Dictionnaire de l'Académie Française, 8th edition (1932-5)

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suivantes : Être bredouille, Perdre la
partie sans faire un seul point, être complètement
battu. Sortir bredouille d'un lieu,
d'une assemblée,
En sortir sans avoir pu
rien faire de ce qu'on s'était proposé. Revenir
bredouille de la chasse,
N'avoir rien tué.

BREDOUILLEMENT. n. m. Action de
bredouiller.

BREDOUILLER. v. intr. Parler d'une
manière précipitée et peu distincte. On n'entend
rien à ce qu'il dit, il ne fait que bredouiller.

On l'emploie aussi transitivement. Que bredouillez-
vous là? Il lui a bredouillé un mauvais
compliment.

BREDOUILLEUR, EUSE. n. Celui, celle
qui bredouille. On n'entend point ce qu'il dit,
c'est un bredouilleur.

BREF, BRÈVE. adj. Qui est de peu de
durée ou d'étendue. Le temps que vous me
donnez est bien bref. Assigner quelqu'un à
bref délai. Une réponse brève.
Par extension,
Cet homme est bref dans ses décisions.

Dans Pépin le Bref, il signifie Qui est de
petite taille.

Il se dit particulièrement, en termes de
Grammaire, des Syllabes, des voyelles qu'on
prononce rapidement. A est long dans Grâce
et bref dans Race.

BRÈVE s'emploie comme nom féminin dans
le même sens. En grec et en latin, les brèves
et les longues sont très marquées. L'ïambe est
composé d'une brève et d'une longue.

Avoir le parler bref, la parole brève, S'exprimer
en peu de mots ou Parler d'une
manière tranchante. On dit aussi dans le
même sens Parler, répondre d'un ton bref.

Il s'emploie aussi comme adverbe et
signifie Enfin, pour le dire en peu de mots.
Je vous ai déjà dit que cela ne se peut, que cela
ne doit pas être; bref, je ne le veux pas.

Fam., Parler bref, Avoir une prononciation
prompte, tranchante.

Il s'emploie comme nom masculin pour
désigner un Rescrit émané du Pape ou du
grand pénitencier sur des affaires brèves et
succinctes. Il reçut un bref du Pape. Solliciter,
obtenir un bref. Le secrétaire des brefs. Bref
apostolique.

Il se dit aussi d'un Livret écrit en abréviations
qui indique les rubriques du bréviaire
pour chaque jour. Un bref à l'usage de Paris,
à l'usage de Rome.

BRÉHAIGNE. adj. f. Qui est stérile, en parlant
des femelles de certains animaux. Biche
bréhaigne.

Par extension, Carpe bréhaigne, Carpe qui
n'a ni oeufs ni laite.

BRELAN. n. m. Sorte de jeu qui se joue
à trois, à quatre ou à cinq avec des cartes de
piquet et où l'on ne donne que trois cartes à
chaque joueur. Jouer au brelan. Caver au
brelan. Avoir brelan,
Avoir trois cartes de
même figure ou de même point. Avoir brelan
d'as. Avoir brelan de rois. Brelan favori,
Brelan
qu'on est convenu de payer double. Brelan
quatrième
ou carré, Celui que le joueur a dans
la main lorsque la carte qui retourne est
d'égal rang que les trois qui forment son
brelan.

Il se dit, par extension et en mauvaise
part, d'un Lieu, d'une réunion où l'on joue
habituellement. Un brelan public. Tenir brelan.
Fréquenter, hanter, courir les brelans.

BRELANDER. v. intr. Jouer continuellement
à quelque jeu de cartes que ce soit. Ne
faire que brelander.
Il est familier et se prend
toujours en mauvaise part.

Il signifie aussi Fréquenter les brelans, les
maisons de jeu. Dans ces deux acceptions, il
est vieux.

BRELANDIER, IÈRE. n. Celui, celle qui
joue continuellement aux cartes.

