ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ou ratification; consentement, lorsqu'on adhere à un acte ou contract d'avance, ou dans le tems même qu'il se fait; ratification, lorsqu'on y adhere apres coup. (H)

AGRÉMENS

AGRÉMENS, s. m. (Passement.) On comprend sous ce nom tous les ouvrages de mode qui servent à l'ornement des robes des Dames; ces ouvrages sont momentanées, c'est - à - dire, sujets à des variations infinies qui dépendent souvent ou du goût des femmes, ou de la fantaisie du fabriquant. C'est pourquoi il n'est guere possible de donner une idée parfaite & détaillée de tous ces ouvrages; ils seroient hors de mode avant que le détail en fût achevé: on en dira seulement le plus essentiel & le moins sujet au changement. On doit l'origine de ces sortes d'agrémens au seul métier de Rubannerie, qui est l'unique en possession du bas métier: cet ouvrage a été connu seulement dans son principe sous le nom de soucis d'hannetons, dont la fabrique a été d'abord fort simple, & est aujourd'hui extrèmement étendue. Nous allons en détailler une partie qui fera connoître l'importance de ce seul objet: premierement, c'est sur le bas métier annoncé plus haut, que s'operent toutes les petites merveilles dont nous rendons compte: ce bas métier est une simple planche bien corroyée, longue de deux piés & demi sur un pié de large. Vers les deux extrémités de cette planche sont deux trous dans lesquels entrent deux montans, sur l'un desquels est placée une pointe aiguë & polie, qui servira à la tension de l'ouvrage à faire; c'est sur l'autre que sont mifes les soies à employer: enfin on peut dire qu'il ressemble parfaitement au métier des Perruquiers, & peut, comme lui, être placé sur les genoux. Les soies sont tendues sur ce métier, & elles y font l'effet de la chaîne des autres ouvrages; on tient ces soies ouvertes par le moyen d'un fuseau de buis qu'on y introduit, & dont la tête empêche sa sortie à travers d'elles; ce fuseau, outre qu'il tient ces soies ouvertes, leur sert encore de contrepoids dans le cas où les montans, par leur mouvement, occasionneroient du lâche. C'est par les différens passages & entrelacemens des soies contenues sur le petit canon qui sert de navette, passages & entrelacemens qui font l'office de la trame, que sont formés différens noeuds, dans divers espaces ariés à l'infini, & dont on sera l'usage qui sera décrit ci - après. Quand une longueur contenue entre les deux montans dont on a parlé plus haut, se trouve ainsi remplie de noeuds, elle est enroulée sur le montant à pointe, & fait place à une autre longueur qui sera fixée comme celle - ci sur cette pointe; ce premier ouvrage ainsi fait jusqu'au bout, est ensuite coupé entre le milieu de deux noeuds, pour être de nouveau employé à l'usage qu'on lui destine. Ces noeuds ainsi coupés sont appellés noeuds simples, & forment deux especes de petites touffes de soie, dont le noeud fait la jonction. De ces noeuds sont formés, toûjours à l'aide de la chaîne, d'autres ouvrages d'abord un peu plus étendus, appellés travers; puis encore d'autres encore plus étendus appellés quadrille: cette quantité d'opérations tendent toutes à donner la perfection à chaque partie & au tout qu'on en formera. C'est du génie & du goût de l'ouvrier que dépendent les différens arrangemens des parties dont on vient de parler: c'est à lui à faire valoir le tout par la variété des desseins, par la diversité des couleurs artistement unies, par l'imitation des fleurs naturelles, & d'autres objets agréables. Ces ouvrages regardés souvent avec trop d'indifférence, forment cependant des effets très - galans, & ornent parfaitement les habillemens des Dames: on les emploie encore sur des vestes, on en forme des aigrettes, pompons, bouquets à mettre dans les cheveux, bouquets de côté, brasselets, ornemens de coëffures & de bonnets, &c. On y peut employer la chenille, le cordonnet, la milanese & autres. Quant à la matiere, l'or, l'argent, les perles, la soie, peuvent y entrer lorsqu'il est question d'en former des franges. La derniere main d'oeuvre s'opere sur le haut métier à basses lisses & à plate navette, & par le secours d'une nouvelle & derniere chaîne. Il y a de ces agrémens appellés fougere, parce qu'ils réprésentent cette plante; il y a presqu'autant de noms que d'ouvrages différens; nous en donnerons quelques - uns à leurs articles, avec la description du métier appliqué à une figure.

