LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798

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Page 169

On appeloit autrefois le premier Dimanche de Carême, Le Dimanche des Brandons, parce que ce jour--là le peuple allumoit des feux, dansoit à l'entour, et en portoit dans les rues et dans les campagnes.

On dit figurément et dans le style élevé: Les brandons de la discorde. Jeter le brandon de la discorde parmi les citoyens. Cet écrit est un brandon de guerre civile.

BRANDONNER

BRANDONNER. v. act. Mettre des brandons. Brandonner un héritage.

Brandonné, ée

Brandonné, ée. participe.

BRANLANT, ANTE

BRANLANT, ANTE. adject. Qui branle, qui penche tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Avoir la tête branlante, les jambes branlantes.

On dit proverbialement et figurém. De quelqu'un, ou de quelque chose de mal assuré, et qui paroît près de tomber, que C'est un Château branlant. Cela se dit familièr. d'Un vieillard ou d'un convalescent mal assuré sur ses jambes.

BRANLE

BRANLE. s. m. Agitation de ce qui est remué, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Le branle du carrosse lui fait mal. Cela a un grand branle. Mettre les cloches en branle. Sonner en branle.

Branle

Branle. Première impulsion donnée à une chose. Suivre le branle général.

Dans ce sens--là on dit figurément et familièrem. Être en branle, pour dire, Commencer à être en mouvement pour faire quelque chose, à être en action. Cet homme est paresseux; mais quand il est une fois en branle, il en fait plus qu'un autre.

On dit figurément, Donner le branle aux autres, pour dire, Les mettre en disposition, les mettre en train d'agir; et, Donner le branle à une affaire, pour dire, La mettre en mouvement, la faire avancer, la mettre en état d'être décidée. Il a donné un grand branle à cette affaire.

On dit aussi figurément, Mettre les autres en branle, pour dire, Les mettre en train, les mettre en mouvement.

Branle

Branle. Espèce de danse de plusieurs personnes qui se tiennent par la main, et qui se mènent tour--à tour. Grand branle. Branle gai. Branle à mener. Danser un branle. Mener un branle. Le branle de Metz, les branles de Poitou.

On dit proverbialem. d'Un homme et d'une femme d'une gaîté excessive, qu'Il est fou, qu'elle est folle comme le branle gai, ou simplement, comme branle gai.

Branle

Branle, se dit aussi De l'air sur lequel on danse un branle. Jouer un branle.

On dit figurément, Mener un branle, pour dire, Commencer et être suivi de plusieurs autres. Vous voulez que nous nous régalions l'un après l'autre, menez le branle.

Branle

Branle, se dit aussi d'Une espèce de lit suspendu, dont on se sert dans les vaisseaux. Coucher dans un branle.

Branle -- bas

Branle -- bas. Terme de Marine. Commandement qu'on fait de détendre tous les branles d'entre les ponts, pour se préparer au combat. On fit le commandement de branle--bas.

BRANLEMENT

BRANLEMENT. s. m. Mouvement de ce qui branle. Branlement de tête. Le branlement d'un carrosse.

BRANLER

BRANLER. v. a. Agiter, mouvoir, remuer, faire aller de -- çà et de -- là. Branler les jambes. Branler les bras. Branler la tête.

On dit, Branler le menton, branler la mâchoire, pour dire, Manger. Il est bas.

Branler

Branler, est aussi neutre, et signifie, Être agité, pencher de côté et d'autre. Tout le plancher branle. La tête lui branle. Les dents lui branlent. En ce sens on dit proverbialement, Tout ce qui branle ne tombe pas.

On dit figurément et familièrement d'Un homme qui est engagé dans un parti qu'il est tenté d'abandonner, ou un poste qu'il est près de perdre, qu'Il branle au manche.

Branler

Branler, s'emploie encore en plusieurs phrases, où il a diverses significations. Ainsi on dit, Ne branlez pas de là, pour dire, Demeurez là, tenezvous où vous êtes, ne bougez pas de là; et figurément, que Des enfans n'oseroient branler devant leur père, pour dire, qu'Ils sont dans une crainte et dans une contrainte continuelle devant leur père.

Branlé, ée

Branlé, ée. participe.

BRANLOIRE

BRANLOIRE. s. f. On appelle ainsi Un ais posé en travers et en équilibre sur quelque chose d'élevé, et aux deux bouts duquel deux enfans font tour--à--tour. le contre--poids.

BRAQUE

BRAQUE ou BRAC. subst. Espèce de chien de chasse. Un braque. Une braque. Ce braque arrête bien.

On dit proverbialem. Étourdi comme un braque, fou comme un braque; et figurément d'Un jeune étourdi, C'est un braque. Il est familier.

BRAQUEMART

BRAQUEMART. s. m. Épée courte et large qu'on portoit autrefois le long de la cuisse.

