ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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quelques pays étrangers, pour signifier ce que nous appellons Aide - de - Camp. Voyez Aide - de - Camp. (Z)

AIUS - LOCUTIUS

* AIUS - LOCUTIUS, Dieu de la parole, que les Romains honoroient sous ce nom extraordinaire: mais comme il faut savoir se taire, ils avoient aussi le Dieu du silence. Lorsque les Gaulois furent sur le point d'entrer en Italie, on entendit sortir du bois de Vesta; une voix qui crioit; si vous ne relevez les murs de la ville, elle sera prise. On négligea cet avis; les Gaulois arriverent, & Rome fut prise. Après leur retraite on se rappella l'oracle, & on lui éleva un autel sous le nom dont nous parlons. Il eut ensuite un Temple à Rome, dans l'endroit même où il s'étoit fait entendre la premiere fois. Ciceron dit au deuxieme livre de la Divination, que quand ce Dieu n'étoit connu de personne, il parloit; mais qu'il s'étoit tu depuis qu'il avoit un Temple & des autels, & que le Dieu de la parole étoit devenu muet aussi - tôt qu'il avoit été adoré. Il est difficile d'accorder la vénération singuliere que les Payens avoient pour leurs Dieux, avec la patience qu'ils ont eue pour les discours de certains Philosophes: ces Chrétiens qu'ils ont tant persécutés, disoient - ils rien de plus fort que ce qu'on lit dans Ciceron? Les lives de la Divination ne sont que des traités d'irreligion. Mais quelle impression devoient faire sur les peuples, ces morceaux d'éloquence où les Dieux sont pris à témoin, & sont invoqués; où leurs menaces sont rappellées; en un mot, où leur existence est supposée; quand ces morceaux étoient prononcés par des gens dont on avoit une foule d'écrits philosophiques, où les Dieux & la religion étoient traités de fables! Ne trouveroit - on pas la solution de toutes ces difficultés dans la rareté des manuscrits du tems des Anciens? Alors le peuple ne lisoit gueres: il entendoit les discours de ses Orateurs, & ces discours étoient toûjours remplis de piété envers les Dieux; mais il ignoroit ce que l'Orateur en pensoit & en écrivoit dans son cabinet; ces ouvrages n'étoient qu'à l'usage de ses amis. Dans l'impossibilité où l'on sera toûjours d'empêcher les hommes de penser & d'ecrire, ne seroit - il pas à désirer qu'il en fût parmi nous, comme chez les Anciens? Les productions de l'incrédulité ne sont à craindre que pour le peuple & que pour la foi des simples. Ceux qui pensent bier savent à quoi s'en tenir; & ce ne sera pas une brochure qui les écartera d'un sentier qu'ils ont choisi avec examen, & qu'ils suivent par goût. Ce ne sont pas de petits raisonnemens absurdes qui persuadent à un Philosophe d'abandonner son Dieu: l'impiété n'est donc à craindre que pour ceux qui se laissent conduire. Mais un moyen d'accorder le respect que l'on doit à la croyance d'un peuple, & au culte national, avec la liberté de penser, qui est si fort à souhaiter pour la découverte de la vérité, & avec la tranquillité publique, sans laquelle il n'y a point de bonheur ni pour le Philosophe, ni pour le peuple; ce seroit de défendre tout écrit contre le gouvernement & la religion en langue vulgaire; de laisser oublier ceux qui écriroient dans une langue savante, & d'en poursuivre les seuls traducteurs. Il me semble qu'en s'y prenant ainsi, les absurdités écrites par les Auteurs, ne feroient de mal à personne. Au reste, la liberté qu'on obtiendroit par ce moyen, est la plus grande, à mon avis, qu'on puisse accorder dans une société bien policée. Ainsi partout où l'on n'en joüira pas jusqu'à ce point - là, on n'en sera peut - être pas moins bien gouverné: mais à coup sûr, il y aura un vice dans le gouvernement partout où cette liberté sera plus étendue. C'est - là, je crois, le cas des Anglois & des Hollandois: il semble qu'on pense dans ces contrées, qu'on ne soit pas libre, si l'on ne peut être impunément effréné.

AJUSTE

AJUSTE, Voyez Avuste.

