ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 4:289

Non acuta Sic geminant Corybantes oera, Tristes ut iroe. Liv. I. ode xvj. v. 8.

Ces prêtres célebres dans la Mythologie & dans l'Histoire, ont été ainsi nommés, au rapport de Diodore de Sicile, liv. V. de Corybas fils de Jason & de cette déesse, lequel accompagné de Dardanus son oncle, porta dans la Phrygie le culte de la mere des dieux. Saisis d'une fureur prétendue sacrée, ils dansoient au son des cymbales qu'ils frappoient eux - mêmes en secoüant violemment la tête, & communiquoient leur fureur à ceux qui les regardoient. Catulle, dans son poëme intitulé Atys, en donne une belle description; & Strabon, dans son X. livre, fait une digression curieuse sur ce sujet. Ainsi les Grecs employerent le mot de XORU=BANTIAN, corybantiser, pour être transporté de fureur & de phrénésie. Les curieux peuvent encore consulter Noel Lecomte, Mythol. liv. IX. cap. vij. & Vossius, de idolol. l. II. cap. liij.

Ovide, Catulle, & Festus, ajoûtent que ces prêtres mêloient à leurs danses des cris & des hurlemens pour pleurer la mort d'Atys, dont ils souffroient volontairement le supplice, afin de satisfaire à la loi que Cybele leur avoit prescrite; que par la même raison ils honoroient le pin près duquel Atys avoit été mutilé; qu'ils couronnoient les branches de cet arbre, & en couvroient le tronc avec de la laine, parce que la déesse avoit ainsi couvert le corps de son amant, espérant par ce secours lui redonner la vie qu'il venoit de perdre.

Quoi qu'il en soit, les Corybantes après avoir longtems demeuré en Phrygie sur le mont Ida, vinrent en Crete, & s'établirent sur une montagne à laquelle ils donnerent le nom de leur ancienne habitation. Ce fut là qu'ils prirent soin de l'enfance de Jupiter. Plusieurs auteurs prétendent que les Corybantes, les Cabires, les Curetes, les Idéens, & les Dactyles, n'étoient que la même sorte de prêtres; & cette opinion paroîtra très - vraissemblable à ceux qui considéreront que Cybele portoit plusieurs noms, suivant les divers lieux de son culte, le plus ancien du paganisme.

Ce n'est pas même dans la Phrygie qu'il en faut chercher l'origine; il passa premierement avec les autres cérémonies des Egyptiens dans la Syrie & la Phénicie, de - là dans la Phrygie qui est une partie de l'Asie mineure, ensuite dans la Grece, & enfin en Italie où fut établi le siége de son empire, au point qu'on lavoit dans le fleuve Almon le simulacre de Cybele, & que la folie licentieuse de ses fêtes régnoit encore singulierement du tems de l'empereur Commode, au rapport d'Hérodien Quantùm mutata ab illo est tempore Italia! Ceci est un point de question, & non pas d'admiration. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

CORYBANTIASME

* CORYBANTIASME, s. m. (Med.) espece de phrénésie dont il est parlé dans les anciens medecins, dans laquelle le malade se voyoit sans cesse obsédé de fantômes, avoit des tintemens d'oreille, & ne dormoit point ou dormoit les yeux ouverts. On prétendoit que ces phrénétiques avoient été frappés de terreur par les prêtres de Cybele. V. Corybantes.

