Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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BEDAINE. n. f. Panse, gros ventre. Une
grosse bedaine.
Il est familier.

BÉDANE. n. m. Voyez BEC.

BEDEAU. n. m. Employé d'église qui a
pour insigne une verge ou canne et pour
fonction principale de marcher devant les
ecclésiastiques, devant les quêteurs, etc., et
de leur faire ouvrir passage. Un bedeau de
Saint-Eustache. Le bedeau marche en tête des
processions.

BEDON. n. m. Vieux mot qui signifiait
Tambour. Il est aujourd'hui synonyme de
BEDAINE. Un gros bedon, Un homme gros et
gras. Il est très familier.

BEDONNER. v. intr. Prendre du ventre.
Il est familier.

BÉE. adj. fém. Qui est béant. Bouche bée,
Bouche ouverte et qui exprime l'étonnement.
Il resta bouche bée.

BÉE. n. f. Ouverture par laquelle coule
l'eau qui donne le mouvement à un moulin. Il
est synonyme de ABÉE.

BEFFROI. n. m. Tour ou clocher servant à
faire le guet et où se trouvait une cloche pour
sonner l'alarme.

Il se disait aussi de la Cloche du beffroi,
Sonner le beffroi, Le beffroi sonne; et de la
Charpente qui porte les cloches, Il faut refaire
le beffroi de cette tour.

Par analogie, il désigne, en termes d'Arts,
les Charpentes qui soutiennent les meules
d'un moulin ou les Charpentes de bois ou de
fer qui supportent un train de laminoirs dans
les forges et dans les aciéries.

BÉGAIEMENT. n. m. Action de bégayer.
Bégaiement accidentel. Bégaiement habituel.
Corriger le bégaiement.

BÉGAYER. (Il se conjugue comme BALAYER.)
v. intr. Articuler mal les mots, les
prononcer en hésitant et en répétant la
même syllabe avant de prononcer celle qui
suit. Cet homme bégaie si fort qu'on a toutes
les peines du monde à le comprendre. On
bégaie quelquefois par embarras, par timidité.

Il se dit par analogie du Langage imparfait
des enfants qui commencent à parler. Cet
enfant ne fait encore que bégayer.

Il signifie, par extension, Parler de quelque
chose d'une manière très vague, très imparfaite.
Les plus grands philosophes ne font que
bégayer quand ils veulent parler de ce qui est
inaccessible à la raison humaine.

Dans ces deux dernières acceptions, il peut
être employé transitivement. Cet enfant commence
à bégayer quelques mots. Cet écolier a
bégayé sa leçon. Il nous a bégayé de plates
excuses.

BÉGONIA. n. m. T. de Botanique. Espèce
de plantes originaires de l'Amérique tropicale,
cultivées dans les jardins comme plantes
d'agrément pour la variété et la grâce de
leur feuillage et de leurs fleurs.

BÉGU, UË. adj. Il se dit d'un Cheval chez
qui la cavité des dents incisives persiste
encore, quoiqu'il ait passé l'âge.

BÈGUE. adj. des deux genres. Qui bégaie
de naissance. On le dit seulement de Ceux qui
ne peuvent parler sans bégayer. Un homme
bègue. Elle est bègue.

Il se dit aussi comme nom. On est arrivé à
corriger les défauts de prononciation des bègues.

BÉGUÈTEMENT. n. m. Action de bégueter.

BÉGUETER. v. intr. Il se dit de la Chèvre
lorsqu'elle pousse son cri.

BÉGUEULE. n. f. Femme d'une pruderie
exagérée et affectée. Ne plaisantez pas avec
cette femme, c'est une bégueule.

On l'emploie adjectivement : il est alors
des deux genres. Ce censeur est bien bégueule.
Il est familier.

BÉGUEULERIE. n. f. Caractère, air, ton
d'une personne bégueule. On ne peut supporter
sa bégueulerie. C'est un trait de bégueulerie
des plus ridicules.
Il est familier.

BÉGUIN. n. m. Espèce de coiffe pour les
enfants et, par extension, Toute coiffe qui
s'attache sous le menton avec une petite
bride.

Fig. et pop., Avoir un béguin pour quelqu'un,
Avoir pour lui une affection soudaine,
en être coiffé.

BÉGUINAGE. n. m. Maison de béguines.

BÉGUINE. n. f. Religieuse qui est soumise
aux règles monastiques sans avoir prononcé de
voeux. Il désigne aussi une Religieuse d'une
communauté des Pays-Bas.

BEIGE. adj. des deux genres. Qui est de
couleur gris brun, gris jaunâtre. Il se dit surtout
de la Laine qui a sa couleur naturelle.
Laine beige.

Serge beige, ou Beige, n. f. Serge faite
avec cette sorte de laine et qui n'a reçu
aucune teinture. On dit aussi Drap beige.

BEIGNE. n. f. Voyez BIGNE.

BEIGNET. n. m. Pâte frite à la poêle et qui
enveloppe ordinairement une tranche de
quelque fruit. Beignet de pommes. Beignet
d'abricots. Beignet soufflé. Faire des beignets.
Manger des beignets.

BEIRAM. n. m. Voyez BAIRAM.

BÉJAUNE. n. m. T. de Fauconnerie.
Oiseau jeune, qui a encore sur le bec une
petite peau jaune et qui n'est pas dressé.

Il se dit figurément d'un Jeune homme sot
et niais.

BÉJAUNES, au pluriel, se disait autrefois
des Clercs qui entraient dans une des basoches.

BEL. adj. Voyez BEAU.