AJUSTEMENT

AJUSTEMENT, s. m. se dit en général de tout ce qui orne le corps humain en le couvrant; il s'entend en Peinture, non - seulement des draperies ou vêtemens de mode & de fantaisie, mais encore de la façon d'orner les figures, soit en les ceignant de chaînes d'or, ou d'autres riches ceintures, soit en les habillant de légeres étoffes, en les coëffant de diadèmes de belle forme, ou de voiles singulierement liés avec des rubans, en relevant leurs cheveux, ou les laissant pendre galamment; enfin en les ornant de colliers, de brasselets, &c. (R).

AJUSTER

AJUSTER, Voyez Avuster.

AJUSTER

AJUSTER un oeillet, (Jardinage.) c'est arranger à la main ses feuilles, de maniere qu'elles se trouvent si bien disposées que l'oeillet en paroisse plus large. On fait ce travail quand la fleur est toute épanoüie. (K)

Ajuster

Ajuster un cheval (Manége.) c'est lui apprendre son exercice en lui donnant la grace nécessaire.

Ajuster

Ajuster un fer, (Maréchalerie.) c'est le rendre propre au pied du cheval. (V)

Ajuster

Ajuster, en terme de Balancier, c'est rendre les poids conformes aux poids étalonnés ou à l'étalon.

Ajuster

Ajuster, en terme de Bijoutier, c'est remplir les vuides d'une piece, tabatiere ou autre, de morceaux de pierres fines, de cailloux; de coquillages, &c. & pour ainsi dire la marqueter.

Ajuster

Ajuster carreaux, (terme d'ancien Monnoyage.) c'étoit couper avec des cisoires les angles ou pointes des pieces de métal qui alors étoient préparées en quarré pour être ensuite arrondies.

Ajuster

Ajuster, se dit, dans les Manufactures de soie, des lisses qui ne doivent être ni plus élevées ni plus basses que l'ouvrage ne le comporte. Ajuster, c'est leur donner cette disposition. Il est impossible de faire de bel ouvrage, quand les lisses sont mal ajustées; parcé qu'alors les parties de la chaîne se séparent mal. Il n'est même pas possible de travailler, quand elles sont très - mal ajustées. Voyez Lisse.

AJUSTEURS

AJUSTEURS (à la Monnoie.) ne peuvent, non plus que les Monnoyeurs, être reçûs, s'ils ne sont d'estoc & ligne. Leur fonction ést de donner aux flancs le poids qu'ils doivent avoir. Leur droit, de deux sols pour l'or, un sol pour l'argent & le billon; lequel droit ils partagent entre eux.

AJUSTOIRE

AJUSTOIRE, s. m. (à la Monnoie.) est une balance qui sert aux ajusteurs à déterminer si le flanc à monnoyer est du poids fixé, s'il est fort ou foible; les flancs qui sont d'un poids au - dessous sont cisaillés pour ensuite être remis à la fonte; ceux qui sont trop forts sont limés & diminués par leur surface avec une écoüane. Voyez Flanc, Cisailler, Ecouane

AJUTAGE ou AJOUTOIR

AJUTAGE ou AJOUTOIR, s. m. (Fontainier.) Les ajutages ou ajoutoirs sont des cylindres de ferblanc ou de cuivre percés de plusieurs façons, lesquels se vissent sur leur écrou que l'on soude au bout d'un tuyau montant appellé souche.

Il y a deux sortes d'ajutages, les simples & les composés; les simples sont ordinairement élevés en cone & percés d'un seul trou.

Les composés sont applatis en - dessus & percés sur la platine de plusieurs trous, de fentes, ou d'un faisceau de tuyaux qui forment des gerbes & des girandoles.

Parmi les ajutages composés, il y en a dont le milieu de la superficie est tout rempli, & qui ne sont couverts que d'une zone qui les entoure; on les appelle ajoutoirs à l'épargne, parce qu'on prétend qu'ils dépensent moins d'eau, & que le jet en paroît plus gros. On fait prendre aux ajoutoirs plusieurs figures, comme de gerbes, de pluies, d'évantails, soleils, girandoles, bouillons. Voyez Pluies, Evantails, Girandoles, Bouillons, Souche . (K).

Il s'ensuit de ce qui précede, que c'est la diffé<pb->

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