Il signifie aussi Celui, celle qui fréquente
les maisons de jeu. Dans ces deux acceptions,
il est vieux.

BRELLE. n. f. Assemblage de pièces de
bois en radeau, dont on forme un train pour
le faire flotter. Quatre brelles font un train
complet.

BRELOQUE. n. f. Il désignait des Curiosités
de peu de valeur. Cet homme vend bien
cher ses breloques.

Il se dit aujourd'hui des Cachets et
autres petits bijoux qu'on attache aux chaînes
de montre et aux bracelets.

Par analogie avec le mouvement continu
des breloques, on dit, en termes militaires,
Battre la breloque, Faire une batterie de tambour
ou une sonnerie de clairon, de trompette,
qui est, pour les soldats, le signal de
rompre les rangs, la permission d'aller à la
débandade. On dit aussi la BERLOQUE.

Fig. et fam., Battre la breloque, se dit de
Quelqu'un qui ne sait où il en est de ce qu'il
dit, ou qui divague.

BRÈME. n. f. Poisson d'eau douce qui est
large et plus plat que la carpe.

BRÉSIL. n. m. Sorte de bois rouge, qui est
propre à la teinture et qui paraît avoir donné
son nom au pays du Brésil, d'où l'on en tire
beaucoup. Brésil de Pernambouc, de Sainte-
Lucie, du Japon.
On dit aussi Bois de Brésil.

Prov., Sec comme du brésil, comme brésil,
Extrêmement sec.

BRÉSILLER. v. tr. Teindre en rouge avec
du brésil.

Il est aussi intransitif et signifie Se fendre
en petits morceaux.

BRÉTAILLER. v. intr. Tirer l'épée pour
la moindre bagatelle. Il est familier.

BRÉTAILLEUR. n. m. Celui qui brétaille.

BRETAUDER. v. tr. Tondre inégalement.
On a bretaudé ce chien.

Par plaisanterie, Bretauder les cheveux de
quelqu'un,
Les lui couper trop court.

Par extension, Bretauder un cheval, Lui
couper les oreilles.

Il signifie aussi Châtrer.

BRETELLE. n. f. Sorte de bande plate et
plus ou moins large que l'on passe sur les
épaules et qui sert à porter certaines choses.
Bretelle de cuir. On se sert de bretelles pour
porter une civière, un brancard, une hotte, une
chaise à porteurs, des seaux d'eau. Raccourcir,
allonger les bretelles d'une hotte. Porter le fusil
à la bretelle.

Il se dit particulièrement d'une Double
bande qui porte sur l'une et l'autre épaule
et qui soutient le pantalon, la culotte. Mettre
des bretelles. Porter des bretelles. Se servir de
bretelles. Bretelles élastiques. Une paire de
bretelles.

BRETTE. n. f. Sorte de longue épée de
combat. Il ne s'emploie plus guère.

BRETTER. v. tr. T. d'Arts. Pratiquer des
dentelures, en taillant de la pierre, du bois, etc.

Il se dit aussi, en termes de Sculpture, de
l'Action de dégrossir la terre au moyen d'un
ébauchoir qui a des dents.

BRETTEUR. n. m. Celui qui aime à se
battre à l'épée, à ferrailler.

BREUIL. n. m. T. d'Eaux et Forêts. Bois,
taillis ou buisson enfermé de haies dans lequel
les bêtes se retirent.

BREUVAGE. n. m. Boisson. Breuvage
agréable, délicieux. Breuvage salutaire. Composer
un breuvage. Breuvage amer, empoisonné.
Breuvage mortel. Les poètes ont dit que le nectar
était le breuvage des dieux.

Il se dit particulièrement, en termes de
Marine, d'un Mélange de vin et d'eau qu'on
donne quelquefois en mer aux gens de l'équipage,
indépendamment de la ration.

