ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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la chalcedoine ainsi blanchie & exposée au soleil plusieurs jours de suite, y fait des taches brunes.

La dissolution d'argent donne à l'agate orientale une couleur plus noire qu'à la chalcedoine commune. Sur une agate parsemée de taches jaunes, elle a donné une couleur de pourpre. Voyez Mémoires de l'Académie, année 1728, par M. Dufay. Nous avons dit dans l'endroit où l'on propose le moyen de reconnoître l'agate teinte d'avec l'agate naturelle, qu'il ne falloit pas trop compter sur l'eau - forte. En effet, M. de la Condamine ayant mis deux dendrites naturelles dans de l'eau - forte, pendant trois ou quatre jours, il n'y eut point de changement. Les dendrites mises en expérience, ayant été oubliées sur une fenêtre pendant quinze jours d'un tems humide & pluvieux, il se mêla un peu d'eau de pluie dans l'eau - forte; & l'agate où les arbrisseaux étoient très - sins, se déteignit entierement: le même sort arriva à l'autre, du moins pour la partie qui trempoit dans l'eau - forte; il fallut pour cette expérience de l'oubli, au lieu de soin & d'attention.

Agate

Agate, (Mat med.) on attribue de grandes vertus à l'agate, de même qu'à d'autres pierres précieuses: mais elles sont toutes imaginaires. Geoffroy. (N)

L'agate

L'agate (en Architecture.) sert à l'embellissement des tabernacles, des cabinets de pieces de rapport, de marqueterie, &c. (P)

AGATE

* AGATE, (St) Géog. petite ville d'Italie au Royaume de Naples, dans la Province ultérieure. Long. 32 - 8. lat. 40 - 55.

Agate, Gatte, Jatte

Agate, Gatte, Jatte. (Marine.) Voyez Gatte. (Z)

AGATHYRSES

* AGATHYRSES, s. m. pl. (Hist. anc.) peuples de la Sarmatie d'Europe, dont Herodote, S. Jerôme, & Virgile, ont fait mention. Virgile a dit qu'ils se peignoient; S. Jerôme, qu'ils étoient riches sans être avares; & Herodote, qu'ils étoient efféminés.

AGATY

* AGATY, (Hist. nat. Botan.) arbre du Malabare qui a quatre à cinq fois la hauteur de l'homme, & dont le tronc a environ six piés de circonférence. Ses branches partent de son milieu & de son sommet, & s'étendent beaucoup plus en hauteur ou verticalement qu'horisontalement; il croît dans les lieux sablonneux. Sa racine est noire, astringente au goût, & pousse des fibres à une grande distance. Le bois d'agaty est tendre, & d'autant plus tendre qu'on le prend plus voisin du coeur. Si l'on fait une incision à l'écorce, il en sort une liqueur claire & aqueuse, qui s'épaissit & devient gommeuse peu après sa sortie. Ses feuilles sont ailées. Elles ont un empan & demi de long. Elles sont formées de deux lobes principaux, unis à une maîtresse côte, & opposées directement. Leur pédicule est fort court & courbé en devant. Leurs petits lobes sont oblongs & arrondis par les bords. Ils ont environ un pouce & demi de longueur & un travers de doigt de largeur. Cette largeur est la même à leur sommet qu'à leur base. Leur tissu est extrèmement compact & uni; d'un verd éclatant en dessus, pâle en dessous, & d'une odeur qu'ont les féves quand on les broie. De la grosse côte partent des ramifications déliées, qui tapissent toute la surface des feuilles. Ces feuilles se fermont pendant la nuit, c'est - à - dire que leurs lobes s'approchent.

Les fleurs sont papilionacées, sans odeur, naissent quatre à quatre, ou cinq à cinq, ou même en plus grand nombre, sur une petite tige qui sort d'entre les ailes des feuilles. Elles sont composées de quatre pétales, dont un s'éleve au - dessus des autres. Les latéraux forment un angle, sont épais, blancs & striés par des veines, blanches d'abord, puls jaunes & ensuite rouges. Les étamines des fleurs forment un angle & se distribuent, à leur extrémité, en deux filamens qui portent deux sommets jaunes & oblongs. Le calice qui environne la base des pétales est profond, composé de quatre portions ou feuilles courtes, arrondies & d'un verd pâle.

