Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

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Page 293

pierres, pour dire, qu'On lui donnera bien de l'exercice.

On dit aussi proverbialement & dans le même sens, On lui fera voir bien du chemin.

On dit aussi proverbialement & figurément, Trouver une pierre en son chemin, [alt p. 203] pour dire, Trouver quelque obstacle dans ce qu'on entreprend.

Pour dire, qu'Un homme est fort vieux, on dit, qu'Il est vieux comme les chemins.

CHEMIN COUVERT en terme de Fortification, est Un chemin sur le bord extérieur du fossé, & où le soldat est à couvert du feu des assiégeans. Emporter le chemin couvert. Se loger sur le chemin couvert.

CHEMIN DES RONDES Autre terme de Fortification. C'est un chemin entre le rempart & la muraille du corps de la Place, par où passent les Officiers qui font la ronde.

Le vulgaire appelle cet amas d'étoiles qui forment comme un chemin blanc au milieu du Ciel, Le chemin de saint Jacques. On le nomme autrement La Voie de lait, ou la Voie lactée.

CHEMINÉE. s.f. Il se dit De l'endroit où l'on fait le feu dans les maisons, & où il y a un tuyau par où passe la fumée. Cheminée étroite, large. Tuyau de cheminée. Le coin de la cheminée. Noir comme la cheminée. Cheminée qui fume. Ramoneur de cheminée. Le feu prit à la cheminée.

Il se prend aussi pour la partie de la cheminée qui avance dans la chambre. Cheminée de plâtre, de marbre. Cheminée dorée. Manteau de cheminée. Chambranle de cheminée.

Il se prend aussi pour cette partie du tuyau qui sort hors du toît. Il fit un grand vent qui abattit bien des cheminées.

On dit proverbialement, Faire quelque chose sous la cheminée, pour dire, Faire quelque chose en cachette, & sans observer les formes. Se marier sous la cheminée. Arrêt donné sous la cheminée. Donner une assignation, un exploit sous la cheminée.

On dit proverbialement & populairement, quand on voit un homme entrer dans une maison où il y avoit long-temps qu'il n'étoit venu, Il faut faire la croix à la cheminée.

CHEMINER. v.n. Marcher, aller, faire du chemin pour arriver quelque part. Il y a tant d'heures que nous cheminons. Ce laquais chemine bien, chemine long-temps.

On dit figurément, Cheminer droit, pour dire, Ne point tomber en faute. Il fera bien de cheminer droit.

On dit figurément, qu'Un homme sait cheminer, pour dire, qu'Il sait aller à ses fins, qu'il fait ce qu'il faut pour s'avancer. On dit dans le même sens, qu'Un homme chemine, qu'il cheminera.

On dit figurément en parlant d'un Poëme, d'une Oraison, que Cela chemine bien, pour dire, que L'ouvrage est bien suivi, bien disposé.

CHEMISE. s.f. Vêtement de linge, que l'on porte sur la chair, & qui prend depuis le cou & les épaules jusqu'au genou. Chemise blanche. Chemise de nuit. Chemise de jour. Grosse chemise. Chemise d'homme. Chemise de femme. Chemise de bain. Mettre sa chemise. Prendre une chemise blanche. Changer de chemise. Oter sa chemise. Chauffer une chemise. Chemise de toile. Chemise de coton. Chemise froncée. Chemise sale. Manche de chemise. Collet de chemise. Donner la chemise au Roi. Donner la chemise à un Prince. Donner la chemise au marié, à la mariée.

Il y a aussi des chemises de serge, dont usent par mortification quelques Relegieux & quelques Religieuses. Ce Religieux n'a pu encore s'accoutumer aux chemises de serge.

On appelle Chemise ardente, chemise de soufre, Une sorte de chemise qui est frottée de soufre, qu'on fait vêtir aux criminels condamnés à être brûlés vifs.

On dit, Être en chemise, pour dire, N'avoir que sa chemise sur soi. Il sortit en chemise. Il se sauva en chemise. Il étoit en chemise

On dit d'Un homme fort pauvre, qu'Il n'a pas de chemise.

On dit figurément, Mettre quelqu'un en chemise, pour dire, Le ruiner entièrement.

On dit, Vendre, engager, jouer, manger jusqu'à sa chemise, pour dire, Vendre, engager, jouer tout ce qu'on a.

On dit, qu'On cacheroit, qu'on voudroit cacher un homme entre sa chair, entre sa peau & sa chemise, qu'on le mettroit dans sa chemise, pour dire, qu'On emploiroit tous ses soins pour le mettre en sureté.

On dit proverbialement & figurément, Ma peau m'est plus proche que ma chemise, pour dire, qu'On doit préférer ses intérêts à ceux des autres, quelque liaison qu'on ait avec eux.

On appeloit Chemise de maille, Un corps de chemise qui étoit fait de petits annelets d'acier, & dont on se servoit à se couvrir comme d'une arme défensive.

En terme de Fortification, on dit, La chemise d'un bastion, ou d'un autre ouvrage, pour dire, La muraille de maçonnerie dont un ouvrage est revêtu.

CHEMISETTE. s.f. Diminutif. Sorte de vêtement qui se met sur la chemise, & qui prend d'ordinaire depuis les épaules jusqu'aux hanches. Chemisette de toile de coton. Chemisette de ratins, de flanelle. Quelques-uns portent la chemisette de flanelle sur la peau.

CHEMISETTE se dit aussi d'Une sorte de camisole que portent les personnes de basse condition. Chemisette grise. Chemisette de serge, de futaine. Chemisette rouge.

CHÊNAIE. s.f. Lieu planté de chênes. Une belle chênaie.

CHENAL. s.m. Courant d'eau bordé de terres, par lequel les vaisseaux peuvent passer.

CHENAPAN. s.m. Mot tiré de l'Allemand, où il désigne un brigand des Montagnes noires. En François, il signifie Un vaurien, un bandit. C'est un vrai chenapan.

CHÊNE. s.m. Sorte de grand arbre qui a le bois fort dur, & qui porte le gland. Un grand chêne. Un vieux chêne. Bois de chêne. Feuille de chêne. Du gui de chêne. Une pomme de chêne. Un ais de chêne. Une poutre de chêne.

CHÊNEAU. s.m. Jeune chêne. Des cotrets de chêneau.

CHÊNEAU. s.m. Conduit de plomb ou de bois, qui recueille les eaux du toît, & les porte dans la goutière.

CHENET. s.m. Ustensile de cuisine & de chambre,

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