CORYCÉE

CORYCÉE, s. m. (Hist. anc.) piece ou appartement des gymnases des anciens. C'étoit un lieu destiné à joüer à la paulme, à la balle ou au ballon, nommé en grec XW/RUKOS2. Mercurial & d'autres auteurs ont confondu le coryceum avec l'apodyterion; mais outre que Vitruve ne fait point mention du co<-> yceum dans le sens où le prennent ces écrivains: il est certain que l'usage auquel il étoit destiné selon eux, se trouvant parfaitement rempli par l'apody<cb-> terion, ce seroit multiplier sans nécessité les pieces des anciens gymnases. (G)

CORYCOMACHIE ou CORYCOBOLIE

* CORYCOMACHIE ou CORYCOBOLIE, s. f. (Hist. anc.) c'étoit, selon M. Burette, la quatrieme espece de sphéristique greque: elle consistoit à suspendre au plancher d'une salle, par le moyen d'une corde, une espece de sac que l'on remplissoit de farine ou de graine de figuier pour les gens foibles, & de sable pour les robustes, & qui descendoit jusqu'à la ceinture de ceux qui s'exerçoient. Ils prenoient ce sac à deux mains, & le portoient aussi loin que la corde pouvoit s'étendre; après quoi lâchant le sac ils le suivoient; & lorsqu'il revenoit vers eux, ils se reculoient pour céder à la violence du choc; puis le reprenant encore à deux mains au moment où il étoit sur le point de descendre, ils le repoussoient en - avant de toute leur force, & tâchoient ensuite, malgré l'impétuosité qui le ramenoit, de l'arrêter, soit en opposant leurs mains, soit en présentant leur poitrine, les mains étendues ou croisées derriere le dos; ensorte que pour peu qu'ils négligeassent de se tenir sermes, l'effort du sac qui revenoit leur faisoit lâcher pié, & les contraignoit de reculer. Les medecins ordonnoient cette espece d'exercice, comme très - capable de fortifier les parties qui y étoient principalement employées. Mém. de l'acad. des inscript. tome I. page 168. Après tant de précautions qu'on voit que les anciens prenoient pour augmenter les forces, conserver la santé, & prévenir les maladies, il resteroit à savoir s'ils étoient en général plus vigoureux que nous, s'ils vivoient plus long - tems, s'ils se portoient mieux, s'ils avoient moins de maladies, ou si on les en guérissoit plus facilement.

CORYDALIS

CORYDALIS, sub. f. (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur polypétale, irréguliere proprement dite, ressemblante aux fleurs papilionacées, mais qui en differe cependant par un prolongement du pétale en forme de queue. Cette fleur est composée de quatre pétales, & d'étamines qui soûtiennent des sommets & qui sont réunies en forme de gaîne. La partie interieure de la fleur garnie d'une trompe, devient une silique qui n'a qu'une seule cavité, & qui renferme des semences globuleuses & pour ainsi dire crochues. Pontedera, anth. lib. III. Voyez Plante. (I)

CORYMBE

* CORYMBE, s. m. (Myth.) petits grains qui naissent en groupe sur le lierre, & qu'on remarque souvent dans les couronnes de Bacchus appellé le porte - corymbe, corymbifer, & adoré en Grece sous ce surnom.

CORYPHÉE

CORYPHÉE, s. m. (Spectacle.) Les anciens nommoient ainsi le chef de la troupe dont leurs choeurs étoient composés; il vient d'un mot grec qui signifie le sommet de la tête.

On donne ce nom dans quelques - uns de nos opéra à un acteur principal, lorsqu'il chante des morceaux avec les choeurs. (B)

CORYSE

CORYSE, Corysa, (Medec.) Voyez le nom françois En chifrenement.

CORYTHALIENNE

* CORYTHALIENNE, adj. surnom sous lequel Diane avoit un temple, un sacrifice & des fêtes à Lacédémone; on lui immoloit en dansant de petits cochons, & on l'invoquoit sur la santé des petits garçons que les nourrices lui présentoient dans les solemnités Corythaliennes.

CORZEGNO

CORZEGNO, (Géog. mod.) petite ville d'Italie au pays d'Alba, dans le duché de Monferrat.

COS

COS

COS, (Isle de) Géog. anc. & mod. L'île de Cos, une des Sporades, aujourd'hui Lango ou Stanchio, a eu l'honneur d'être la patrie d'Hippocrate & d'Appelles, les deux plus grands hommes du monde pour

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.