Il se dit aussi particulièrement, en termes
d'Art vétérinaire, de Tout médicament liquide
qu'on administre aux chevaux, aux boeufs,
aux vaches, etc.

BREVET. n. m. Titre ou diplôme qui était
délivré au nom de l'État. Il a reçu le brevet de
sa pension, son brevet de colonel, de lieutenant,
de capitaine.
On dit encore Brevet de la Légion
d'honneur.

Il se dit aussi, dans l'Université, de Certains
diplômes de l'enseignement primaire
et secondaire. Brevet élémentaire. Brevet
supérieur. Brevet de capacité.

Brevet d'invention, Brevet que le gouvernement
délivre à un inventeur, à l'auteur d'une
nouvelle découverte, pour lui en assurer la
propriété et l'exploitation exclusive pendant
un certain nombre d'années. Obtenir un brevet
d'invention.
On dit dans un sens analogue
Brevet de perfectionnement.

Fig. et fam., Donner à quelqu'un brevet, son
brevet d'étourdi, d'extravagant, etc.,
Le déclarer
tel. Il y a longtemps qu'il a son brevet de radoteur.

Brevet d'apprentissage, Acte par lequel un
apprenti et un maître s'engagent réciproquement
sous certaines conditions.

Acte en brevet, obligation, procuration par
brevet,
Acte, obligation, procuration dont le
notaire ne garde pas la minute et qu'il
délivre sans y mettre la formule exécutoire.

BREVETER. (Je brevette; nous brevetons.)
v. tr. Pourvoir d'un brevet. Se faire breveter
par le gouvernement.

Le participe passé BREVETÉ, ÉE, signifie
Qui a un brevet. Un inventeur breveté.

On l'emploie aussi en parlant des Choses.
Une invention brevetée.

BRÉVIAIRE. n. m. Livre contenant les
offices que ceux qui sont dans les ordres
sacrés sont obligés de dire tous les jours.
Bréviaire romain.

Il désigne par extension les Offices mêmes
que disent chaque jour ceux qui y sont
obligés. Dire son bréviaire. Réciter son bréviaire.

Il se dit figurément d'un Livre dont on
fait sa lecture habituelle. Corneille est son
bréviaire.

BRIBE. n. f. Morceau d'une chose comestible.
Il s'emploie surtout au pluriel. Il n'avait
à manger que les bribes de viande qu'on voulait
bien lui laisser.

Il se dit aussi, figurément et familièrement,
de Fragments, de phrases prises çà et là sans
discernement. Des bribes de grec, de latin.
C'est un livre composé des bribes de vingt autres.
J'étais loin de l'orateur, je n'ai eu que des bribes
de son discours.

BRIC. adv. Il ne se rencontre que dans la
locution adverbiale du langage familier : De
bric et de broc,
De-ci, de-là, D'une manière ou
d'une autre. Il a ramassé des biens de bric
et de broc. De bric et de broc, il s'est composé
une assez jolie fortune.

BRIC-À-BRAC. n. m. Vieux objets ramassés
de-ci, de-là, vieilles ferrailles, vieux cuivres,
vieux tableaux, etc., pour les revendre. Marchand
de bric-à-brac. Amateur de bric-à-brac.

BRICK. n. m. T. de Marine. Bâtiment à
deux mâts qui porte des hunes à l'extrémité
des bas mâts.

BRICOLE. n. f. Partie du harnais d'un
cheval de trait contre laquelle s'appuie son
poitrail lorsqu'il va en avant.

Il se dit aussi de Certaines longes ou
lanières de cuir que l'on passe sur les épaules
et qui servent à porter une civière, des
seaux, etc. Voyez BRETELLE.

En termes de jeu de Paume, il signifie
Retour de la balle lorsqu'elle a frappé une
des murailles des côtés.

Il se dit de même, en termes de jeu de
Billard, lorsqu'on envoie sa bille frapper une
des bandes de manière qu'elle rencontre
ensuite la bille sur laquelle on joue.

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