prix moyen soit lié à un nombre plus grand que le
même prix; par exemple liez 6 avec 15, & 10 avec
17; prenez ensuite la différence de chaque nombre
au prix moyen, & placez ces différences de maniere
que celle de 15 à 12 soit vis - à - vis de 6; celle de
6 à 12 vis - à - vis 15; celle de 12 à 17 vis - à - vis 10:
enfin celle de 12 à 10 vis - à - vis 17; ainsi que vous
pouvez le voir dans l'exemple qui suit.
6 3 27
15 6 54
12
10 5 45
17 2 18
16 144
Remarquez qu'un nombre qui seroit lié à plusieurs
autres nombres doit avoir vis - à - vis de lui toutes les
différences des nombres auxquels il est lié.
Après cela faites cette proportion: la somme de
toutes les différences est au mélange total donné,
comme une différence quelconque est à un quatrieme
nombre, qui exprimera la quantité cherchée de
la chose vis - à - vis laquelle est la différence, dont vous
vous êtes servi dans la proportion; l'opération
étant achevée, vous trouverez qu'il faudra 27 livres
du sucre à 6 sols, 54 du sucre à 15 sols, 45 du sucre
à 10 sols, & 18 du sucre à 17 sols.
Observez cependant que souvent ces sortes de
questions sont indéterminées, & qu'elles sont par
conséquent susceptibles d'une infinité de solutions;
ainsi qu'il est facile de s'en convaincre pour peu que
l'on foit versé dans l'Algebre, ou même que l'on fasse
un peu d'attention à la nature de la question, qui
fait assez comprendre qu'en prenant un peu plus d'une
espece de matiere, il en faudra prendre un peu
moins des autres, vû que le total en est déterminé.
Ceux qui seront curieux de voir une explication
plus étendue de la regle d'alliage & d'en avoir même
une pleine démonstration, pourront consulter
Wallis, Taquet dans son arithmétique, & le sistème
d'arithmétique de M. Malcolm. (E)
Alliage
Alliage, est dans l'Artillerie le mêlange des métaux
qui s'employent pour former celui dont on fait
les canons & les mortiers. Voyez Canon. (Q)
Alliage
Alliage (à la Monnoie) est un mêlange de différens
métaux dont on forme un mixte de telle nature
& de tel prix que l'on veut. Dans le monnoyage,
l'alliage est prescrit par les Ordonnances: mais
l'on altere les métaux avec tant de précaution, que
par ce mêlange l'or & l'argent ne sont que peu éloignés de leur pureté. L'alliage est nécessaire pour la
conservation des especes; il donne au métal monnoyé
assez de dureté; il empêche que les frais ne diminuent
le poids des especes; il augmente le volume,
& remplit les dépenses de fabrication. Les Ordonnances ayant prescrit le titre de l'alliage, on ne peut
se dispenser, si le titre géneral de la matiere fondue
est trop bas, d'y mettre du fin; si au contraire le titre
est trop haut, de le diminuer par une matiere inférieure,
telle que le cuivre, &c. Le procédé de l'alliage des monnoies est expliqué à l'article Monnoie.
ALLIAIRE
* ALLIAIRE, s. f. plante dont la racine menue, ligneuse,
blanche, sent l'ail. Ses tiges sont d'une coudée
& demie, grêles, un peu velues, cylindriques,
cannelées, solides. Ses feuilles sont d'abord arrondies
comme celles du lierre terrestre: mais elles sont bien
plus amples. Bien - tôt après, elles deviennent pointues.
Elles sont crenelées tout autour, d'un verd pâle,
lisses, portées sur de longues queues fort écartées l'une de l'autre, placées alternativement & sans
aucun ordre; elles ont l'odeur & la saveur de l'ail.
Ses fleurs sont nombreuses, placées à l'extrémité des
tiges & des ramaux, en forme de croix, composées
de quatre pétales blancs. Le pistil qui s'éleve du
calice se change en un fruit membraneux, cylindrique,
en siliques partagées intérieurement en deux
loges par une cloison mitoyenne, à laquelle sont attachés
deux panneaux voutés. Ces loges sont pleines
de graines oblongues, arrondies, noires, nichées
dans les fosses de la cloison mitoyenne. Toute la
plante pilée a l'odeur d'ail. Elle naît dans les buissons
& sur le bord des fossés, aux environs de Paris.
Toutes ses parties sont d'usage.
Elle ronge un peu le papier bleu, ce qui prouve
qu'elle contient un sel qui tient de l'ammoniac, mêlé
avec beaucoup de soufre & de terre. Elle donne par
l'analyse chimique, outre le phlegme acide, un sel
volatil concret, du sel fixe très - lixiviel, beaucoup
d'huile & de terre. On dit qu'elle est diurétique; que
sa graine est bonne pour les vapeurs, & que la poudre
de ses feuilles guérit les ulceres carcinomateux.
ALLIANCE
ALLIANCE, dans les Saintes Ecritures; on employe
souvent le nom de testamentum, & en Grec
diathiké, pour exprimer la valeur du mot Hébreu
berith, qui signifie alliance; d'où viennent les noms
d'ancien & de nouveau testament, pour marquer l'ancienne
& la nouvelle alliance. La premiere alliance
de Dieu avec les hommes, est celle qu'il fit avec
Adam au moment de sa création, & lorsqu'il lui défendit
l'usage du fruit défendu. Le Seigneur mit l'homme
dans le Paradis terrestre, & lui fit ce commandement:
Vous mangerez de tous les fruits du Paradis ou du jardin:
mais ne mangez point du fruit de l'arbre de la science du
bien & du mal; car aussi - tôt que vous en aurez mangé,
vous moutrez, ou vous deviendrez mortels. C'est - là,
dit saint Augustin, la premiere alliance de Dieu avec
l'homme: testamentum autem primum quod factum est
ad hominem primum, profecto illud est: quâ die ederitis,
morte moriemini; d'où vient qu'il est écrit: testamentum à soeculo: morte morieris. Genes. II. xvj. Aug. de
civit. Dei, lib. XVI. cap. xxvij. Eccli. XIV. xviij.
La seconde alliance est celle que Dieu fit avec
l'homme après son péché, en lui promettant, non<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the
French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et
Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division
of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic
Text Services (ETS) of the University of Chicago.
PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.