Dictionnaire de l'Académie Française, 4ème edition (1762)

RECHERCHE Accueil Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

Page 182

contre le respect dû à Dieu & aux choses sacrées. Blasphème horrible, exécrable. Proférer un blasphème. Dire un blasphème.

BLASPHÉMER. v.n. Proférer un blasphème, des blasphèmes. Vous blasphémez. On ne sauroit dire cela sans blasphémer.

Il est aussi quelquefois actif. Blasphémer le saint nom de Dieu.

BLASPHÉMÉ, ÉE, participe .

BLATIER. s.m. Marchand de blé. Il ne se dit guère que de ceux qui transportent du blé sur des chevaux d'un marché à l'autre. Marchand blatier.

BLÉ. s.m. Plante qui produit le grain dont on fait le pain. Du blé en herbe. Du blé en tuyau. Le blé est en épi. Terre à blé. Voilà une belle pièce de blé. Blé froment. Blé seigle. Blé épais. Blés niélés, bruinés. Les blés sont beaux. Une gerbe de blé. Un épi de blé. Couper les blés. Scier les blés. Battre le blé. Serrer le blé. Mettre le blé en grange.

On appelle Grands blés, Les blés froment, & les blés seigle. Blés méteil, Le blé moitié froment, moitié seigle. Petits blés, L'orge & l'avoine. Et Blé noir, ou Blé Sarasin, Une autre plante qui porte par petites grapes un grain noir, & qui a des angles aigus.

On appelle aussi Blé ergoté, Certains grains noirs, qui dans les épis du seigle sont allongés en forme d'ergot ou de corne. Ces grains sont d'une qualité très-mauvaise; & mêlés dans la farine, ils causent de fâcheuses maladies.

BLÉ signifie aussi le grain seul. Il y a bien du blé dans ces greniers. Ces greniers sont pleins de blé. Un sac de blé. Un boisseau, un setier, un muid de blé. Vendre du Blé. Acheter du Blé. Le blé est cher. Un grand amas de blé. Un Marchand de blé. Enlever tout le blé d'un marché. Faire provision de blé. Serrer le blé. Semer du blé. Blé qui germe. Moudre du blé. Mesurer du blé. Un grain de blé. Un tas de blé. Un monceau de blé. La traite des blés. Vendre ses blés.

On dit proverbialement, Manger son blé en verd ou en herbe, pour dire, Manger son revenu par avance. Être pris comme dans un blé, pour dire, Être surpris sans pouvoir s'échapper. Crier famine sur un tas de blé, pour dire, Se plaindre lorsqu'on est dans l'abondance. Et en parlant des choses dont la garde est bonne, & peut même être avantageuse, on dit que C'est du blé en grenier.

BLÉ DE TURQUIE, ou MAÏS s.m. Plante dont le grain qui croît sur de longs épis est farineux, & sert de nourriture à une grande partie des peuples d'Asie, d'Afrique & d'Amérique. On la cultive en France, mais principalement pour engraisser la volaille. Le pain de Maïs est lourd & pesant sur l'estomac.

BLÉ DE VACHE, ou MELAMPIRUM s.m. Plante ainsi nommée, parce que les boeufs & les vaches en sont avides. Elle croît ordinairement dans les blés.

BLÊCHE. adj. de t. g. Terme d'injure, qui signifie Un homme mou, qui n'a point de fermeté, & qui n'a pas la force de tenir les paroles qu'il donne. C'est un homme bien blêche.

On l'emploie aussi substantivement. C'est un blêche. C'est un vrai blêche. Il est du style familier.

BLEIME. s.f. Sorte de mal qui vient au sabot d'un cheval, & qui est causé par un sang meurtri qui s'y est amassé. Un cheval qui boîte d'une bleime.

BLÊME. adj. de t. g. Pâle Avoir le visage blême. Avoir le teint blême.

BLÊMIR. v.n. Pâlir, devenir blême. Vous lui avez dit quelque chose qui l'a fait blêmir. C'est un Comédien, il rougit, il pâlit, il blêmit quand il lui plaît.

BLESSER. v.a. Donner un coup qui cause de la douleur, soit que le coup fasse une plaie, soit qu'il n'en fasse point. Blesser quelqu'un, le blesser légérement, le blesser dangereusement, le blesser à mort. Il n'a point encore fait de campagne qu'il n'ait été blessé.

Lorsqu'en parlant de guerre, de combat, on dit que Quelqu'un a été blessé, on entend toujours parler d'un coup qui a fait plaie. Il n'a pas été blessé, il n'a reçu qu'une contusion.

On dit figurément & poëtiquement, que L'amour blesse les coeurs, que Les yeux d'une belle femme blessent les coeurs.

BLESSER signifie aussi simplement, Causer quelque incommodité. Mes souliers me blessent. Et proverbialement, pour donner à entendre que les gens qui paroissent les plus heureux, ont souvent des chagrins secrets, on dit, Vous ne savez pas où le soulier le blesse, où le but le blesse.

On dit figurément, qu'Un objet blesse la vie, qu'un son blesse l'oreille, pour dire, qu'Il fait une impression fâcheuse. Et on dit pareillement, que Des nudités, que des paroles deshonnêtes blessent la pudeur, que des objets ou des récits affreux blessent l'imagination, pour dire, que Ces nudités, ces paroles sont contraires à la pudeur, que ces objets ou ces récits portent une impression désagréable dans l'imagination.

On dit aussi, Blesser l'honneur & la réputation de quelqu'un, blesser l'amitié, blesser la bonne foi, pour dire, Faire quelque chose contre l'honneur & la réputation de quelqu'un, faire quelque chose contre ce qu'on doit à l'amitié, à la bonne foi. Et qu'Un homme a le coeur blessé de quelque chose, pour dire, qu'Il en est offensé.

BLESSER signifie aussi, Faire tort, faire préjudice, porter dommage. Cela blesse le public. Cela ne blesse personne. La clause de cette transaction, de ce contrat me blesse.

Lorsque Blesser se joint avec les pronoms personnels, il se prend quelquefois pour Se faire du mal à soi-même par accident & par mégarde. Il s'est blessé en tombant. Ne vous êtes-vous point blessé?

On dit d'Une femme grosse, qu'Elle s'est blessée, pour dire, qu'Il lui est arrivé quelque accident qui l'a incommodée par rapport à son fruit. Elle garde le lit; parce qu'elle s'est blessée. Elle s'est tellement blessée, qu'elle en est accouchée avant terme. On lui fait garder le lit, de peur qu'elle ne se blesse.

BLESSÉ, ÉE, participe On dit, qu'Un homme a le cerveau blessé, pour dire, qu'Il n'est pas sage.

BLESSÉ se prend aussi substantivement Avoir soin des blessés. Les morts & les blessés.

BLESSURE. s.f. Plaie. L'impression que fait un coup qui entame ou qui meurtrit les chairs.

Next page


PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.