Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 324

homme qui est cocu. Il souffre patiemment le cocuage.

CODE. s.m. Recueil, compilation des Loix, Constitutions, Rescrits, &c. des Empereurs Romains. Le Code Théodosien ou de Théodose. Le Code de Justinien, qu'on appelle aussi absolument Le Code. Dans un tel titre du Code. Le Code & le Digeste.

Il se dit De quelques compilations des Ordonnances, comme Le Code Henri. Il se dit aussi de quelques Ordonnances sur des matières particulières, comme Le Code Louis. Le Code Civil. Le Code Criminel. Le nouveau Code. Le Code de la Marine. Le Code Noir.

CODÉCIMATEUR. s.m. Celui qui perçoit des dîmes avec un autre Seigneur.

CODICILLAIRE. adj. de t. g. Qui est contenu dans un codicille. Legs codicillaires. Clause codicillaire. Disposition codicillaire.

CODICILLE. s.m. Disposition écrite, par laquelle un testateur ajoute ou change quelque chose à son testament. Par son codicille il a révoqué trois ou quatre articles de son testament.

CODILLE. s.m. (l'L se mouille.) Terme du jeu de l'Hombre, du Tri, du Quadrille. On appelle Gagner codille, Gagner sans avoir fait jouer.

CODONATAIRE. adj. de t. g. Associé conjoint avec un autre dans une même donation.

COECUM. s.m. Terme d'Anatomie emprunté du Latin. Le Coecum n'est proprement qu'une poche du colon d'environ quatre doigts de profondeur, & d'autant de largeur. Il est auprès de l'os des iles du côté droit.

COÈFFICIENT. s.m. Terme d'Algèbre. On appelle ainsi le nombre ou la quantité connue qui est au-devant d'une quantité algébrique, & qui la multiplie.

COERCITIF, IVE. adj. Terme de Palais. Qui renferme le droit de coercition. Pouvoir coercitif. Puissance coercitive.

COERCITION. s.f. Terme de Palais. Action par laquelle on empêche quelqu'un d'agir contre son devoir. Droit qu'on a de contraindre quelqu'un à faire son devoir. Les Abbés Commendataires n'ont point de coercition sur les Religieux.

CO-ÉTAT. s.m. Qui se dit d'un État, d'un Prince qui partage la souveraineté avec un autre.

COÉTERNEL, ELLE. adj. Qui existe de toute éternité avec un autre. Le Verbe est coéternel au Père. Quelques Philosophes Païens ont cru que la matière étoit coéternelle à Dieu.

COEUR. s.m. Partie noble de l'animal, dans laquelle on croit communément que réside le principe de la vie. C'est un muscle creux situé dans la cavité de la poitrine, & presque transversalement couché sur le diaphragme. Il a en quelque sorte la forme d'un cône applati par deux côtés, arrondi à la pointe, & ovalaire à la base. Le mouvement du coeur. Le battement du coeur. Palpitation du coeur. Le coeur est le premier vivant, & le dernier mourant. Les ventricules, les oreillettes, la pointe, la base du coeur. Il est blessé, frappé au coeur. Le coeur lui bat. Le coeur lui palpite. Le coeur lui tressailloit d'aise, de joie. La joie dilate le coeur. Épanouissement de coeur.

On dit d'Un homme qui se sent fort foible, fort épuisé & abattu, qu'Il a le coeur mort.

On dit aussi, que Le vin, la thériaque, &c fait revenir le coeur.

On dit familièrement, Tant que le coeur me battra dans le ventre, pour dire, Tant que je vivrai.

On dit proverbialement pour exprimer la haine mortelle qu'une personne porte à une autre, qu'Elle voudroit lui manger, [alt p. 225] lui avoir mangé le coeur, lui arracher le coeur.

LE COEUR se considére quelquefois comme le siége des passions; & en ce sens on dit d'un homme, Il a le coeur oppressé, serré de douleur, de tristesse. Le coeur navré, outré, transi. Le coeur enflammé, embrasé d'amour, de colère, &c. Il a le coeur saisi, il a le coeur contrit. Le coeur gros de soupirs, de dépit. Le coeur plein d'amertume, d'indignation. Il a le coeur gros, il en a le coeur gros. Le coeur lui saigne. Cela me fait saigner le coeur, me fait crever le coeur. Il en a le coeur ému. Cela le touche au coeur. Son coeur nage dans la joie. On lui toucha le coeur. Vous l'avez frappé, blessé au coeur. Cela me perce, me déchire, me fait fendre le coeur. Il gardoit cela dans son coeur. J'ai gravé cela dans mon coeur. J'ai cela bien avant dans le coeur.

On dit, Avoir à coeur, prendre à coeur une affaire, pour dire, L'affectionner extrêmement, s'y intéresser fort.

On dit dans le même sens, qu'Une affaire tient au coeur.

On dit aussi, Une chose tient au coeur, pour dire, qu'On en garde le souvenir, parce qu'elle a déplu.

On dit, Avoir quelque chose sur le coeur, pour dire, En avoir du ressentiment.

On dit, Se ronger le coeur, ronger son coeur, pour dire, S'affliger, se chagriner, se tourmenter.

COEUR se dit quelquefois par opposition à l'esprit. Ce sermon plaît à l'esprit, & ne touche point le coeur.

On dit figurément, Amollir ou attendrir le coeur de quelqu'un, pour dire, L'émouvoir, Le fléchir. Et dans le même sens on dit, Vous me percez, vous me crevez le coeur, vous me faites crever le coeur, pour dire, Vous excitez dans mon ame un grand attendrissement, une grande pitié.

On dit, qu'Un homme a le coeur endurci, que c'est un coeur endurci, pour dire, qu'Il est tellement opiniâtre, qu'on ne le peut fléchir, ou qu'il est extrêmement obstiné dans le mal, dans le péché.

On dit d'Un homme, qu'Il a le coeur, ou un coeur de roche, un coeur de marbre, un coeur de diamant, un coeur de bronze, un coeur d'airain, pour dire, qu'Il ne peut être touché ni de pitié ni d'amour.

COEUR signifie aussi Les inclinations de l'ame; & en ce sens on dit, C'est un bon coeur. C'est un mauvais coeur. Il a le coeur franc. Coeur généreux.

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