BRAQUEMENT

BRAQUEMENT. s. m. L'action de braquer, ou La situation de ce qui est braqué. Le braquement d'un carrosse, le braquement d'un canon.

BRAQUER

BRAQUER. v. act. Il ne se dit que De certaines choses qu'on peut tourner et présenter d'un côté ou d'un autre. Braquer un timon. Braquer un carrosse. Braquer le canon contre les ennemis. Braquer une lunette.

Braqué, ée

Braqué, ée. part. Canon braqué.

On dit figurément, qu'Un homme est braqué au sujet d'une affaire, contre une affaire, contre une idée, pour dire, qu'Il est fortement prévenu, qu'il y est déterminément opposé. Il est familier.

BRAS

BRAS. subst. mas. Partie du corps humain qui tient à l'épaule. Bras droit. Bras gauche. Bras fort. Bras nerveux. Gros bras. La force du bras. Lever, hausser, étendre le bras. Être blessé au bras. Avoir le bras rompu, cassé, démis. Monter, tirer à bras, à force de bras. Moulin à bras. Civière à bras. Couper, rompre bras et jambes à quelqu'un. Elle portoit un enfant sur ses bras, entre ses bras. Porter un paquet sous le bras. Ils s'embrassèrent bras dessus, bras dessous. Il a le bras en écharpe. Il va les bras pendans.

On dit, Avoir les bras retroussés, pour dire, Avoir la manche retroussée de manière que le bras paroisse à nu.

On dit, À tour de bras, pour dire, De toute sa force. Il lui donna un coup de bâton à tour de bras.

On dit, qu'Un homme ne vit que de ses bras, pour dire, qu'Il est fort pauvre, et qu'il ne vit que du travail de ses bras.

On dit figurément, Demeurer les bras croisés, pour dire, Demeurer sans rien faire.

On dit figurément d'Un Juge, d'un Arbitre, ou de toute autre personne qui retranche à quelqu'un beaucoup de ses droits, de ses prétentions, qu'Il lui coupe bras et jambes. Cet arrêt, cette Sentence arbitrale nous a coupé bras et jambes. Cet Examinateur, par les retranchemens qu'il a faits à cet ouvrage, a coupé bras et jambes à l'Auteur.

On dit, Couper bras et jambes, dans un autre sens, pour dire, Mettre quelqu'un dans l'impuissance d'agir, lui ôter les moyens d'agir. Il se dit aussi pour, Décourager, causerungrand étonnement, une sorte de stupeur et d'immobilité. Cette nouvelle nous coupe bras et jambes. Il est familier.

On dit figurément, Se jeter entre les bras de quelqu'un, pour dire, Se mettre sous sa protection, recourir à lui pour en avoir du secours. Se voyant persécuté de. tous côtés, il se jeta entre les bras d'un tel. Se jeter entre les bras de Dieu, dans les bras de sa miséricorde.

On dit, qu'Un Médecin a tiré un homme d'entre les bras de la mort, des bras de la mort, pour dire, qu'Il l'a guéri d'un mal qui sembloit mortel.

On dit figurément, Recevoir quelqu'un à bras ouverts, pour dire, Le recevoir avec grande joie.

On dit figurément, qu'Un homme tend les bras à un autre, pour dire, qu'Il est prêt à le recevoir, à lui donner sa protection. Ce fils a fait de grandes fautes; mais son père l'invite au repentir, et lui tend les bras. Et on dit, que Dieu nous tend les bras, qu'il nous tend les bras de sa miséricorde, pour dire, qu'Il est toujoursprêt à nous pardonner.

On dit figurément et proverbialem. Avoir quelqu'un sur les bras, pour dire, En être chargé ou importuné. Cette pauvre veuve a cinq enfans sur les bras. Cet homme--là est sur mes bras, il faut que je le nourrisse. Que cet homme--là est importun! je l'ai toujours sur les bras.

Bras

Bras, se prend figurément pour Puissance. Le bras de Dieu n'est pas raccourci. Et on appelle figurém. Bras séculier, La puissance temporelle. Implorer le bras séculier. Livrer un Ecclésiastique au bras séculier.

On dit figurément et familièrement De quelqu'un, qu'Il a les bras longs, pour dire, que Son pouvoir, son crédit s'étend bien loin, et qu'on ne l'offense pas impunément.

Il se prend aussi figurément pour Vaillance et exploits militaires. Tout cède à l'effort de son bras.

On dit figurément, qu'Un homme est le bras droit d'un autre, pour dire, qu'Il est le principal instrument dont cet autre se sert en toutes choses.

Bras

Bras, se dit figurément d'Un canal ou d'une rivière qui se sépare en deux, en trois. Le Rhin se sépare en plusieurs bras. Le plus grand bras est celui de....

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