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Le plomb étant découvert, on y met l'argent. Si on enveloppe l'argent, il vaut mieux l'envelopper dans une lame de plomb, que dans une feuille de papier; parce qu'il seroit à craindre que le papier ne s'arrêtât à la coupelle.
L'argent dans la coupelle se fond, & tourne sans cesse de bas en haut & de haut en bas, formant des globules qui grossissent de plus en plus à mesure que la masse diminue; & enfin ces globules, que quelques - uns nomment fleurs, diminuent en nombre, & deviennent si gros, qu'ils se réduisent à un qui couvre toute la matiere, en faisant une corruscation ou éclair, & reste immobile. Lorsque l'argent est dans cet état, on dit qu'il fait l'opale, & pendant ce tems il paroît tourner. Enfin on ne le voit plus remuer; il paroît rouge; il blanchir, & on a peine à le distinguer de la coupelle; & dans cet état il ne tourne plus. Si on le tire trop vîte pendant qu'il tourne encore, l'air le saisissant il vegette, & il se met en spiralle ou en masse hérissée, & quelquefois il en sort de la coupelle.
Il y a quelques différences entre la façon de coupeller en petit, & celle de coupeller en grand: par exemple, lorsqu'on coupelle en grand, on souffle sur la coupelle pendant que l'argent tourne, pour le dégager de la litarge; on présente à la litarge un écoulement, en pratiquant une échancrure au bord de la coupelle, & on retire la litarge avec un rateau; ce qui fait que lorsque l'ouvrier ne travaille pas bien, on trouve du plomb dans la litarge, & quelquefois de l'argent; ce qui n'arrive pas, & ce qu'on ne fait pas lorsqu'on coupelle en petit. Il faut dans cette opération compter sur seize parties de plomb pour chaque partie d'alliage.
L'assinage de l'argent au salpetre se fait en faisant fondre de l'argent dans un creuset dans un fourneau à vent; lorsque l'argent est fondu, c'est ce qu'on appelle la matiere est en bain: l'argent étant dans cet état, on jette dans le creuset du salpetre, & on laisse bien fondre le tout ensemble; ce qu'on appelle braser bien la matiere en bain.
On retire le creuset du feu, & on verse par inclination dans un baquet plein d'eau où l'argent se met en grenaille, pourvû qu'on remue l'eau avec un balai ou autrement: si l'eau est en repos, l'argent tombe en masse.
On fond aussi l'argent trois fois, en y mettant du salpetre & un peu de borax chaque fois; & la troisieme fois, on laisse refroidir le creuset sans y toucher, & on le verse dans une lingotiere; ensuite on le casse, & on y trouve un culot d'argent fin: les scories qui sont dessus, sont composées du salpetre & de l'alliage qui étoit dans l'argent.
Deux onces de salpetre & un gros de borax calciné par marc d'argent, ce qu'on réitere tant que les scories ont de la couleur.
On peut affiner l'or par le nitre, comme on affine par ce moyen l'argent, si ce n'est qu'il ne faut pas y employer le borax, parce qu'il gâte la couleur de l'or: l'or melé d'argent ne peut s'affiner par le salpetre.
L'affinage de l'or se fait en mettant fondre de l'or dans un creuset, & on y ajoûte peu à peu, lorsque l'or est fondu, quatre fors autant d'antimoine: lorsque le tout sera dans une fonte parfaite, on versera la matiere dans un culot, & lorsqu'elle sera refroidie, on séparera les scories du métal; ensuite on fera fondre ce métal à feu ouvert pour en dissiper l'antimoine en soufflant; ou pour avoir plûtôt fait, on y jettera à différentes reprises du salpetre.
L'antimoine n'est meilleur que le plomb pour affiner l'or, que parce qu'il emporte l'argent, au lieu que le plomb le laisse, & même en donne.
Il y a l'affinage de l'or par l'inquart qui se fait par le moyen de l'esprit de nitre, qui dissout l'alliage de l'or & l'en sépare. Cet affinage ne se peut faire que lorsque l'alliage surpasse de beaucoup en quantité l'or; il faut qu'il y ait le quart d'or: il se peut faire lorsqu'il y en a plus; il ne se fait pas si bien lorsqu'il y en a moins.
On affine aussi l'or par la cimentation, en mettant couche sur couche des lames d'or & du ciment compo>é avec de la brique en poudre, du sel ammoniac & du sel commun, & on calcine le tout au feu: il y en a qui mettent du vitriol; d'autres du verd de gris, &c.
Affiner, v. a. rendre plus pur: affiner l'argent, c'est purifier ce métal de tous les métaux qui peuvent lui être unis, en les séparant entierement de lui.
Affiner estaussi neutre: on peut dire l'or s'affine, &c.
Affineur, s. m. celui qui affine l'or & l'argent, &c.
Affinerie, s. f. lieu où l'on rend plus purs les métaux, le sucre, &c. Affinerie se dit aussi du ser affiné. On peut dire, j'ai acheté tant de milliers d'affinerie.
Il y en a qui disent raffiner, raffinement, raffineur & raffiné: mais ces mots sont plus propres dans le moral que dans le physique. Voyez sur ces différentes affineries les articles des métaux. (M)
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