ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 1:91

boucles au lieu de mailles pour accrocher les filets; c'est ce qu'ils appellent jetter des accrues.

ACCUBITEUR

ACCUBITEUR, s. m. (Hist. anc.) Officier du Palais des Empereurs de Constantinople. C'étoit un Chambellan qui couchoit auprès du Prince, pour la sûreté de sa personne. (G)

ACCUL

ACCUL, s. m. terme de Marine: les Navigateurs de l'Amérique se servent de ce mot pour désigner l'enfoncement d'une baie. Le mot de cul - de - sac a parmi eux la même signification. Ils disent l'accul du petit Goave, & le cul - de - sac de la Martinique. (Z)

ACCULÉ

ACCULÉ, terme de Blason; il se dit d'un cheval cabré quand il est sur le cul en arriere, & de deux canons opposés sur leurs affuts, comme les deux que le Grand - Maître de l'Artillerie met au bas de ses armoiries pour marque de sa dignité.

Harling en Angleterre, d'argent à la licorne acculée de sable accornée & onglée d'or. (V)

ACCULEMENT ou ACULEMENT

ACCULEMENT ou ACULEMENT, s. m. terme de Marine: c'est la proportion suivant laquelle chaque gabarit s'éleve sur la quille plus que la maîtresse côte, ou premier gabarit, ou l'évidure des membres qu'on place à l'avant & à l'arriere du vaisseau. Voy. Varangue acculée. (Z)

ACCULER

ACCULER (Manége.) se dit lorsque le cheval qui manie sur les voltes ne va pas assez en avant à chacun de ses tems & de ses mouvemens; ce qui fait que ses épaules n'embrassent pas assez de terrein, & que sa croupe s'approche trop près du centre de la volte. Cheval acculé, votre cheval s'accule & s'entable tout à la fois. Les chevaux ont naturellement de l'inclination à s'acculer en faisant les demi - voltes. Quand les Italiens travaillent les chevaux au répolon, ils affectent de les acculer. Acculer a un autre sens parmi le vulgaire, & se dit d'un cheval qui se jette & s'abandonne sur la croupe en desordre lorsqu'on l'arrête, ou qu'on le tire en arriere. Voyez Volte, Répolon. &c. (V)

ACCUMULATION

ACCUMULATION, subst. f. entassement, amas de plusieurs choses ensemble. Ce mot est fait du Latin ad, & cumulus, monceau.

Accumulation

Accumulation ou Cumulation, en Droit, est la jonction de plusieurs titres avec lesquels un prétendant se présente pour obtenir un héritage ou un bénéfice, qu'un seul de ces titres pourroit lui acquérir. Voyez Cumulation. (H)

ACCUSATEUR

ACCUSATEUR, s. m. en Droit, est celui qui poursuit quelqu'un en Justice pour la réparation d'un crime qu'il lui impute. Chez les Romains l'accusation étoit publique; & tout citoyen se pouvoit porter accusateur. En France un particulier ne se peut porter accusateur qu'entant que le crime lui a apporté personnellement du dommage, & il ne peut conclurre qu'à des réparations civiles: mais il n'appartient qu'au Ministere public, c'est - à - dire, au Procureur Général ou son Substitut, de conclurre à des réparations pénales: c'est lui seul qui est chargé de la vindicte publique. Et le particulier qui révele en Justice un crime où il n'est point intéressé, n'est point accusateur, mais simple dénonciateur, attendu qu'il n'entre pour rien dans la procédure, & n'est point poursuivant concurremment avec le Procureur Général, comme l'est l'accusateur intéressé.

Dans le cas où l'accusé se trouveroit innocent par l'évenement du Procès, l'accusateur privé doit être condamné à des dommages & intérêts, à l'exception d'un petit nombre de cas; au contraire du Procureur Général, contre lequel l'accusé absous ne peut prétendre de recours pour raison de dommages & intérêts; parce que l'usage de ce recours nuiroit à la recherche des crimes, attendu que les Procureurs du Roi ne l'entreprendroient qu'en tremblant, s'ils étoient responsables en leur nom de l'évenement du Procès. Seulement, si au défaut de partie civile il y a un dénonciateur, l'accusé absous pourra s'en prendre à lui pour ses dommages & intérêts.