Lorsque les fleurs sont tombées, il leur succede des cosses longues de quatre palmes, & larges d'un travers de doigt, droites, un peu arrondies, vertes & épaisses. Ces cosses contiennent des féves oblongues, arrondies, placées chacune dans une loge, séparée d'une autre loge par une cloison charnue, qui regne tout le long de la cosse; les féves ont le goût des nôtres, & leur ressemblent, excepté qu'elles sont beaucoup plus petites. Elles blanchissent à mesure qu'elles mûrissent; on peut en manger. Si les tems sont pluvieux, cet arbre portera des fruits trois ou quatre fois l'année.

Sa racine broyée dans de l'urine de vache, dissippe les tumeurs. Le suc tiré de l'écorce, mêlé avec le miel & pris en gargarisme, est bon dans l'esquinancie, & les aphthes de la bouche. Je pourrois encore rapporter d'autres propriétés des différentes parties de cet arbre: mais elles n'en seroient pas plus réelles, & mon témoignage n'ajoûteroit rien à celui de Ray, d'où la description précédente est tirée.

AGDE

* AGDE, (Géog.) ville de France en Languedoc, au territoire d'Agadez, differ. de long. à l'Observatoire de Paris, 1d 7'37" à l'orient. Lat. 43 - 18 - 54. Mém. de l'Acad. 1724, pag. 89. Hist.

AGE

* AGE, (Myth.) Les Poëtes ont distribué le tems qui suivit la formation de l'homme, en quatre âges. L'âge d'or, sous le regne de Saturne au ciel, & sous celui de l'innocence & de la justice en terre. La terre produisoit alors sans culture, & des fleuves de miel & de lait couloient de toutes parts. L'âge d'argent, sous lequel ces hommes commencerent à être moins justes & moins heureux. L'âge d'airain, où le bonheur des hommes diminua encore avec leur vertu; & l'âge de fer, sous lequel, plus méchans que sous l'âge d'airain, ils furent plus malheureux. On trouvera tout ce système exposé plus au long dans l'ouvrage d'Hésiode, intitulé Opera & dies; ce Poëte fait à son frere l'histoire des siecles écoulés, & lui montre le malheur constamment attaché à l'injustice, afin de le détourner d'être méchant. Cette allégorie des âges est très - philosophique & très - instructive; elle étoit très - propre à apperendre aux peuples à estimer la vertu ce qu'elle vaut.

Les Historiens, ou plûtôt les Chronologistes, ont divisé l'age du Monde en six époques principales, entre lesquelles ils laissent plus ou moins d'intervalles, selon qu'ils font le monde plus ou moins vieux. Ceux qui placent la création six mille ans avant Jesus - Christ, comptent pour l'âge d'Adam jusqu'au déluge, 2262 ans; depuis le déluge jusqu'au partage des Nations, 738; depuis le partage des Nations jusqu'à Abraham, 460; depuis Abraham jusqu'à la pâque des Israëlites, 645; depuis la pâ que des Israëlites jusqu'à Saül, 774; depuis Saül jusqu'à Cyrus, 583; & depuis Cyrus jusqu'à Jesus - Christ, 538.

Ceux qui ne font le monde âgé que de quatre mille ans, comptent de la création au déluge, 1656; du déluge à la vocation d'Abraham, 426; depuis Abraham jusqu'à la sortie d'Egypte, 430; depuis la sortie d'Egypte jusqu'à la fondation du Temple, 480; depuis la fondation du Temple jusqu'à Cyrus, 476; depuis Cyrus jusqu'à Jesus - Christ, 532.

D'autres comptent de la création à la prise de Troie, 2830 ans; & à la fondation de Rome, 3250; de Carthage vaincue par Scipion à Jesus - Christ, 200; de Jesus - Christ à Constantin, 312, & au rétablissement de l'Empire d'Occident, 808.

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