RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
Page 1:321
On a aussi appliqué le mot ambidextre dans un sens métaphorique à ceux qui prennent de l'argent de deux parties, & promettent séparément à l'une & à l'autre de s'employer pour elle, comme pourroit faire un Expert, un Procureur ou solliciteur de mauvaise foi. (H)
Toutes les passions prennent le tour de notre caractere. Il y a, s'il est permis de s'exprimer ainsi, entre l'ame & les objets une influence réciproque. C'est de l'ame que viennent tous les sentimens: mais c'est par les organes du corps que passent les objets qui les excitent: selon les couleurs que l'ame leur donne; selon qu'elle les pénetre, qu'elle les embellit, qu'elle les déguise, elle les rebute ou elle s'y attache. Quand on ignoreroit que tous les hommes ne se ressemblent point par le coeur, il suffiroit de savoir qu'ils envisagent les choses selon leurs lumieres, peut - être encore plus inégales, pour comprendre la différence qui distingue les passions qu'on désigne du même nom: si différemment partagés d'esprit, de sentimens & de préjugés, il n'est pas étonnant qu'ils s'attachent au même objet sans avoir en vûe le même intérêt; & cela n'est pas seulement vrai des ambitieux, mais aussi de toute passion. (X)
* Les Romains avoient élevé un temple à l'ambition, & ils le lui devoient bien. Ils la représentoient avec des ailes & les piés nuds.
Ce pas est un train rompu, un cheval qui va l'amble, mouvant toujours à la fois les deux jambes de
devant ou les deux de derriere: l'amble est l'allure naturelle
des poulains; & ils s'en défont dès qu'ils sont
assez forts pour troter. On ne connoît point cette allure
dans les Manéges, où les Ecuyers ne veulent que
le pas, le trot & le galop. La raison qu'ils en donnent
est qu'on peut mettre au galop un cheval qui trote,
sans l'arrêter, mais qu'on ne peut pas le mettre de
même de l'amble au galop sans l'arrêter; ce qui prend
du tems & interrompt la justesse & la cadence du manége.
Voyez
Il y a différentes manieres pour dresser un jeune cheval à l'amble. Quelques - uns le fatiguent à marcher pas à pas dans des terres nouvellement labourées, ce qui l'accoûtume naturellement à la démarche de l'amble: mais cette méthode a ses inconvéniens; car on peut, en fatiguant ainsi un jeune cheval, l'affoiblir ou l'estropier.
D'autres, pour le former à ce pas, l'arrêtent tout court, tandis qu'il galope, & par cette surprise lui font prendre un train mitoyen entre le trot & le galop; de sorte que perdant ces deux allures, il faut nécessairement qu'il retombe à l'amble: mais on risque par - là de lui gâter la bouche, ou de lui donner une encartelure, ou un nerf - férure.
D'autres l'y dressent en lui chargeant les piés de fers extrèmement lourds: mais cela peut leur faire heurter & blesser les jambes de devant avec les piés de derriere. D'autres leur attachent au paturon des poids de plomb: mais outre que cette méthode peut causer les mêmes accidens que la précédente, elle peut aussi causer au cheval des foulures incurables, ou lui écraser la couronne, &c.
D'autres chargent le dos du cheval de terre, de
plomb, ou d'autres matieres pesantes: mais il est à
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.