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Des prognostics au sujet du cou. L'examen du cou n'est point indifférent dans la pratique de la Medecine; on en peut tirer des prognostics utiles, & j'en vais donner quelques exemples.
1°. La couleur du cou rouge, livide, noire, sans fievre ni accidens, indique dans le malade les maux auxquels il est sujet, & demande l'application des topiques. Les tumeurs qui se forment extérieurement, & qui viennent de l'intérieur par métastase, sont communément un bon signe.
2°. Une pulsation visible, fréquente, & forte des carotides, dans les fievres & les maladies aiguës, annonce de violens maux de tête, le délire, la phrénésie, les convulsions, s'il ne survient point d'hémorrhagie, ou si l'on omet de porter au mal des remedes convenables. Ces symptomes dans les maladies chroniques, viennent d'ordinaire de la viscosi<-> >é du sang & des humeurs: dans l'esquinancie & autres maladies du cou & de la gorge, cette pulsation marque de l'embarras dans le cours libre du sang.
3°. Les douleurs du cou dans les maladies aiguës, présagent des parotides & des douleurs de tête; dans les mélancholiques, un délire prochain. Il faut guérir ces maux d'après la connoissance de la cause.
4°. Dans les maladies aiguës, la contorsion du cou est dangereuse, & désigne qu'il y a quelque cause cachée dans le cerveau qui produit cet effet convulsif ou paralytique. Si cette contorsion naît des muscles roides, on la traitera par des linimens émolliens, & en étendant par art la partie retirée.
Le torticolis qui naît de la mauvaise configuration des vertebres, doit être prévenu dans les commencemens par un bandage, sans quoi le mal est sans remede; & c'est l'ordinaire.
5°. La sueur froide autour du cou seulement, prognostique la longueur ou le danger dans les maladies aiguës.
6°. Le cou long & grêle est, choses égales, un présage de la phthy sie: la raison n'est pas difficile à trouver. Quand on rencontre huit vertebres au cou, on n'en trouve qu'onze au dos au lieu de douze, & onze côtes de chaque côté. Dans ce cas la longueur du cou diminue la cavité de la poitrine; cette cavité est moins considérable: ainsi le sang qui circule alors plus difficilement dans le tissu pulmonaire, produit plus aisément les tubercules cui se forment dans les poumons, & qui donnent le commencement à la phthysie, suivant les idées de Morton, un des meilleurs auteurs sur cette matiere; & comme alors la respiration est moins libre, l'on comprend sans peine les maladies du poumon qui peuvent naître de cette conformation.
7°. Ceux dont le cou est fort court, n'ont dans cette partie que six vertebres au lieu de sept; & l'on prétend qu'ils sont plus sujets que les autres hommes à l'apoplexie. Cela vient, dit - on, de ce qu'à proportion que le cou diminue en longueur, la caisse de la poitrine augmente, & par conséquent la masse des poumons. Or quand la masse des poumons est trop considérable, il s'y peut former plus aisément des engorgemens, qui interrompent la circulation dans la tête & dans les autres parties, puisque le sang qui vient au coeur ne peut plus passer dans les poumons: d'ailleurs, lorsque le cou est trop court, le moindre mouvement est fort considérable dans chaque vertebre; ainsi les arteres vertébrales sont plus aisément comprimées, Cependant ces raisons ne sont peut<cb->
8°. Plutarque prétend que le cou gros est une marque
d'orgueil; ce qui pris à la lettre est faux: mais
il arrive que dans les accès de cette passion, le sang
s'arrêtant dans les vaisseaux du cou par la respiration
devenue moins libre, rougit, grossit, tuméfie cette
partie. Et c'est aussi là le sens qu'il faut donner au
passage de Job dans lequel il caractêrise le superbe,
ch. xv. v. 26. en disant: Superbus armatur pingui cervice,
c'est - à - dire, tumefactâ cervice. Art. de M. le Chevalier
Quoique le vrai point du couchant change tous les jours selon la situation du Soleil; cependant on a pris pour point fixe du couchant, celui où le Soleil se couche aux équinoxes, & qui partage précisément en deux parties égales le demi - cercle qui est entre le midi & le nord. Lorsqu'on est tourné vers le midi, on a le couchant à sa droite. Le couchant d'hyver se trouve entre le midi & le vrai couchant, & est d'autant plus éloigné du vrai couchant, que la déclinaison du Soleil & l'élévation du pole sont plus grandes. Le couchant d'été est entre le nord & le vrai couchant, & d'autant plus éloigné aussi du vrai couchant, que la déclinaison du Soleil & l'élévation du pole sont plus grandes. (O)
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