ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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On avoit même autrefois recours aux cris, parce que le visage des chefs se trouvant caché par le heaume qui le couvroit entierement, il falloit un cri ou fignal pour reconnoître son chef, & se rallier à sa troupe.

Aujourd'hui les troupes ne se reconnoissent dans une action que par leurs enseignes, leur uniforme, & d'autres marques visibles; ce qui n'empêche pas qu'il n'arrive quelquefois des méprises & du desordre. Au reste ces cris de guerre n'ont pas été tellement propres aux Européens, qu'on n'en ait trouvé de semblables parmi les peuples d'Amérique, si l'on en croit d'Acosta. Les Orientaux, tels que les Persans, les Tartares, & les Turcs, ont coûtume d'attaquer leurs ennemis en poussant des cris & des hurlemens; ces derniers sur - tout crient allah, allah Mahomet. Si dans une bataille contre les chrétiens ils voyent que ceux - ci, après les avoir enfoncés, négligent de les poursuivre, ils crient glaur camar, c'est - à - dire l'infidele a peur, & c'est un signal de ralliement pour revenir à la charge. Si au contraire ils se voyent enfoncés & pressés l'épée dans les reins, alors ils crient giaur gildy, c'est - à - dire les infideles sont à nos talons, ce qui est une marque de leur fuite & de leur déroute entiere. (G)

Cri

Cri ou Cry de la Fête, (Jurisp. & Hist.) est un droit qui se paye en certains endroits au eigneur, pour l'annonce de la fête du lieu. Dans l'origine c'étoit la rétribution que l'on payoit à celui qui alloit de porte en porte pour annoncer la fête; ensuite on se contentà de l'annoncer seulement dans la place publique, & par succession de tems les seigneurs ont appliqué à leur profit la rétribution qui se payoit à leur préposé, & l'ont convertie en un droit eigneurial: il en est parlé dans l'histoire de Verdun. (A)

Cri public

Cri public, (Jurisp.) se prend quelquefois pour clameur publique. Un homme pris en flagrant délit, peut être arrêté à la clameur publique, sans decret ni ordonnance de justice préalable.

Cri public signifie aussi la proclamation, ban, publication qui se fait, après avoir amassé le peuple à son de trompe ou de tambour, dans les places publiques & carrefours d'une ville, bourg & autres lieux, à l'effet de rendre une chose publique.

Cet usage est fort ancien dans la plûpart des villes. Il est dit dans des lettres du roi Jean, du 7 Août 1351, que les consuls de Fleurence en la sénéchaussée de Toulouse, ont droit d'y faire des cris publics dans les affaires qui regardent leur jurisdiction.

Les réglemens de police se publient encore par cri public; il n'y avoit point d'autre maniere de les rendre vraiment publics jusqu'en 1461, que commença l'usage des affiches au coin des rues; & encore présentement on ne laisse pas de publier à son de trompe certains réglemens qui concernent jusqu'au menu peuple, afin que ceux qui ne savent pas lire, ne puissent prétendre cause d'ignorance des affiches. Ces sortes de publications ne peuvent être faites que par le juré - crieur de la justice, accompagné des juréstrompettes ou tambours commis à cet effet.

En matiere criminelle, en cas d'absence de l'accusé, apres qu'il a été assigné à la quinzaine par affiche à la porte de l'auditoire, il est assigné à la huitaine par un seul cri public. Cette assignation & ce cri public se font dans la place publique, & dans la place qui est au - devant de la jurisdiction où le procès s'instruit, & encore au - devant du domicile ou résidence de l'accusé. L'huissier qui donne cette assignation à cri public, se fait accompagner de plusieurs jurés - trompettes; & après que ceux - ci ont assemblé le peuple par leurs chamades, l'huissier fait à haute voix la lecture de l'assignation. Voyez ci - dev. Contumace, & ci - après Crieur public. (A)

CRIAGE DE LA VILLE

CRIAGE DE LA VILLE, (Jurisprud.) c'est le crieur juré & public, lequel, après que le peuple a été assemblé à son de trompe ou de tambour, publie ce dont il est chargé par ordre du Roi ou de ses officiers. Il est ainsi nommé dans une ordonnance de Charles VI. de l'an 1413, art. xxij. (A)

CRIARDES

CRIARDES, (Comm.) se dit des dettes, lorsque ceux avec qui elles ont été contractées, en sollicitent le payement avec importunité.

