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Les Turcs se servent de ce mot dans ce dernier
sens; ainsi chez eux l'Aga des Janissaires est le Colonel de cette troupe. Le Capi - Aga est le Capitaine
de la porte du Serrail. Voyez
Ils donnent aussi quelquefois le titre d'Aga par politesse à des personnes de distinction, sans qu'elles ayent de charge ni de commandement. Mais aux personnes revêtues du titre d'Aga, par honneur & par respect pour leur dignité, on emploie le mot d'Agarat, terme pluriel, au lieu de celui d'Aga qui est singulier. Ainsi parmi nous, au lieu de vous, nous disons à certaines personnes votre Grandeur; & au lieu de je, un Ministre ou Officier Général écrit nous, &c.
En quelques occasions, au lieu d'Aga, ils disent
Agasi ou Agassi: ainsi ils appellent l'Aga ou Commandant général de la Cavalerie, Spahilar Agassi.
Voyez
Dans les commencemens ces agapis se passoient
sans désordre & sans scandale, au moins les en bannissoit - on séverement, comme il paroît par ce que
S. Paul en écrivit aux Corinthiens. Epit. I. ch. XI.
Les Payens qui n'en connoissoient ni la police ni la
fin, en prirent occasion de faire aux premiers Fideles les reproches les plus odieux. Quelque peu
fondés qu'ils fussent, les Pasteurs, pour en bannir
toute ombre de licence, défendirent que le baiser de
paix par où finissoit cette assemblée se donnât entre
les personnes de sexe différent, ni qu'on dresât des
lits dans les Eglises pour y manger plus commodément: mais divers autres abus engagerent insensiblement
à supprimer les agapes. S. Ambroise & S. Augustin y travaillerent si essicacement, que dans l'Eglise de Milan l'usage en cessa entierement, & que
dans celle d'Afrique il ne subsista plus qu'en faveur
des Clercs, & pour exercer l'hospitalité envers les
étrangers, comme il paroît par le troisieme Concile
de Carthage. Thomass. Discip. de l'Eglise, part. III
Quelques Critiques pensent, & avec raison, que c'est de ces agapes que parle S. Paul dans l'endroit que nous avons déjà cité. Ce qu'ils ajoûtent n'est pas moins vrai; savoir, que la perception de l'Eucharistie ne se faisoit pas dans les agapes mêmes, mais immédiatement après, & qu'on les faisoit en mémoire de la derniere cene que Jesus - Christ célébra avec ses Apôtres, & dans laquellle il institua l'Eucharistie: mais depuis qu'on eut réglé qu'on recevroit ce Sacrement à jeun, les agapes précéderent la communion.
D'autres Ecrivains prétendent que ces agapes n'é<cb->
Mais outre que le témoignage de Fauste, ennemi des Catholiques, n'est pas d'un grand poids, son objection & celle de Sédulius ne sont d'aucune force, dès qu'on fait attention que les Juifs étoient dans l'usage de manger des victimes qu'ils immoloient au vrai Dieu, & qu'en ces occasions ils rassembloient leurs parens & leurs amis. Le Christianisme qui avoit pris naissance parmi eux, en prit cette coûtume, indifférente en elle - même, mais bonne & loüable par le motif qui la dirigeoit. Les premiers fideles d'abord en petit nombre, se considéroient comme une famille de freres, vivoient en commun: l'esprit de charité institua ces repas, où régnoit la tempérance: multipliés par la suite, ils voulurent conserver cet usage des premiers tems; les abus s'y glisserent, & l'Eglise fut obligée de les interdire.
On trouve dans les Epitres de S. Grégoire le Grand que ce Pape permit aux Anglois nouvellement convertis de faire des festins sous des tentes ou des feuillages, au jour de la dédicace de leurs églises ou des fêtes des Martyrs, auprés des églises, mais non pas dans leur enceinte. On rencontre aussi quelques traces des agapes dans l'usage où sont plusieurs Eglises Cathédrales & Collégiales de faire, le Jeudi - saint, après le lavement des piés & celui des autels, une collation dans le Chapitre, le Vestiaire, & même dans l'Eglise. Tertull. orig. Clem. Alex. Minut. Felix. S. Aug. S. Chrysost. S. Greg. Ep. 71. L. IX. Baronius, ad ann. 57. 377. 384. Fleury, Hist. eccles. tome I. page 94. Liv. I.
Ce mot signifie bien aimées, & comme le précédent
il est dérivé du grec
Dans la premiere ferveur de l'Eglise naissante,
ces pieuses sociétés, loin d'avoir rien de criminel,
étoient nécessaires à bien des égards. Car le petit
nombre de Vierges, qui faisoient avec la Mere du
Sauveur partie de l'Eglise, & dont la plûpart étoient
parentes de Jesus - Christ ou de ses Apôtres, ont vécu
>n commun avec eux comme avec tous les autres
fideles. Il en fut de même de celles que quelques
Apôtres prirent avec eux en allant prêcher l'Évangile aux Nations; outre qu'elles étoient probablement
leurs proches parentes, & d'ailleurs d'un âge
& d'une vertu hors de tout soupçon, ils ne les retinrent
auprès de leurs personnes que pour le seul intérêt
de l'Évangile, afin de pouvoir par leur moyen,
comme dit Saint Clement d'Alexandrie, introduire
la foi dans certaines maisons, dont l'accès n'étoit permis
qu'aux femmes; car on sait que chez les Grecs
surtout, le gynecée ou appartement des femmes étoit
séparé, & qu'elles avoient rarement communication
avec les hommes du dehors. On peut dire la même
chose des Vierges dont le pere étoit promu aux Ordres sacrés, comme des quatre filles de Saint Philippe Diacre, & de plusieurs autres: mais hors de ces
cas privilégiés & de nécessité, il ne paroît pas que
l'Eglise ait jamais souffert que des Vierges, sous quelque
prétexte que ce fû>, vécussent avec des Ecclésiastiques autres que leurs plus proches parens. On
voit par ses plus anciens monumens qu'elle a toûjours
interdit ces sortes de sociétés. Car Tertullien, dans
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