Dictionnaire de l'Académie Française,
6ème edition (1835)

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Être en captivité. Racheter de captivité.

Il se dit figurément d'Une grande sujétion. C'est une maison où les domestiques sont en captivité.

CAPTURE. s. f. Prise au corps. Il ne se dit guère qu'en parlant D'un homme arrêté pour dettes ou pour crime, par ordre de justice. Ces gendarmes ont fait deux captures ce matin. On a pris un fameux voleur, c'est une belle capture. Les gardes du commerce ont procédé à la capture d'un débiteur contraignable par corps.

Il se dit aussi de La prise de navires marchands qui appartiennent à des nations avec lesquelles on est en guerre; et quelquefois Des navires mêmes qui ont été pris. La capture d'un navire. Il s'empara de deux bâtiments chargés, et rentra dans le port avec cette riche capture.

Il se dit encore, familièrement, Des prises que les soldats font à la guerre. Ces soldats ont fait une bonne capture.

Il signifie aussi, La saisie des marchandises prohibées, faite par les préposés du gouvernement.

CAPTURER. v. a. Faire capture; appréhender au corps, saisir une personne pour l'arrêter.

Il signifie aussi, Prendre un bâtiment, s'en emparer. Ce bâtiment a été capturé par les corsaires ennemis. Il reçut l'ordre de capturer tous les navires qui se montreraient dans ces parages.

CAPTURÉ, ÉE. participe

CAPUCE. s. m. Il est synonyme de Capuchon.

CAPUCHON. s. m. Couverture de tête, qui fait une partie de l'habillement de certains moines, et qui est ordinairement de drap ou de serge. Capuchon de moine. Capuchon pointu. Capuchon rond. Un grand, un petit capuchon. Mettre, ôter son capuchon.

Prov., Prendre le capuchon, Se faire moine.

CAPUCHON en termes de Botanique, Prolongement creux et conique, plus ou moins long, qui se trouve à la partie postérieure de certaines fleurs. Les fleurs de la capucine, du pied d'alouette ont des capuchons, sont en capuchon. Voyez ÉPERON.

CAPUCHONNÉ, ÉE. adj. T. de Botan. En forme de capuchon. Les pétales de l'ancolie sont capuchonnés. Feuilles capuchonnées.

CAPUCIN, INE. s. Religieux, religieuse de l'un des ordres fondés par saint François.

Capucin de carte, Carte pliée et coupée de manière qu'elle peut se tenir droite, et que sa partie supérieure a quelque ressemblance avec un capuchon. Les enfants s'amusent avec des capucins de cartes.

CAPUCIN se dit quelquefois, figurément et par mépris, d'Un homme qui affiche une grande dévotion. Ce sens est familier.

CAPUCINADE. s. f. Il se dit d'Un plat discours de morale ou de dévotion. Ce sermon n'est qu'une capucinade. Il est familier.

CAPUCINE. s. f. Plante potagère et d'ornement, ainsi nommée parce que sa fleur est terminée par un prolongement en forme de capuchon. Cultiver des capucines. La capucine a les mêmes propriétés que le cresson.

Il se dit aussi de La fleur que porte cette plante. Une salade de capucines. Cueillir des capucines.

Câpres capucines, Boutons à fleurs de la capucine confits au vinaigre.

Couleur capucine, Couleur qui ressemble à celle des fleurs de la capucine, qui est une espèce d'aurore foncé.

CAPUCINE en termes d'Arquebusier, se dit Des anneaux de fer ou de cuivre qui assujettissent, sur son bois, le canon d'une arme à feu à l'usage des troupes. La première, la seconde capucine d'un fusil.

CAPUCINIÈRE. s. f. Maison, demeure de capucins. Il est familier et ne s'emploie que par dénigrement.

CAPUT-MORTUUM. s. m. (On prononce Mortuome.) T. de Chimie. On appelait autrefois ainsi Les résidus d'opération dont on croyait ne pouvoir tirer aucun parti.

CAQUAGE. s. m. Façon qu'on donne aux harengs, lorsqu'on veut les saler.

CAQUE. s. f. Espèce de barrique ou de baril. Une caque de harengs. Mettre des harengs en caque. Une caque de poudre.

Prov., Être rangés, serrés, pressés comme des harengs en caque, se dit De plusieurs personnes ou de plusieurs choses rangées et pressées l'une contre l'autre.

Prov. et fig., La caque sent toujours le hareng, Il reste toujours quelques traces de l'état où l'on s'est trouvé, des mauvaises impressions qu'on a reçues dans sa jeunesse. C'est un homme de rien qui a fait fortune, et qui conserve des façons grossières; la caque sent toujours le hareng. Il a passé sa jeunesse en mauvaise compagnie, vous n'en ferez rien de bon; la caque sent toujours le hareng.