Criardes

Criardes, (Manuf. en toile.) grosses toiles qui sont très - gommées, & qui par conséquent ne se frottent point sans faire du bruit, ce qui les a fait nommer criardes.

CRIBLE

CRIBLE, s. m. (OEcon. rust.) machine destinée à nettoyer les grains des ordures dont ils sont mêlés. Voyez l'article Grains.

Crible

Crible dans l'oeconomie animale, (Physiol.) c'est un plan ou une surface étendue, percée de petits trous, qui, en refusant passage aux parties épaisses & grossieres, en séparent les plus fines, & les admettent: tels sont les petits vaisseaux rouges avec leurs branches latérales, où le sang ne peut entrer. On a vû les fermens, les archées, les cribles, l'air étranger s'introduire hardiment en Medecine depuis Harvey. Boerhaave, comment. (L)

Crible

Crible, en terme de Fondeur de plomb à tirer; c'est une peau percée d'une infinité de trous ronds, & montée sur un cerceau de bois. Les Fondeurs s'en servent pour trier le plomb à l'eau, & en distinguer les différentes grosseurs.

Crible

Crible, voyez à l'article Jardinage, la définition de cette machine; & dans nos Planches d'agriculture, sa représentation.

CRIBLEUX

CRIBLEUX, adj. terme d'Anatomie: on appelle os cribleux, un petit os qui est au haut du nez, & qui est percé comme un crible, pour laisser passer plusieurs petites fibres qui viennent des productions mammillaires, & qui vont se répandre dans les membranes qui tapissent les cavités des narines: on l'appelle aussi ethmoïde. Voyez Ethmoïde. Dict. de Trév. & Chambers. (L)

CRIBRATION

CRIBRATION, s. f. (Chymie, Pharm.) La cribration, ou la cribellation, est une de ces opérations employées par les Chymistes, qu'ils appellent méchaniques ou préparatoires. Elle sert en général à séparer les parties les plus fines d'une poudre seche, ou même d'un corps grossierement pilé, de leurs parties les plus grossieres. Les instrumens employés à cette opération, sont les différens cribles.

Les cribles les plus serrés ou les plus fins, sont connus dans les boutiques sous le nom de tamis. Voyez Tamis.

Ils servent à la préparation des poudres fines, prescrites dans l'Art sous cette formule: Fiat pulvis per setaceum trajiciendus.

Il est encore une autre opération pharmaceutique qui s'exécute par le moyen des tamis, & qui peut être regardée comme une espece de cribration. C'est la préparation des pulpes. Voyez Pulpe.

Les gros cribles sont employés par les Apoticaires & les Droguistes, pour monder différentes drogues seches, soit de la poussiere ou d'autres impuretés dont elles pourroient être chargées, soit même d'un certain débris ou grabot qui diminueroit leur qualité. (b)

CRIC

CRIC, s. m. (Mèchan.) machine dont plusieurs ouvriers, entr'autres les Charpentiers & les Maçons, se servent pour enlever des corps très - pesants. Elle est ordinairement composée de plusieurs roües dentées, qui font sortir d'une forte boîte, par une ouverture pratiquée en - dessus, une barre de fer qui peut monter & descendre par le moyen des dents qu'on a pratiquées sur ses côtés, & dans lesquelles s'engrennent celles des roües. Cette barre est terminée par un crochet qu'on applique aux poids à

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