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L'Enfer consiste dans des peines qui finiront un
jour par la bonté de Mahomet, qui lavera les réprouvés
dans une fontaine, & les admettra à un festin
composé des restes de celui qu'il aura fait aux Bienheureux. Il admet aussi un Jugement après la mort,
& une espece de Purgatoire; c'est - à - dire, des peines
dans le tombeau & dans le sein de la terre pour les
corps de ceux qui n'auront pas parfaitement accompli
sa loi. Voyez
Les deux points fondamentaux de l'alcoran suffiroient pour en démontrer la fausseté: le premier est la prédestination, qui consiste à croire que tout ce qui arrive est tellement déterminé dans les idées éternelles, que rien n'est capable d'en empêcher les effets; & l'on sait à quel point les Musulmans sont infatués de cette opinion. Le second est que la Religion Mahométane doit être établie sans miracle, sans dispute, sans contradiction, de sorte que tous ceux qui y répugnent doivent être mis à mort; & que les Musulmans qui tuent ces incrédules, méritent le Paradis: aussi l'histoire fait - elle foi qu'elle s'est encore moins établie & répandue par la séduction, que par la violence & la force des armes.
Il est bon d'observer que l'alcoran, tant que véçut Mahomet, ne fut conservé que sur des feuilles volantes; & que ce fut Aboubekre son successeur, qui le premier fit de ces feuilles volantes un volume, dont il confia la garde à Hapsha ou Aiicha, veuve de Mahomet, comme l'original auquel on pût avoir recours en cas de dispute; & comme il y avoit déja un nombre infini de copies de l'alcoran répandues dans l'Asic, Othman successeur d'Aboubekre, en fit faire plusieurs conformes à l'original qui étoit entre les mains d'Hapsha, & supprima toutes les autres. Quelques Auteurs prétendent que Mohavia Calife de Babylone, ayant fait recueillir les différentes copies de l'alcoran, confia à six Docteurs des plus habiles le soin de recuéillir tout ce qui étoit véritablement du fondateur de la Secte, & fit jetter le reste dans la riviere. Mais malgré l'attention de ces Docteurs à établir un seul & même fondement de leur doctrine, ils devinrent néanmoins les chefs de quatre Sectes différentes. La premiere & la plus superstitieuse, est celle du Docteur Melik, suivie par les Maures & par les Arabes. La seconde, qu'on nomme l'Imeniane, conforme à la tradition d'Ali, est suivie par les Persans. Les Turcs ont embrassé celle d'Omar, qui est la plus libre; & celle d'Odman, qu'on regarde comme la plus simple, est adoptée par les Tartares; quoique tous s'accordent à regarder Mahomet comme le plus grand des Prophetes.
Les principales différences qui soient survenues aux copies faites postérieurement à celle d'Aboubekre, consistent en des points qui n'étoient pas en usage du tems de Mahomet, & qui y ont été ajoûtés par les Commentateurs, pour fixer & déterminer la véritable leçon, & cela à l'exemple des Massoretes, qui ont aussi mis de pareils points au texte
Tout l'alcoran est divisé en suras ou chapitres, & les suras sont sous-divisées en petits versets mal cousus & sans suite, qui ressemblent plus à de la prose qu'à de la poësie. La division de l'alcoran en suras est moderne; le nombre en est fixé à soixante. La plûpart de ces suras ou chapitres ont des titres ridicules, comme de la vache, des fourmis, des mouches, & ne traitent nullement de ce que leurs titres annoncent.
Il y a sept principales éditions de l'alcoran; deux à Medine, une à la Mecque, la quatrieme à Coufa, une à Balsora, une en Syrie, & l'édition commune. La premiere contient 6000 vers ou lignes, les autres en contiennent 200 ou 236 de plus: mais pour le nombre des mots ou des lettres, il est le même dans toutes: celui des mots est de 77639, & celui des lettres de 323015.
Le nombre des Commentaires de l'alcoran est si immense, que des titres seuls rassemblés on en pourroit faire un très - gros volume. Ben Oschair en a écrit l'histoire intitulée, Tarikh Ben Oschair. Ceux qui ont le plus de vogue sont le Raidhaori Thaalebi, le Zamalch schari, & le Bacai.
Outre l'alcoran, dont les Mahométans font la base
de leur croyance, ils ont un livre de traditions appellé
la Sonna. Voyez
On a fait différentes traductions de l'alcoran: nous en avons une en François d'André du Riel, sieur de Maillezais: & le P. Maracci, Professeur en langue Arabe dans le Collége de Rome, en fit imprimer à Padouë en 1698 une Latine, à laquelle il avoit travaillé 40 ans, & qui passe pour la meilleure, tant par rapport à la fidelité à rendre le texte, qu'à cause des notes savantes & de la réfutation complete des rêveries de l'alcoran, dont il l'a ornée.
Les Mahométans ont un culte extérieur, des cérémonies,
des prieres publiques, des mosquées, &
des ministres pour s'acquiter des fonctions de leur
Religion, dont on trouvera les noms & l'explication
dans ce Dictionnaire sous les titres de
Ce mot nous vient de l'Espagnol alcoba, lequel
vient lui - même de l'Arabe elcauf, qui signifie simplement
un cabin>t, un lieu où l'on dort, ou d'elcobat, qui signifie une tente sous laquelle on dort, en
Latin Zeta. On décore les alcoves de plusieurs façons.
Voyez
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