Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 326

COEUR est aussi une des quatre couleurs de notre jeu ordinaire des cartes. Roi de coeur, Dix de coeur, &c. Il a bien du coeur. Il a trois coeurs dans son jeu. Son point est en coeur. Il rentre par coeur.

[alt p. 226] COEUR signifie encore Le milieu de quelque chose, particulièrement d'un État & d'une ville. Le coeur de la ville. Le coeur du Royaume. Il est logé au coeur de la ville. L'ennemi étoit au coeur du Royaume.

On dit aussi, Au coeur de l'hiver, au coeur de l'été, pour dire, Au plus fort de l'été, au plus fort de l'hiver, par le plus grand chaud, par le plus grand froid.

On dit aussi, Coeur de cheminée, pour dire, Le milieu de la cheminée. Il est noir comme le coeur de la cheminée.

Il signifie aussi La partie intérieure du tronc d'un arbre. Du coeur de chêne. Du coeur de noyer. Du coeur de poirier. Une table faite de coeur de noyer. Coeur de cormier.

Il se dit encore Du milieu d'un fruit, particulièrement d'une pomme & d'une poire. Cette pomme, cette poire est gâtée dans le coeur.

COFFRE. s.m. Sorte de meuble propre à serrer & à enfermer des hardes, de l'argent, &c. & qui s'ouvre en levant le couvercle. Grand coffre. Petit coffre. Coffre de bois. Coffre de fer. Coffre de cuir. Coffre de tapisserie. Le coffre au linge. Le coffre à l'avoine. Coffre de nuit. Un coffre plein. Le fond du coffre. Mettre dans un coffre. Enfermer, serrer dans un coffre. Charger les coffres. Emballer les coffres. Coffre de la Chancellerie.

COFFRE FORT C'est un coffre de bois fort épais, garni de fer en dedans, & qui se ferme avec de grosses serrures, où l'on serre ce qu'on a de plus précieux.Les voleurs sont entrés chez lui; mais ils n'ont pu enfoncer son coffre fort.

On appelle Le coffre du carrosse, d'un carrosse, La partie d'un carrosse sur laquelle on met les coussins pour s'asseoir, & qui a un couvercle qui se lève & s'abaisse comme celui d'un coffre.

On dit proverbialement d'Une fille qui n'est guère belle, mais qui a beaucoup d'argent en mariage, qu'Elle est belle au coffre.

On dit à la Cour, Piquer le coffre, pour dire, Attendre long-temps dans l'antichambre du Roi, d'un grand Seigneur, &c. parce qu'à la Cour il y a beaucoup d'endroits où l'on ne trouve à s'asseoir que sur des coffres.

On dit figurément, Les coffres du Roi, pour dire, Le Trésor Royal, l'Epargne. Les coffres du Roi sont chargés de ces dettes, de ces pensions. Cela entre dans les coffres du Roi.

COFFRE signifie aussi en termes de Chirurgie, La capacité, l'espace qui est enfermé sous les côtes. Il a reçu un coup d'épée dans le coffre. Il a le coffre percé.

On appelle un grand cheval auquel il faut beaucoup de nourriture, Un coffre à avoine.

On dit d'Une cavale, qu'Elle a un grand coffre, un beau coffre, Quand elle a les flancs fort larges, & propres pour porter les poulains.

On dit proverbialement, qu'Un homme s'entend à quelque chose comme à faire un coffre, pour dire, qu'Il ne s'y entend point du tout.

On dit aussi proverbialement, Il raisonne comme un coffre, pour dire, qu'Il raisonne mal.

On dit proverbialement, Rire comme un coffre, pour dire, Rire à gorge déployée. Ils rioient comme des coffres.

COFFRER. v.a. Mettre dans un coffre. Il n'est point en usage au propre; mais au figuré il signifie Emprisonner. Il a fait coffrer cet homme-là. Il a été coffré ce matin. Il est du style familier.

COFFRÉ, ÉE, participe .

COFFRET. s.m. Petit coffre. Coffret d'écaille. Coffret garni d'argent.

COFFRETIER. s.m. Ouvrier qui fait des coffres.

COGNASSE. s.f. Coin sauvage moins gros & moins jaune que l'autre.

COGNASSIER. s.m. Arbre qui porte des coins ou des cognasses.

COGNAT. s.m. (Le G se prononce durement dans ce mot & dans le suivant.) Il se dit en général de ceux qui sont unis par des liens de parenté; & quelquefois il signifie singulièrement ceux qui sont parens du côté des femmes. Les Agnats & les Cognats.

COGNATION. s.f. Lien de parenté entre tous les descendans d'une même souche.

COGNÉE. s.f. Outil de fer aceré, plat & tranchant en forme de hache. Bonne cognée. Emmancher une cognée. Sa cognée est démanchée, est bien emmanchée, est ébréchée, est émoussée.

On dit proverbialement & figurément, Jeter le manche après la cognée, pour dire, Abandonner tout dans un malheur, au lieu de songer à y apporter du remède.

On dit proverbialement, Il est allé au bois sans cognée, pour dire, Il a entrepris quelque chose sans se munir de ce qui lui étoit nécessaire pour réussir.

On dit aussi proverbialement, Mettre la cognée à l'arbre, pour dire, Commencer une entreprise.

COGNE-FÉTU. s.m. On appelle ainsi proverbialement & familièrement, Celui qui se donne bien de la peine pour ne rien faire. C'est un vrai cogne-fétu.

On dit, Il ressemble à cogne-fétu, il se tue & ne fait rien. Il est populaire.

COGNER. v.a. Frapper fort sur une chose pour la faire entrer, ou pour la faire joindre avec une autre. Cogner un clou. Cogner une cheville.

Il signifie aussi simplement Frapper. Cogner contre la muraille, sur le plancher. Il s'est cogné la tête contre la muraille. Cogner à la porte. Il est du style familier.

On dit figur. & famil. Se cogner la tête contre le mur, pour dire, Entreprendre une chose, ou impossible, ou dont on n'est pas capable.

COGNÉ, ÉE, participe .

COHABITATION. s.f. Terme de Jurisprudence. État du mari & de la femme qui vivent ensemble. Les Juges ont ordonné la cohabitation.

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