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Saumaise croit que ce mot vient du Latin oera; & M. Burette est de son opinion, quoique Menage combatte ce sentiment dans son étymologie de la langue Françoise.
Les Romains avoient leurs signes pour le rythme, ainsi que les Grecs avoient les leurs; & >es signes, tirés aussi de leurs caracteres numériques, se nommoient non - seulement numerus, mais encore oera, c'est - à - dire nombre, ou la marque du nombre; numeri nota, dit Nonius Marcellus. C'est en ce sens qu'il se trouve employé dans ce vers de Lucile:
Hoec est ratio? perversa oera? summa subducta improbè? Et Sextus Rusus s'en est servi de même. Or quoique ce mot oera ne se prît originairement parmi les Musiciens que pour le nombre ou la mesure du chant, dans la suite on en fit le même usage qu'on avoit fait du mot numerus; & l'on se servoit d'oera pour désigner le chant même: d'où est venu le mot François air, & l'Italien aria pris dans le même sens.
Les Grecs avoient plusieurs sortes d'airs qu'ils appelloient nomes, qui avoient chacun leur caractere, & dont plusieurs étoient propres à quelques instrumens particuliers, à peu près comme ce que nous appellons aujourd'hui pieces ou sonates.
La musique moderne a diverses especes d'airs qui
conviennent chacune à quelque espece de danse dont
ils portent le nom. Voyez
On dit que les Allemands ont possédé long - tems le fecret de faire ce métal. Voici présentement comment on le prépare. On mêle avec du charbon de terre de la pierre calamine calcinée & réduite en poudre: on incorpore ces deux substances en une seule masse par le moyen de l'eau; ensuite quand cela est ainsi préparé, on met environ sept livres de calamine dans un vase à fondre qui doit contenir environ quatre pintes, & on y joint à peu près cinq livres de cuivre: on met le vase dans une fournaise à vent de huit piés de profondeur, & on l'y laisse environ onze heures, au bout duquel tems l'airain est formé. Quand il est fondu, on le jette en masses ou en bandes. Quarante - cinq livres de calamine crue, trente livres étant brûlée ou calcinée, & soixante livres de cuivre, font avec la calamine cent livres d'airain. Du tems d'Erker, fameux Métallurgiste, soixante & quatre livres de cuivre ne donnoient par le moyen de la calamine, que quatre - vingts - dix livres d'airain.
Airain qui autrefois ne signifioit que le cuivre, & dont on se sert présentement plus particulierement pour signifier le cuivre jaune, se dit encore du métal dont on fait des cloches, & qu'on nomme aussi bronze. Ce métal se fait le plus communément avec dix parties de cuivre rouge & une partie d'étain; on y ajoûte aussi un peu de zinc.
L'airain de Corinthe a eu beaucoup de réputation parmi les Anciens. Le consul Mummius ayant saccagé & brûlé Corinthe 146 ans avant J. C. on dit que ce précieux métal fut formé de la prodigieuse quantité d'or, d'argent & de cuivre dont cette ville étoit remplie, & qui se fondirent ensemble dans cet incendie. Les statues, les vases, &c. qui étoient faits de ce métal, étoient d'un prix inestimable. Ceux qui entrent dans un plus grand détail, le distinguent en trois sortes: l'or étoit le métal dominant de la premiere espece; l'argent de la seconde; & dans la troisieme, l'or, l'argent & le cuivre, étoient en égale quantité.
Il y a pourtant une difficulté au sujet du cuivre de
Corinthe; c'est que quelques Auteurs disent que ce
métal étoit fort recherché avant le sac de Corinthe
par les Romains, ce qui prouveroit que le cuivre de
Corinthe n'étoit point le produit des métaux fondus
confusément dans l'incendie de cette ville, & que
les Corinthiens avoient possédé particulierement l'art
de composer un métal où le cuivre dominoit, & qu'on
nommoit pour cela cuivre de Corinthe. V.
L'airain ou cuivre jaune est moins sujet à verdir que le cuivre rouge: il est aussi plus dur, c'est de tous les métaux le plus dur: c'est ce qui a fait qu'on s'en est servi pour exprimer la dureté; on dit un siecle d'airain, un front d'airain, &c. Les limes qui ne peuvent plus servir à l'airain sont encore bonnes pour limer le fer; ce qui prouve que le fer est moins dur que l'airain. (M)
Le mot Latin area, d'où vient aire, signifie proprement le lieu où l'on bat le blé; il est dérivé de arere, être sec.
Si une aire, par exemple un champ, a la figure
d'un quarré dont le côté soit de 40 piés, cette aire
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