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L'alésoir est composé d'une forte cage de charpente
ABCD, (
Sur ces coulisses il y en a deux autres à rainure 22,
qui s'y ajustent exactement. Ce sont ces dernieres qui
portent les moises 333, entre lesquelles la piece de
canon H se trouve prise; ensorte que les deux coulisses
à rainure, les moises & la piece de canon, ne
forment plus qu'une seule piece au moyen des gougeons
à clavettes ou à vis qui les unissent ensemble;
ensorte que le tout peut couler entre les deux coulisses
dormantes par des cordages & poulies mouflées
K K K K, attachées au haut de l'alésoir & à la
culasse de la piece de canon. Le bout des cordages
va se rouler sur un treuil L, aux deux extrémités duquel
sont deux roues dentées MM du même nombre
de dents. Les tourillons du treuil sont pris dans des
colets, pratiqués entre les montans antérieurs de la
cage & des dosses 44 qui y sont appliquées. Voyez
même
Les deux roues dont nous venons de parler, engrennent chacune dans une lanterne N N d'un même nombre de fuseaux. Ces lanternes sont fixées sur un arbre commun PP, dont les tourillons sont pris de même par des colets, formés par les deux montans de la cage & les dosses 5 qui y sont appliquées. Les parties de cet axe qui excedent la cage, sont des quarrés sur lesquels sont montées deux roues à chevilles OO, au moyen desquelles les ouvriers font tourner les lanternes fixées sur le même axe, & les roues dentées qui y engrennent; & par ce moyen, élever ou baisser les moises, les coulisses à rainares, & la piece de canon qui leur est assujettie par les cordages qui se roulent sur le treuil ou axe des roues dentées MM.
Sur le sol de l'attelier, directement au - dessous des coulisses dormantes, est fixé un bloc de pierre Q solidement maçonné dans le terre - plein. Cette pierre porte une crapaudine de fer ou de cuivre R, qui doit répondre directement aplomb au - dessous de la ligne parallele aux languettes des coulisses dormantes, & qui sépare l'espace qu'elles laissent entre - elles en deux parties égales. Nous appellerons cette ligne la ligne de foi de l'alésoir. C'est dans cette ligne qui est à plomb, que l'axe vrai de la piece de canon, dont la bouche regarde la crapaudine, doit se trouver, ensorte que le prolongement de cet axe, qui doit être parallele aux languettes des coulisses dormantes, passe par cette crapaudine.
Toutes ces choses ainsi disposées, & la machine
bien affermie, tant par des contrevents que par des
traverses qui unissent les montans à la charpente du
comble de l'attelier, on présente le foret à la bouche
du canon, s'il a été fondu plein, pour le forer, ou
s'il a été fondu avec un noyau, pour faire sortir les
matieres qui le composent. Le foret a (
A trois ou quatre piés au - dessus de la crapaudine est fixée sur la tige du foret, qui est quarré en cet endroit, une forte boîte de bois ou de fer S, au - travers de laquelle passent les leviers ST que des hommes ou des chevaux font tourner. Au moyen de ce mouvement & de la pression de la piece de canon sur la pointe du foret, on vient à - bout de la percer aussi avant que l'on souhaite. Les parties que le foret détache, & qu'on appelle alésures, sont reçûes dans une auge V posée sur la boîte des leviers, ou suspendue à la partie inférieure des coulisses dormantes.
Lorsque la piece est forée assez avant, ce que l'on
connoît lorsque la bouche du canon est arrivée à une
marque faite sur la tige du foret, à une distance convenable
de sa pointe, on l'éleve au moyen du rouage
expliqué ci - devant, jusqu'à ce que le foret soit sorti
de la piece. On démonte ensuite le foret de dessus sa
tige, & on y substitue un alésoir ou équarrissoir à quatre
couteaux. L'alésoir représenté,
Après que cet alésoir a passé dans la piece, on en fait passer un autre de cinq couteaux, & on finit par un de six, où les surfaces tranchantes des couteaux sont paralleles à l'axe de la boîte, & seulement un peu arrondies par le haut pour en faciliter l'entrée. Cet alésoir efface toutes les inégalités que les autres peuvent avoir laissées, & donne à l'ame du canon la forme parfaitement cylindrique & polie qu'elle doit avoir.
Le canon ainsi alésé, est renvoyé à l'attelier des
Cizeleurs où on l'acheve & repare. On y perce aussi
la lumiere; & il en sort pour être monté sur son affut.
Il est alors en état de servir, après néanmoins
qu'il a été éprouvé. Voyez
On a pris le parti de fondre les canons solides, & de les forer & aléser à l'aide de cette machine, parce qu'on est sûr par ce moyen de n'avoir ni soufflures, ni chambres; inconvéniens auxquels on est plus exposé en les fondant creux par le moyen d'un noyau. Le premier alésoir a été construit à Strasbourg. On en fit long - tems un secret, & on ne le montroit point. Il y en a maintenant un à l'arsenal de Paris que tout le monde peut voir. Un seul alésoir suffit pour trois fourneaux; cette machine agissant avec assez de promptitude, elle peut forer autant de canons qu'on en peut fondre en une année dans un attelier.
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