CAQUER. v. a. Préparer le poisson pour l'encaquer, pour le mettre en caque.

Il signifie quelquefois, Mettre des harengs en caque; mais, dans ce sens, on dit plus ordinairement, Encaquer: voyez ce mot.

CAQUÉ, ÉE. participe

CAQUET. s. m. Babil. Caquet importun. Avoir bien du caquet. Avoir trop de caquet. Elle a le caquet bien affilé. Cet homme n'a que du caquet. Ce perroquet, cette pie me fatigue par son caquet. Il est familier.

Fig. et fam., Rabattre ou rabaisser le caquet de quelqu'un, Confondre par ses raisons, ou faire taire par autorité, une personne qui parle mal à propos ou insolemment.

Prov., Le caquet de l'accouchée, La conversation, ordinairement frivole, qui se fait dans les visites qu'on rend aux femmes en couche.

Fam., Caquet bon bec. Nom que l'on donne à La pie, parce que cet oiseau apprend facilement à parler. On le dit aussi, figurément, d'Une femme bavarde et médisante.

CAQUETS au pluriel, signifie, Discours futiles, propos malins sur le compte d'autrui. Je ne veux point tous ces caquets. Faire des caquets. Il n'a point égard à leurs sots caquets. S'exposer aux caquets. Il est familier.

CAQUETAGE. s. m. Action de caqueter. Il m'étourdit par son caquetage. Il n'a que du caquetage. Un insipide caquetage.

Il se prend aussi pour Caquets. Tout cela n'est que du caquetage. Il est familier dans les deux sens.

CAQUÈTE. s. f. Sorte de baquet ou les harengères mettent des carpes.

CAQUETER. v. n. Il se dit, au propre, Du bruit que font les poules quand elles veulent pondre.

Il signifie, par extension et familièrement, Babiller. Des femmes qui ne font que caqueter. Il ne faut pas lui dire de secrets, il aime trop à caqueter. Ce perroquet ne cesse de caqueter.

CAQUETERIE. s. f. Action de caqueter. Il se dit principalement au pluriel, dans le sens de Caquets. D'éternelles caqueteries. Il est familier.

CAQUETEUR, EUSE. s. Celui, celle qui caquette et habille beaucoup. Un grand caqueteur. Une grande caqueteuse. Il est familier.

CAQUEUR, EUSE. s. Celui, celle qui caque les harengs.

CAR Conjonction qui sert à marquer que l'on va donner la raison d'une proposition énoncée. Il ne faut pas faire telle chose, car Dieu le défend. Vous ne le trouverez pas chez lui, car je viens de le voir dans la rue.

CARABÉ. s. m. Un des noms de l'ambre jaune ou succin.

CARABIN. s. m. Il se disait d'Un cavalier qui portait une carabine. Capitaine de carabins. Mestre de camp des carabins.

CARABIN se dit, figurément et familièrement, d'Un homme qui se contente de hasarder quelque chose au jeu, et qui se retire ensuite, soit qu'il ait perdu, soit qu'il ait gagné. C'est un vrai carabin au jeu.

Il se dit aussi, figurément et familièrement, d'Un homme qui, dans une conversation, dans une dispute, ne fait que jeter quelques mots vifs, et puis se tait, ou s'en va. Il a tiré son coup en carabin. Cette acception est peu usitée.

CARABIN. s. m. Frater, garçon chirurgien. Il ne s'emploie aujourd'hui que dans le langage familier et par dénigrement, pour désigner, Un étudiant en médecine.

CARABINADE. s. f. Tour de carabin. Il a fait une carabinade, et s'en est allé. Il est familier et peu usité.

CARABINE. s. f. Sorte de fusil dont le canon est rayé en dedans. Charger une carabine. La carabine porte plus loin et plus juste que les fusils ordinaires.

Il se dit aussi Du mousqueton ou fusil court dont la cavalerie est armée. La carabine d'un dragon, d'un lancier, d'un hussard, etc.

CARABINER. v. a. Creuser des raies en dedans du canon d'une arme à feu portative.

CARABINÉ, ÉE. participe En termes de Marine, Brise carabinée, Vent qui souffle avec une violence extraordinaire.

CARABINER. v. n. Combattre à la manière des carabins. Ce régiment ne s'amusa point à carabiner. Un cavalier qui sort de son rang pour carabiner. En ce sens, il n'est plus usité: on dit, Tirailler.

Il se dit, figurément et familièrement,

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