LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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Page 210
Les Calvinistes donnent le nom de
Cène à la Communion qu'ils font. Faire
la Cène.
CÉNELLE
CÉNELLE. s. f. Fruit du Houx,
qui est petit et rouge.
CÉNOBITE
CÉNOBITE. s. m. Moine qui vit
en communauté. On ne le dit guère
qu'en parlant Des anciens Moines qui
vivoient en commun, et par une espèce
d'opposition à ceux qui vivoient
séparés les uns des autres, et qu'on
appelle Anachorètes. Les anciensCénobites.
CÉNOBITIQUE
CÉNOBITIQUE. adj. des 2 g. Qui
appartient au Cénobite. Il n'est guère
d'usage qu'en parlant Des anciens Cénobites;
et par extension il se dit De
tous les Moines qui vivent en communauté.
La vie cénobitique.
CÉNOTAPHE
CÉNOTAPHE. s. mas. Tombeau
vide, dressé à la mémoire d'un mort.
CENS
CENS. s. m. Redevance en argent,
que certains biens doivent annuellement
au Seigneur du Fief dont ils relèvent.
Cens et rente. Payer les cens. Une
terre qui doit tant de cens. Abandonner la
terre pour le cens. Cette dernière phrase
se dit aussi figurément, pour dire,
qu'On renonce à un bien, parce qu'il
est plus onéreux que profitable.
CENSE
CENSE. s. fém. Métairie, Ferme.
Ce mot n'est en usage qu'en certaines
Provinces, comme la Picardie,
le Hainaut, la Flandre, la Bourgogne,
etc.
CENSÉ, ÉE
CENSÉ, ÉE. adject. Réputé. Celui
qui est trouvé avec les coupables, est censé
complice. Il est censé et réputé tel. Une
loi est censée abolie par le non--usage.
CENSEUR
CENSEUR. s. m. Celui qui reprend
ou qui contrôle les actions d'autrui.
Sans épithète, il se prend d'ordinaire
en mauvaise part. C'est un censeur,
pour dire, C'est un homme qui trouve
à redire à tout. Il se prend en bonne
ou en mauvaise part, et c'est l'épithète
qui le détermine. Un Censeur équitable.
Un rude censeur. Un censeur sévère, chagrin,
injuste, pointilleux.
Chez les Romains, on appeloit Censeur,
Un Magistrat qui tenoit un registre
du nombre des Citoyens et de
leurs biens, et qui avoit droit de
rechercher leurs moeurs et leur conduite.
Censeur
Censeur, se dit aussi d'Un Critique
qui juge des ouvrages d'esprit.
Consulter un Censeur éclairé.
On appelle Censeurs Royaux, et absolument
Censeurs, Ceux que le Chancelier
de France commet pour l'examen
des Livres. Un tel a été nommé
Censeur de cet ouvrage. Ce censeur a eu
tort d'approuver ce livre.
Dans l'Université, on appelle Censeurs,
Certains Officiers nommés pour
examiner la capacité des récipiendaires.
En Sorbonne, les Censeurs donnent
leur suffrage par billets.
CENSIER
CENSIER. adj. Il se dit De celui à
qui le cens est dû. Seigneur censier. Il
se dit aussi Du livre où s'enregistrent
les cens. Mon livre censier, ou simplement.
mon censier, pris substantivem.
CENSIER, IÈRE
CENSIER, IÈRE. s. Celui ou celle
qui tient une cense à ferme. Le Censier
d'un tel Seigneur.
CENSITAIRE
CENSITAIRE. s. m. Celui qui doit
cens et rente à un Seigneur de Fief.
Tous les censitaires d'un Fief.
CENSIVE
CENSIVE. s. f. Redevance en argent
ou en denrées, que certains biens
doivent annuellement au Seigneur du
Fief dont ils relèvent. Cette terre doit
tant de censive.
Il se dit aussi De l'étendue des terres
roturières qui dépendent d'un Fief, et
qui doivent lods et ventes. Il est dans
la censive d'un tel.
CENSUEL, ELLE
CENSUEL, ELLE. adject. Qui a
rapport au cens. Droit censuel, rente
censuelle.
CENSURABLE
CENSURABLE. adj. des 2 g. Qui
peut être censuré, qui mérite censure.
Proposition censurable. Conduite censurable.
Action censurable.
CENSURE
CENSURE. s. f. Correction, répréhension.
Soumettre ses écrits à la censure
de quelqu'un. Subir la censure de
quelqu'un. Souffrir la censure. S'exposer
à la censure.
Censure
Censure, se dit aussi en matière
de Dogme, d'Un Jugement qui porte
condamnation. La censure que la Sorbonne
a saite d'un tel livre, d'une telle
proposition.
On appelle aussi Censure, et Censures
Ecclésiastiques, Les excommunications,
interdictions et suspensions
d'exercice et de charge Ecclésiastique.
Il a encouru la censure. Il a encouru les
censures Ecclésiastiques.