BÉLANDRE. n. f. T. de Marine. Petit bâtiment
de transport à fond plat, dont on se sert
principalement sur les rivières, sur les canaux
et dans les rades.

BÊLANT, ANTE. adj. Qui bêle. Des brebis
bêlantes.

BÊLEMENT. n. m. Cri particulier aux animaux
de la race ovine. La brebis et son agneau
se reconnaissent l'un l'autre à leur bêlement.

BÉLEMNITE. n. f. T. d'Histoire naturelle.
Coquille fossile, de forme allongée, dont on
ne connaît pas les analogues vivants. Il y a
beaucoup d'espèces de bélemnites.

BÊLER. v. intr. Faire entendre des bêlements.
Les agneaux bêlent.

Prov., Brebis qui bêle perd sa goulée, Quand
on cause beaucoup à table, on perd le temps
de manger.

BELETTE. n. f. T. de Zoologie. Petit mammifère
carnassier, de forme effilée et de couleur
rousse, qui a le museau pointu, les pattes
courtes et qui fait la guerre à la volaille. La
belette est une espèce de martre. Une belette
entra dans le colombier.

BÉLIER. n. m. Quadrupède portant laine,
aux cornes fortement recourbées, et qui est le
mâle de la brebis.

Il se dit par analogie, en termes d'Arts,
d'une Machine qui utilise la force d'une chute
d'eau pour en élever une partie à un niveau
supérieur ou qui sert à l'épuisement de
fouilles ou à la compression de l'eau. Bélier
hydraulique.

Il désigne aussi une Machine à enfoncer les
pieux.

Il se disait encore d'une Machine de guerre
employée avant l'invention de la poudre,
faite d'une longue poutre, dont l'extrémité
était armée d'une tête d'airain, et qui servait
à battre et à renverser les murailles des places
assiégées.

BÉLIÈRE. n. f. Anneau qui est au-dedans
d'une cloche pour tenir le battant suspendu.

Il désigne aussi l'Anneau servant à suspendre
le sabre ou la Courroie servant à
attacher le sabre au ceinturon.

BELÎTRE. n. m. Terme d'injure et de
mépris
. Homme de rien. Un vrai belître.

Il signifiait autrefois Gueux, mendiant.

BELLADONE. n. f. T. de Botanique. Plante
vénéneuse, de la famille des Solanées, qui est
employée en médecine. Extrait de belladone.
On la nomme aussi BELLE-DAME.

BELLÂTRE. n. m. Homme chez qui l'impression
de beauté est gâtée par un air de
prétention niaise et de contentement de soi-
même.

BELLE-À-VOIR. n. f. T. de Botanique.
Plante de jardin appelée aussi BELVÉDÈRE.
Des belles-à-voir.

BELLE-DAME. n. f. T. de Botanique. Nom
vulgaire de l'arroche, appelée aussi, mais
plus rarement, BONNE-DAME.

Il désigne aussi la Plante qu'on nomme
plus ordinairement BELLADONE.

Il est aussi, en termes d'Entomologie, un
des noms du Papillon du chardon. Des belles-
dames.

BELLE-DE-JOUR. n. f. T. de Botanique.
Espèce de liseron dont les fleurs ne s'épanouissent
que pendant le jour. On le nomme
aussi Liseron tricolore et Liset bleu. Des belles-
de-jour.

BELLE-DE-NUIT. n. f. T. de Botanique.
Plante exotique dont les fleurs, qui ressemblent
à celles du liseron, ne s'épanouissent
guère qu'après le coucher du soleil. On la
nomme autrement Faux Jalap. Des belles-de-
nuit.

BELLE-D'ONZE-HEURES. n. f. T. de
Botanique
. Plante dont la fleur s'ouvre vers
onze heures du matin. Des belles-d'onze-heures.

BELLE-D'UN-JOUR. n. f. T. de Botanique.
Plante cultivée dans les jardins à cause de
ses belles fleurs qui se fanent très promptement.
Des belles-d'un-jour.

BELLE-FILLE. n. f. Fille née d'un mariage
antérieur de l'un ou de l'autre des deux
époux. C'est votre belle-fille, vous avez épousé
son père.

Il se dit aussi au sens de BRU et désigne, pour
les deux époux, la Femme de leur fils. C'est
ma belle-fille, elle a épousé mon fils. Des belles-
filles.

BELLEMENT. adv. Doucement, avec modération.
On ne l'emploie guère que pour avertir
quelqu'un d'être plus modéré. Bellement, vous
vous emportez, vous vous oubliez. Allez tout
bellement.

BELLE-MÈRE. n. f. Quand il s'agit d'un
homme, la Mère de sa femme; quand il s'agit
d'une femme, la Mère de son mari; quand il
s'agit des enfants d'un premier lit, la Seconde
femme de leur père. Des belles-mères.

BELLE-SOEUR. n. f. Quand il s'agit d'un
homme, la Soeur de sa femme, ou la femme
de son frère, ou la Femme du frère de sa
femme; quand il s'agit d'une femme, la Soeur
de son mari, ou la Femme de son frère, ou la
Femme du frère de son mari. Des belles-soeurs.

BELLIGÉRANCE. n. f. Action d'être belligérant.

BELLIGÉRANT, ANTE. adj. Qui est en
guerre avec un autre, en parlant d'un peuple,
d'une nation. Puissances, parties belligérantes.
Peuples belligérants.

Il est aussi nom et ne s'emploie guère qu'au
pluriel. Rester neutre entre les belligérants.

BELLIQUEUX, EUSE. (On prononce les
deux L.) adj. Qui aime la guerre, ou qui a rapport
à la guerre. Nation belliqueuse. Peuple

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