Accusateur differe de dénonciateur, en ce qu'on suppose que le premier est intéressé à la recherche du crime qu'il révele, au contraire du dénonciateur.

ACCUSATIF

ACCUSATIF, s. m. terme de Grammaire; c'est ainsi qu'on appelle le 4e cas des noms dans les Langues qui ont des déclinaisons, c'est - à - dire, dans les Langues dont les noms ont des terminaisons particulieres destinées à marquer différens rapports, ou vûes particulieres sous lesquelles l'esprit considere le même objet. « Les cas ont été inventés, dit Varron, afin que celui qui parle puisse faire connoître, ou qu'il appelle, ou qu'il donne, ou qu'il accuse. Sunt destinati casus ut qui de altero diceret, distinguere posset, quùm vocaret, quùm daret, quùm accusaret; sic alia quoedam discrimina quoe nos & Groecos ad declinandum duxerunt. Varro, lib. I. de Anal.

Au reste les noms que l'on a donnés aux différens cas ne sont tirés que de quelqu'un de leurs usages, & sur - tout de l'usage le plus fréquent, ce qui n'empêche pas qu'ils n'en aient encore plusieurs autres, & même de tout contraires; car on dit également donner à quelqu'un, & ôter à quelqu'un, défendre & accuser quelqu'un; ce qui a porté quelques Grammairiens (tel est Scaliger) à rejetter ces dénominations, & à ne donner à chaque cas d'autre nom que celui de premier, second, & ainsi de suite jusqu'à l'ablatif, qu'ils appellent le sixieme cas.

Mais il suffit d'observer que l'usage des cas n'est pas restraint à celui que leur dénomination énonce. Tel est un Seigneur qu'on appelle Duc ou Marquis d'un tel endroit; il n'en est pas moins Comte ou Baron d'un autre. Ainsi nous croyons que l'on doit conserver ces anciennes dénominations, pourvû que l'on explique les différens usages particuliers de chaque cas.

L'accusatif fut donc ainsi appellé, parce qu'il servoit à accuser, accusare aliquem: mais donnons à accuser la signification de déclarer, signification qu'il a même souvent en François, comme quand les Négocians disent accuser la réception d'une Lettre; & les joüeurs de Piquet, accuser le point. En déterminant ensuite les divers usages de ces cas, j'en trouve trois qu'il faut bien remarquer.

1. La terminaison de l'accusatif sert à faire connoître le mot qui marque le terme ou l'objet de l'action que le verbe signifie. Augustus vicit - Antonium, Auguste vainquit Antoine. Antonium est le terme de l'action de vaincre; ainsi Antonium est à l'accusatif, & détermine l'action de vaincre. Vocem proecludit metus, dit Phedre en parlant des grenouilles épouvantées du bruit que fit le soliveau que Jupiter jetta dans leur marais; la peur leur étouffa la voix, vocem est donc l'action de proecludit. Ovide parlant du palais du Soleil, dit que materiem superabat opus; materiem ayant la terminaison de l'accusatif, me fait entendre que le travail surpassoit la matiere. Il en est de même de tous les verbes actifs transitifs, sans qu'il puisse y avoir d'exception, tant que ces verbes sont présentés sous la forme d'actifs transitifs.

Le second service de l'accusatif c'est de terminer une de ces prépositions qu'un usage arbitraire de la Langue Latine détermine par l'accusatif. Une préposition n'a par elle - même qu'un sens appellatif; elle ne marque qu'une sorte, une espece de rapport particulier: mais ce rapport est ensuite appliqué, & pour ainsi dire individualisé par le nom qui est le complément de la préposition: par exemple, il s'estleyé avant, cette préposition avant marque une priorité. Voilà l'espece de rapport: mais ce rapport doit être déterminé. Mon esprit est en suspens jusqu'à ce que vous me disiez avant qui ou avant quoi. Il s'est levé avant le jour, ante diem; cet accusatif diem détermine,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.