ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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son qu'ils en donnent, c'est que le crane n'est pas
d'un seul os, mais qu'il est divisé par des sutures qui
empêchent l'effet du coup de se communiquer à la
partie opposée, & le bornent à celle qui a été frappée;
ainsi, disent - ils, si le crane se trouve fendu au
côté opposé à celui qui a reçu le coup, ou en quelqu'autre endroit, cela vient de quelqu'autre coup
que le malade a reçu en même tems, & dont il ne
se souvient pas, à cause de l'étourdissement que lui
a causé le premier. Mais il y a de si fortes preuves
pour le sentiment opposé, qu'il n'y a presque plus
personne à présent qui doute de la réalité des contrefissures. Voyez Checkren. observ. medic. chirurg. c. j.
pag. 20. Dion. op. biblioth. anat. med. tom. I. pag.
560.
Les symptomes ordinaires de la contre - fissure sont
le délire, quelquefois un saignement par le nez &
par la bouche, la stupeur, l'émission involontaire
de l'urine & des excrémens, les convulsions, &c.
Si ces symptomes arrivent, & qu'après avoir examiné
la partie qui a reçu le coup, le crane n'y paroisse
ni fracturé ni enfoncé, il y a lieu de soupçonner
une contre - fissure, sur - tout si le malade sent de la
douleur au côté opposé au coup.
La contre - fissure est la même chose que le contrecoup.
Les fractures par contre - coup ont non - seulement lieu d'une partie de la tête à l'autre partie
opposée, mais encore d'un os à l'autre os voisin, &
d'une partie d'un os à la partie opposée du même os.
Les auteurs en fournissent plusieurs exemples. M.
de Garenjeot entr'autres rapporte plusieurs faits de
cette nature dans son traité d'opérations. Ces faits
doivent inspirer beaucoup d'attention aux Chírurgiens, & doivent les porter à faire des recherches
scrupuleuses pour découvrir le point où le crane est
fracturé par ces sortes de contre - coups, afin de sauver
la vie au malade en lui faisant l'opération du
trépan. Voyez Trépan.
Souvent la table interne du crane est fracturée à
l'endroit ou l'on a reçu le coup, quoique la premiere
table soit sans fracture; c'est une espece de contrecoup
que l'expérience fait voir très - souvent. (Y)
CONTRE - FLAMBANT
CONTRE - FLAMBANT, adj. terme de Blason.
D'argent à un bâton de gueules, flambant & contreflambant de dix pieces de même.
Prandtner en Styrie, d'argent à un bâton de
gueules, flambant & contre - flambant de dix pieces
de même. (V)
CONTRE - FLEURÉ
CONTRE - FLEURÉ, adj. terme de Blason, qui se
dit d'un écu dont les fleurons sont alternés & opposés,
en sorte que la couleur répond au métal.
Bossut, au pays de Liege, d'or au double trescheur,
fleuré, contre - fleuré de synople au sautoir de
gueules brochant sur le tout. (V)
CONTRE - FORTS
CONTRE - FORTS, sub. m. pl. terme d'Architect.
sont des piliers de maçonnerie qu'on fait pour appuyer
ou soûtenir des murailles ou des terrasses qui
poussent & menacent d'écrouler. Voyez Éperon &
Arc - boutant.
Ces sortes d'ouvrages sont bandés en berceaux à
distance les uns des autres.
Quand on bâtit sur la pente d'une montagne, il
faut faire des contre - forts ou éperons bien liés avec
le mur qui soûtient les terres, distans de deux toises
les uns des autres. (P)
Contre - forts
Contre - forts, en terme de Fortification, sont
des avances dans le rempart, qui prennent racine
au revêtement, qui sont de la même matiere, &
qui aident le revêtement à soûtenir la poussée du
rempart. On les construit de 18 piés en 18 piés.
Suivant une table particuliere de M. le marêchal
de Vauban, l'épaisseur du contre - fort d'un revêtement
de 10 piés de haut, est de 2 piés à son extrémité,
c'est - à - dìre à sa partie parallele & opposée au
revêtement. Elle augmente ensuite de 8 pouces par
10 piés d'élévation, ensorte qu'à un revêtement de
36 piés, elle est d'environ 3 piés 8 pouces. L'épaisseur
du contre - fort d'un revêtement de 10 piés de haut,
suivant la même table, est de 3 piés à sa racine,
c'est - à - dire à sa partie adossée ou liée au revêtement.
