ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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est difficile à décider. Ceci a néanmoins lieu dans les insectes, dont la structure est simple & gelatineuse, & dont les humeurs lentes ne s'écoulent point, mais restent adhérentes aux autres parties du corps. Les membranes dans lesquelles se forment les hydatides dans l'homme, la génération des chairs dans les blessures, le cal qui fortifie non - seulement les os fracturés, mais qui encore tient lieu des os entiers, se forment d'une liqueur gelatineuse rendue compacte par la pulsation des arteres voisines prolongées: on n'a cependant jamais observé que de grandes parties organiques se soient régénérées. La force du coeur dans l'homme, & la tendance que les humeurs qui y séjournent ont à la pourriture, la structure composée du corps, qui est fort différente de celle des insectes, s'opposent à de pareilles régénérations.

Il y a une autre espece d'accroissement qui a paru merveilleux quand le hasard l'a découvert: on remarqua en Angleterre que nos corps étoient constamment plus grands le matin que le soir, & que cet accroissement montoit à six & sept lignes; on examina ce nouveau phénomene, & on en donna l'explication dans les Transactions Philosophiques. Un esprit qui n'auroit pû étendre ses vûes que sur des objets déjà découverts, auroit vérifié grossierement ce phénomene, l'auroit étalé aux yeux du public sous une autre forme, l'auroit paré de quelque explication physique mal ajustée, auroit promis de dévoiler de nouvelles merveilles: mais M. l'Abbé Desfontaines s'est rendu maître de cette nouvelle découverte; il a laissé si loin ceux qui l'avoient donnée au public, qu'ils n'ont osé publier leurs idées; il est fâcheux que l'ouvrage où il a rassemblé ses observations n'ait pas été imprimé. Nous ne donnerons pas ici le détail de toutes les découvertes qu'il a faites sur cette matiere: mais nous allons donner des principes dont on pourra les déduire. 1°. L'épine est une colonne composée de parties osseuses séparées par des cartilages épais, compressibles & élastiques; les autres cartilages qui se trouvent à la tête des os, & dans les jointures, ne paroissent pas avoir la même élasticité. 2°. Tout le poids du tronc, c'est - à - dire, le poids de cent livres au moins, porte sur l'épine; les cartilages qui sont entre les vertebres sont donc comprimés quand le corps est debout: mais quand il est couché, ils ne portent plus le même poids; ils doivent se dilater, & par conséquent éloigner les vertebres; ainsi le tronc doit devenir plus long, mais ce sera là précisément une force élastique qui augmentera le volume des cartilages. Les fluides sont poussés continuellement par le coeur, & ils trouvent moins de résistance dans les cartilages lorsqu'ils ne sont pas comprimés par le poids du tronc, ils doivent donc y entrer en plus grande quantité & dilater les vaisseaux: mais ces vaisseaux ne peuvent se dilater sans augmenter le volume des cartilages, & sans écarter les vertebres: d'abord les cartilages extrèmement comprimés se rétablissent avec plus de force; ensuite cette force diminuera par degrés, comme dans les bâtons fléchis, qui se restituent; il est donc évident que l'accroissement qui se fait quand on est couché demande un certain espace de tems, parce que les cartilages, toûjours pressés, ne peuvent se rétablir dans un instant. De plus, supposons que l'accroissement soit de six lignes, chaque ligne d'augmentation ne se fait pas dans le même espace de tems; les dernieres lignes demanderont un tems beaucoup plus long, parce que les cartilages ont moins de force dans le dernier tems de la restitution; de même qu'un ressort qui se débande a moins de force sur la fin de sa détente. 3°. L'accroissement dans les cartilages, doit produire une augmentation dans le diametre de la poitrine; car les côtes en général sont plus éloi<cb-> gnées sur l'épine que sur le sternum, ou dans leur marche. Suivant cette idée, prenons - en deux du même côté, regardons - les comme formant un angle dont une vertebre & un cartilage sont la base. