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5°. On a vû précédemment qu'une percussion forte & prompte dans un morceau de fer aimanté, est capable de détruire sa vertu magnétique; une semblable percussion dans un morceau de fer qui n'a jamais touché à l'aimant, est capable de lui donner des poles. On a mis sur une grosse enclume, & dans le plan du méridien, une barre de fer doux, longue & mince, & on a frappé avec un marteau sur l'extrémité qui étoit tournée du côté du nord: aussi - tôt elle est devenue pole boréal; on a frappé pareillement l'autre extremité, laquelle est devenue pole austral: il faut toûjours observer dans ces sortes d'expériences, que la longueur de la barre soit proportionnée à son épaisseur, sans quoi elles ne réussissent point. Cet effet, au reste, que l'on produit avec un ma>teau, arrive aussi en limant ou en sciant la barre par une de ses extrémités.
6°. Les outils d'acier qui servent à couper ou à percer le fer, s'aimantent par le travail, sur - >out en s'échauffant, ensorte qu'il y en a qui peuvent soùlever des petits clous de fer. Ces outils n'ont presque point de force au sortir de la trempe: mais lorsqu'après avoir été récuits, on les lime & on les use, ils acquierent alors beaucoup de vertu, qui diminue néanmoins quand ils se refroidissent. Les morceaux d'acier qui se terminent en pointe s'aimantent beaucoup plus fortement que ceux qui se terminent en une langue large & plate: ainsi un poinçon d'acier attire plus par sa pointe qu'un ciseau ou qu'un couteau ordinaire; plus les poinçons sont longs, plus ils acquierent de vertu; ensorte qu'un poinçon long d'un pouce & de 9 lignes de diametre attire beaucoup moins qu'un foret de 3 à 4 pouces & d'une ligne 1/2 de diametre.
On a remarqué que la vertu attractive de tous les corps aimantés de cette maniere étoit beaucoup plus forte lorsqu'on en éprouvoit l'effet sur une enclume ou sur quelqu'autre grosse piece de fer; ensorte que selon toutes les apparences, les petits clous devenus des aimans artificiels par le contact de l'enclume, presentoient aux poinçons leurs poles de différens noms, ce qui rendoit l'attraction plus forte que lorsqu'ils étoient sur tout autre corps, où ils n'avoient plus de vertu polaire.
7°. On aimante encore très - bien un morceau de fer doux & fléxible, & toûjours d'une longueur pro<cb->
Si on plie un morceau de fer dans son milieu, il n'acquerra presque pas de vertu magnétique: si on le plie à des distances égales du milieu, chacune de ses extrémités sera aimantée, mais plus foiblement que si on ne l'avoit plié que d'un côté.
8°. Enfin, M. Marcel, de la Société Royale de Londres, a trouvé un moyen de communiquer la vertu magnétique à des morceaux d'acier, qui est encore indépendant de la pierre d'aimant.
Ce moyen consiste à mettre ces pieces d'acier sur une enclume bien polie, & à les frotter suivant leur longueur, & toûjours dans le même sens, avec une grosse barre de fer verticale, dont l'extrémité inférieure est arrondie & bien polie; en repétant ce frottement un grand nombre de fois sur toutes les faces de la piece d'acier qu'on veut aimanter, elle acquiert autant de vertu magnétique que si elle eût été touchée par le meilleur aimant; c'est ainsi qu'il a aimanté des aiguilles de boussole, des lames d'acier destinées à faire des aimans artificiels, & des couteaux qui pouvoient porter une once trois quarts.
Dans les morceaux d'acier qu'on aimante de cette maniere, l'extrémité par où commence le frottement se dirige toûjours vers le nord, & celle par où le frottement finit se dirige vers le sud, quelle que soit la situation de l'acier sur l'enclume.
Cette expérience réussit, au reste, beaucoup mieux lorsque le morceau de fer ou d'acier qu'on veut aimanter par cette méthode est dans la direction du méridien magnétique, un peu inclinée vers le nord, & sur - tout entre deux grosses barres de fer assez longues pour contenir & contre - balancer l'esfort des écoulemens magnétiques qu'on imprime au morceau d'acier.
Cet article nous a été donné tout entier par M. Lemonier, Medecin des Académies Royales des Sciences de Paris & de Berlin, qui a fait avec beaucoup de
succès une étude particuliere de l'aimant. Sur la cause
des propriétés de l'aimant. V.
Quelques - uns croyent qu'il y a dans l'aimant une
vertu destructive; d'autres le nient: mais je croirois
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