Elle augmente ensuite d'un pié par 10 piés d'élévation,
en sorte qu'à un revêtement de 36 piés de hauteur,
l'épaisseur du contre - fort à sa racine doit être
d'environ 5 piés 6 pouces.
A l'égard de la longueur du contre - fort, elle est
de 4 piés à un revêtement de 10. Elle augmente
après cela de 2 piés par 10 d'élévation, de maniere
qu'à un revêtement de 36 piés de hauteur, le contre - fort doit avoir 9 piés de longueur. Cette longueur
se mesure par une perpendiculaire tirée de la racine
du contre - fort à son extrémité.
Le contre - fort s'appelle quelquefois éperon. Voyez
Éperon.
Lorsqu'on construit quelqu'ouvrage sur la pente
d'une montagne, on doit le soûtenir avec des contre - forts bien liés au rempart, à la distance d'environ
12 piés l'un de l'autre.
Les contre - forts ou éperons qu'on employe pour
soûtenir les murs ou les revêtemens des terrasses
dans les bâtimens de l'Architecture civile, se construisent
en - dehors des revêtemens. On ne les dispose
pas ainsi dans l'Architecture militaire, parce
que la partie du revêtement comprise entre les contreforts, ne pourroit être flanquée, & qu'elle serviroit
de couvert à l'ennemi. (Q)
Contre - fort
Contre - fort, (Marine.) Voyez Clé des
Estains. (Z)
Contre - forts
Contre - forts, en terme de Bottier, sont des
pieces que l'on coud par la tige, pour rendre la
botte plus forte.
CONTRE - FOULLEMENT
CONTRE - FOULLEMENT, s. m. (Hydraul.) se
fait lorsqu'en conduisant des eaux forcées, les tuy aux
descendent d'une montagne dans une gorge, & qu'on
est obligé de les faire remonter sur une hauteur vis - à - vis, où l'eau se trouve alors contre - foulée & forcée
si vivement, qu'il n'y a que les bons tuyaux qui
puissent y résister. (K)
CONTRE - FRUIT
CONTRE - FRUIT, s. m. (Architect.) le fruit d'un
mur est une diminution de bas en haut sur son épaisseur, telle que le dedans soit à - plomb, & que le dehors
soit un peu en talud: le contre - fruit produit en - dedans
le même effet que le fruit en - dehors; ensorte
que le mur a une double inclinaison, & que sa base
étant plus forte que ses parties plus élevées, il en
est d'autant plus solide.
CONTRE - FUGUE
CONTRE - FUGUE, s. f. (Musiq.) ou fugue renverséé,
est en Musique une fugue dont la marche est
contraire à celle d'une autre fugue qu'on a établie
auparavant. Ainsi quand la fugue s'est fait entendre
en montant de la tonique à la dominante, ou de la
dominante à la tonique, la contre - fugue se doit faire
entendre en descendant de la dominante à la tonique,
ou de la tonique à la dominante; du reste ses regles
sont toutes semblables à celles de la fugue. Voyez Fugue. (R)
CONTRE - GAGE
CONTRE - GAGE, s. m. (Jurispr.) est un droit en
vertu duquel un seigneur peut se saisir des effets d'un
autre seigneur ou de ceux de ses sujets, lorsque ce
dernier seigneur a commencé à s'emparer des effects
du premier ou de ceux de ses sujets, ou lui a fait
quelque tort. Voyez Ducange, au mot contragagium,
& Lauriere, au mot gage. Il en est parlé dans les priviléges
de la ville d'Aigues - Mortes, du mois de Février 1350. Voyez le IV. vol. des ordonn. de la trois.
race. (A)
CONTRE - GARDE
CONTRE - GARDE, (la) est, dans la Fortification,un ouvrage composé de deux faces qui forment
un angle saillant vis - à - vis l'angle flanqué du bastion.
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