En parlant Des anciens Romains,
on appelle Censure, La dignité et la
fonction de Censeur. Durant la censure
de Caton.
CENSURER
CENSURER. v. a. Reprendre. Il y
a des gens qui ne se plaisent qu'à censurer
les actions d'autrui. On a fort censuré sa
conduite.
En matière de Dogme, Censurer un
livre, censurer une proposition, C'est
déclarer qu'un livre, qu'une proposition
contient des erreurs. La Sorbonne
a censuré un tel livre, une telleproposition.
Censuré, ée
Censuré, ée. participe.
CENT
CENT. adj. numéral des 2 g. Nombre
contenant dix fois dix. Cent ans.
Cent hommes. Cent francs. Cent écus.
Cent livres pesant, cent livres comptant.
Deux cents hommes. Dans cent un
ans. À cent deux ans d'ici. Cent un,
cent deux, cent trois, etc.
Cent
Cent est pris quelquefois substantivement
pour Centaine. Un cent, deux
cents, trois cents.
On se sert souvent de ce nombre
certain pour désigner un nombre incertain.
Il y a cent choses. Il y a cent occasions.
Il y a été cent fois. Cent et cent
fois. En eût--il cent fois autant.
On dit en matière de commerce,
d'intérêt, Cinq pour cent, dix pour
cent, cent pour cent. Donner son argent
à cinq pour cent d'intérêt. Gagner dix
pour cent dans une affaire.
On dit par exageration, qu'Il y a
cent pour cent à gagner dans une affaire,
quand le profit est fort grand.
Cent
Cent, est aussi quelquefois substantif
masculin. Un cent d'oeufs, de
fagots, de foin, de prunes, d'épingles.
Trois cents de paille. Un cent pesant,
C'est cent livres, Combien vaut
le cent?
On dit aussi indéfiniment, Il y en
a plus de cent à qui cela est arrivé
avant vous.
Jouer un cent de piquet, C'est jouer
une partie de cent points au piquet.
CENTAINE
CENTAINE. s. f. Nombre collectif,
qui renferme cont unités. Une centaine
d'années, une centaine d'écus, de pistoles.
Il y avoit une centaine d'écoliers.
On dit adverbialement, À centaines,
par centaines, pour dire, En grande
quantité.
CENTAINE
CENTAINE. s. f. Le brin de fil ou
de soie par lequel tous les fils d'un
écheveau sont liés ensemble. On coupe
la centaine pour dévider l'écheveau.
CENTAURE
CENTAURE. s. mas. Animal fabuleux,
moitié homme et moitié cheval.
Le Centaure Chiron eut soin de l'éducation
d'Achille. Le combat des Centaures
contre les Lapithes.
On appelle aussi Centaure, Une des
Constellations Australes.
CENTAURÉE
CENTAURÉE. s. f. Plante. On en
distingue communément de deux sortes,
la petite et la grande. La première
est d'un très--grand usage en Médecine.
A l'égard de la seconde, elle est d'un
genre et d'un caractère totalement différens.
On l'emploie dans quelques
maladies.
CENTENAIRE
CENTENAIRE. adject. des 2 genr.
Qui a cent ans, qui contient cent ans.
Il n'est guère en usage qu'en ces
phrases: Nombre centenaire. Prescription
centenaire. Possession Centenaire.
On appelle substantivement Centenaire,
Une personne qui a cent ans.
CENTENIER
CENTENIER. s. m. On donnoit
autrefois ce nom à celui qui commandoit
une troupe de cent hommes.
On les nomme à Rome Centurions.
Le Centenier de l'Évangile.
En parlant De la Milice et de la Police
des Villes, on appelle Centenier, Un
Officier qui commande cent hommes.
CENTIÈME
CENTIÈME. adj. des 2 g. Nombre
ordinal de cent. Le centième denier. La
centième année.
Il s'emploie aussi substantivement.
Vous n'êtes pas le centième à qui cela soit
arrivé.
CENTON
CENTON. s. m. Espèce de Poésie,
composée de vers ou fragmens de vers
pris de quelque Auteur célèbre. Ainsi
on dit, Un centon d'Homère, un centon
de Virgile, pour dire, Un ouvrage
tout composé de vers tirés d'Homère,
de Virgile. Il se dit aussi en parlant
De l'Auteur du centon. Le Centon d'Ausone.
On appelle aussi par extension,
Centon, Un ouvrage rempli de morceaux
dérobés. Ce n'est qu'un centon.
CENTRAL, ALE
CENTRAL, ALE. adj. Il n'est d'usage
que dans le style didactique, et
dans les phrases suivantes: Point central,
pour dire, Le point du centre;
Feu central, qui se dit Du feu que
quelques Philosophes ont cru être au
centre de la terre. Et en Physique,
Force centrale, se dit De la force par
laquelle un corps qui se meut, tend
à s'éloigner ou à s'approcher d'un
centre.
CENTRE
CENTRE. s. m. Le milieu, le point
du milieu d'un cercle ou d'une sphère.
Le centre d'un cercle. Tirer une ligne du
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