AGRERE

* AGRERE (Géog.) petite ville de France dans le haut - Vivarez, au pié des Monts.

AGRIA

* AGRIA (Géog.) en Allemagne, ville de la haute Hongrie sur la riviere d'Agria. Longitude 37. lat. 47. 30.

AGRICULTURE

AGRICULTURE, s. s. (Ordre Encycl. Histoire de la Nat. Philos. Science de la Nat. Botan. Agricult.) L'agriculture est, comme le mot le fait assez entendre, l'art de cultiver la terre. Cet art est le premier, le plus utile, le plus étendu, & peut - être le plus essentiel des arts. Les Egyptiens faisoient honneur de son invention à Osiris; les Grecs à Cerès & à Triptoleme son fils; les Italiens à Saturne ou à Janus leur Roi, qu'ils placerent au rang des Dieux en reconnoissance de ce bienfait. L'agriculture fut presque l'unique emploi des Patriarches, les plus respectables de tous les hommes par la simplicité de leurs moeurs, la bonté de leur ame, & l'élevation de leurs sentimens. Elle a fait les délices des plus grands hommes chez les autres peuples anciens. Cyrus le jeune avoit planté lui - même la plûpart des arbres de ses jardins, & daignoit les cultiver; & Lisandre de Lacédemone, & l'un des chefs de la République, s'écrioit à la vûe des jardins de Cyrus: O Prince, que tous les hommes vous doivent stimer heureux, d'avoir sü joindre ainsi la vertu à tant de grandeur & de dignité! Lisandre dit la vertu, comme si l'on eût pensé dans ces tems qu'un Monarque agriculteur ne pouvoit manquer d'être un homme vertueux; & il est constant du moins qu'il doit avoir le goût des choses utiles & des occupations innocentes. Hiéron de Syracuse, Attalus, Philopator de Pergame, Archelaüs de Macédoine, & une infinité d'autres, sont loüés par Pline & par Xenophon, qui ne loücient pas sans connoissance, & qui n'étoient pas leurs sujets, de l'amour qu'ils ont eu pour les champs & pour les travaux de la campagne. La culture des champs fut le premier objet du Législateur des Romains; & pour en donner à ses sujets la haute idée qu'il en avoit lui - même, la fonction des premiers Prêtres qu'il institua, fut d'offrir aux Dieux les prémices de la terre, & de leur demander des recoltes abondantes Ces Prêtres étoient au nombre de douze; ils étoient appellés Arvals, de arva, champs, terres labourables. Un d'entr'eux étant mort, Romulus lui - même prit sa place; & dans la suite on n'accorda cette dignité qu'à ceux qui pouvoient prouver une naissance illustre. Dans ces premiers tems, chacun faisoit valoir son héritage, & en tiroit sa subsistance. Les Consuls trouverent les choses dans cet état, & n'y firent aucun changement. Toute la campagne de Rome fut cultivée par les vainqueurs des Nations. On vit pendant plueurs siecles, les plus célebres d'entre les Romains, passer de la campagne aux premiers emplois de la République, &, ce qui est infiniment plus digne d'être observé, revenir des premiers emplois de la République aux occupations de la campagne. Ce n'étoit point indolence; ce n'étoit point dégoût des grandeurs, ou éloignement des affaires publiques: on retrouvoit dans les besoins de l'Etat nos illustres agriculteurs, toujours prêts à devenir les défenseurs de la patrie. Serranus semoit son champ, quand on l'appella à la tête de l'Armée Romaine: Quintius Cincinnatus la<pb->

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