LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE
5ème Edition, 1798
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a jusqu'à huit pieds de long, et il est
a craindre par sa voracité.
BED
BEDAINE
BEDAINE. s. f. Panse, gros ventre,
Remplir sa bedaine. Farcir sa bedaine.
Une grosse bedaine. Il ne se dit qu'en
plaisanterie.
BEDEAU
BEDEAU. s. m. Bas--Officier portant
baguette ou masse, et servant aux
Églises ou Universités, pour marcher
devant les principaux Officiers, et pour
leur faire faire place. Un bedeau de
Saint--Eustache. Le premier bedeau de l'Université.
BÉDEGAR
BÉDEGAR. Voyez Églantler.
BEDON
BEDON. s. m. Vieux mot, qui signifioit
autrefois Petit tambour, mais
qui n'est plus en usage que dans cette
phrase, Un gros bedon, qui se dit par
plaisanterie d'Un homme gros et gras.
C'est un gros bedon.
BÉE
BÉE
BÉE. adj. Ce mot ne s'emploie qu'en
cette phrase, Gueule bée, qui se dit
Des tonneaux ouverts par un de leurs
fonds. Des tonneaux, des futailles à
gueule bée.
BÉER
BÉER, verbe neut. qui n'est plus
en usage. On dit aujourd'hui Bayer.
Voyez Bayer.
BEF
BE--FA--SI
BE--FA--SI. Terme de Musique, par
lequel on distingue le ton de Si. Le ton
de Be--fa--si. Cet air est en Be--fa--si.
BEFFROI
BEFFROI. s. m. Tour ou Clocher,
d'où l'on fait le guet, et où l'on sonne
Palarme. On a sonné la cloche dubeffroi.
Il se prend aussi pour La cloche qui
est dans le beffroi, Le beffroi sonne; et
pour La charpenterie qui porte les cloches,
Il faut refaire le beffroi de cette
tour.
BEG
BÉGAIEMENT
BÉGAIEMENT. s. m. L'action de
bégayer.
BÉGAYER
BÉGAYER. v. n. Articuler mal les
mots, les prononcer avec peine, par
un défaut de l'organe. Il se conjugue
comme Payer. Un homme qui bégaye si
fort, qu'on a toutes les peines du monde
à l'entendre. Dès qu'il a bu trois verres
de vin, il commence à bégayer.
On dit d'Un enfant qui commence à
parler, qu'Il ne fait encore que bégayer.
Et figurément on dit, que Les plus
grands Philosophes ne font que bégayer,
quand ils veulent parler de la grandeur de
Dieu, pour dire, qu'Ils n'en peuvent
parler que très--imparfaitement.
Bégayer
Bégayer, est quelquefois actif. Il
n'a fait que bégayer sa harangue.
Bégayé, ée
Bégayé, ée. participe.
BÉGU, UË
BÉGU, UË, adj. se dit d'Un cheval
qui marque toujours, quoiqu'il ait passé
l'âge. Cheval bégu, jument béguë.
BÈGUE
BÈGUE. adj. des 2 g. Qui a peine à
parler et à prononcer les mots, hésitant
et répétant souvent la même syllabe,
avant que de prononcer celle
qui suit. Un homme bègue.
Il se dit aussi substantivement. C'est
un bègue.
BÉGUEULE
BÉGUEULE. s. f. Terme injurieux,
qui se dit d'Une femme prude avec
hauteur, ou dédaigneuse avec impertinence.
Ne plaisantez pas avec cette
femme, c'est une bégueule. Il ne s'emploie
qu'au familier.
On dit Faire la bégueule, pour dire,
Se donner des airs de bégueule.
BÉGUEULERIE
BÉGUEULERIE. s. f. Le caractère,
les airs d'une bégueule. On ne peut
supporter sa bégueulerie. C'est un trait
de bégueulerie des plus ridicules.
BÉGUIN
BÉGUIN. s. m. Espèce de coiffe de
linge pour les enfans, qui s'attache
sous le menton avec une petite bride.
Un enfant qui a encore le béguin.
BÉGUINAGE
BÉGUINAGE. s. m. Maison, Couvent
de Béguines.
BÉGUINE
BÉGUINE. s. f. Nom de certaines
Religieuses des Pays--Bas, et qu'on
donne par mépris à une Dévote superstitieuse
et minutieuse. Il est familier.
BÉGUM
BÉGUM. subs. f. Terme de voyage.
Titre d'honneur qu'on donne aux Princesses
de l'Indoustan.
BEJ
BÉJAUNE
BÉJAUNE. sub. m. Terme de Fauconnerie.
Oiseau jeune et niais. On
donne figurément ce nom à un jeune
homme sot et niais. Voy. Bec.
Il signifie aussi Sottise, ineptie.
Montrer à quelqu'un son béjaune. Il est
familier.
BEI
BEIGE
BEIGE. subs. f. Sorte de serge faite
avec la laine, telle qu'on l'onlève de
dessus les moutons.
