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On demande au reste si l'ambre jaune deit passer pour une gomme ou pour une résine. Il est aisé de se déterminer là - dessus; car comme la gomme se fond à l'eau, & que la résine ne se fond qu'au feu, il semble que l'ambre, qui ne se fond que de cette derniere maniere, doit être mis au nombre des résines plûtôt qu'en celui des gommes. M. Kerkring avoit pourtant trouvé le secret de ramollir l'ambre autrement que par le feu, & d'en faire comme une pâte à laquelle il donnoit telle figure qu'il lui plaisoit. Voyez Jour. des Sav. Août 1672. Obser. cur. sur toutes les part. de la Phys. tome II. page 93. & suiv.»
Cette opinion sur l'origine & la formation de l'ambre a été suivie par plusieurs Auteurs, & en particulier par le P. Camelli, Transact. Phil. n°. 290.
On a assûré que l'ambre - jaune étoit une congellation qui se formoit dans la mer Baltique, & dans quelques fontaines, comme la poix. D'autres ont crû que c'étoit un bitume qui coule dans la mer, qu'il y prend de la consistance, & qu'ensuite il est rejetté sur les côtes par les flots: mais il se trouve aussi de l'ambre dans les terres, & même en grande quantité. On a conclu de ce fait que l'ambre étoit un bitume fossile, & on a dit qu'il étoit produit par un suc bitumineux & par un sel vitriolique, & qu'il étoit plus ou moins pur & transparent, qu'il avoit plus ou moins de consistance, selon que les particules de sel & de bitume étoient plus ou moins pures, & qu'elles étoient mêlées en telle ou telle proportion. Agricola pensoit que l'ambre - jaune étoit un bitume, de natura fossilium, lib. IV. son sentiment a été confirmé par plusieurs Auteurs; il y en a même qui en ont été si bien convaincus, qu'ils ont assûré qu'il n'y a
On trouve de l'ambre - jaune fossile en Prusse & en Poméranie, presque dans tous les endroits où on ouvre la terre à une certaine profondeur: souvent même on en voit dans les sillons de la charrue. Hartman, qui a fait un Traité de l'ambre - jaune, croit que tout le fond du territoire de Prusse & de Poméranie est d'ambre - jaune, à cause de la grande quantité que l'on en trouve presque partout dans ces pays: mais les principales mines sont des côtes de Sudwic. Il y a sur ces côtes des hauteurs faites d'une sorte de terre qui ressemble à des écorces d'arbres; desorte qu'on prendroit ces éminences de terre pour des monceaux d'écorces: la couche extérieure de ce terrein est desséchée, & de couleur cendrée: la seconde couche est bitumineuse, molle & noire. On trouve sous ces deux couches une matiere grise formée comme le bois, à cette différence près que dans le bois on remarque des fibres transversales; au lieu que la matiere dont nous parlons est simplement composée de couches plates & droites posées les unes sur les autres; cependant on lui a donné le nom de bois fossile. On trouve de prétendu bois fossile presque partout où il y a de l'ambre - jaune, & ils sont mêlés ensemble en grande quantité; c'est ce qui a sait croire à Hartman que cette matiere étoit la matrice ou la mine de l'ambre - jaune; en effet c'est une terre bitumineuse qui prend feu comme le charbon, & qui rend une odeur de bitume. On y trouve des minéraux qui participent du vitriol. On a crû que ce bois fossile venoit des arbres qui s'étoient entassés sur ces côtes, & qui avoient été conservés & comme embaumés par l'ambre - jaune: mais cette opinion n'a point du tout été prouvée. Voyez le premier vol. de la matiere Médicale de M. Geoffroy, & Hist. succinorum corpora aliena involventium, &c. Nathan. Sendelio, D. Med. &c.
On trouve de l'ambre - jaune dans les montagnes de
Provence, auprès de la ville de Sisteron, & aux environs
du village de Salignac, sur les côtes de Marseille; on en trouve en Italie dans la Marche d'Ancone, aux environs de la ville du même nom, dans
le duché de Spolette, en Sicile aux environs de la
ville de Catane & de celle de Gergenti, & sur les
bords du Pô; en Pologne, en Silésre, en Suede:
mais on n'y trouve de l'ambre qu'en très - petite quantité;
il y en a un peu plus dans l'Allemagne septentrionale,
en Suede, en Danemarck, dans le Jut<pb->
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