BEIGNET
BEIGNET. subs. m. Espèce de pâte
frite à la poêle. Beignet de pommes.
Faire des beignets. Manger des beignets.
BEIRAM
BEIRAM. s. m. Voy. Bairam.
BEL
BELANDRE
BELANDRE. s. f. Petit bâtiment
de transport, du port d'environ huit
tonneaux, dont on se sert sur les rivières,
sur les canaux, et dans les
rades.
BÉLANT, ANTE
BÉLANT, ANTE. adj. Qui bêle.
On dit proverbialement, Mouton bêlant,
et boeuf saignant, pour dire, qu'Il
faut que le boeuf et le mouton rôtis ne
soient guère cuits.
BÊLEMENT
BÊLEMENT. subs. mas. Le cri des
moutons et des brebis. La brebis et son
agneau se reconnoissent l'un l'autre à leur
bêlement.
BÉLEMNITE
BÉLEMNITE. sub. fém. (Pronon.
Bélèmnite.) Espèce de fossile.
BÊLER
BÊLER. v. n. Il ne se dit que Du
cri naturel du mouton, des agneaux,
et de la brebis. Les agneaux bêlent.
On dit proverbialement et bassement,
Brebis qui bêle perd sa goulée,
pour marquer qu'> table il ne faut pas
trop s'amuser à causer; La brebis bêle
toujours de même; pour dire, qu'On ne
change guère les manières qui viennent
de la nature.
BELETTE
BELETTE. s. f. Petit animal sauvage,
long, de couleur rousse, qui a
le museau pointu, les pates courtes,
et qui fait la guerre à la volaille. La
belette est entrée dans le colombier.
BELIER
BELIER. s. m. Quadrupède portant
laine, et qui est le mâle de la brebis.
Un gros belier. Les cornes d'un belier.
En parlant Des guerres anciennes,
on appelle Belier, Une machine de
guerre, faite d'une longue poutre,
dont l'extrémité étoit armée d'une tête
de belier d'airain, et dont on se servoit
à battre et à renverser les murailles
des Places assiégées.
Belier
Belier, se dit aussi Du premier des
douze Signes du Zodiaque. Le Soleil
étoit dans le Signe du Belier.
BELIÈRE
BELIÈRE. s. f. Anneau qui est audédans
d'une cloche, pour suspendre
le battant.
BELÎTRE
BELÎTRE. subst. mascul. Coquin,
gueux, homme de néant, etc. Un vrai
belître.
BELLA--DONA
BELLA--DONA ou BELLE--DAME.
sub. fém. Plante, qu'on nomme ainsi,
parce qu'en Italie on en compose une
espèce de fard. Elle est d'usage en
Médecine.
BELLÂTRE
BELLÂTRE. sub. m. Qui a un faux
air de beauté, une beauté mêlée de
fadeur. C'est un bellâtre, qui se croit fort
beau. Il s'emploie quelquefois adjectivement.
BELLE--DAME
BELLE--DAME. s. f. Voyez ci--dessus
Bella--dona.
BELLE--DE--JOUR
BELLE--DE--JOUR ou HÉMÉROCALE. s. f. Espèce de lis. On la cultive
dans les jardins pour la beauté de
sa fleur. Elle est d'un jaune tirant sur
le rouge.
BELLE--DE--NUIT
BELLE--DE--NUIT ou JALAP. s. f.
Plante. Elle vient de l'Amérique. On
la cultive dans les jardins à cause de la
beauté de ses fleurs. Sa raçine est un
violent purgatif.
BELLE--FILLE
BELLE--FILLE. s. f. Terme relatif.
La fille du mari par rapport à la femme,
la fille de la femme par rapport au
mari, quand elle est née d'un autre lit.
On le dit aussi De la Bru. C'est votre
belle--fille, vous avez épousé son père.
C'est ma belle--fille, elle a épousé mon
fils.
BELLEMENT
BELLEMENT. adv. Doucement,
avec modération. Il est familier, et ne
s'emploie guère que pour avertir quelqu'un d'être plus modéré. Bellement,
vous vous emportez, vous vous oubliez.
Allez tout bellement.
BELLE--MÈRE
BELLE--MÈRE. s. f. Terme relatif.
C'est à l'égard des enfans, la femme
que leur père a épousée après la mort
de leur mère. À l'égard d'un gendre,
c'est la mère de sa femme; et à l'égard
d'une bru, c'est la mère de son mari.
BELLE--SOEUR
BELLE--SOEUR. subst. fémin. Nom
d'alliance qui se donne, ou par un
mari à la soeur de sa femme, ou par
une femme à la soeur de son mari, ou
par un frère ou une soeur à la femme
de son frère, ou à deux femmes qui
ont épousé les deux frères. C'est la soeur
de ma femme, et par conséquent mabellesoeur.
BELLIGÉRANT, ANTE
BELLIGÉRANT, ANTE. adj. (On
prononce les deux L.) Il se dit Des
peuples qui sont en guerre. Il s'emploie
ordinairement au féminin. Puissances;
parties belligérantes.
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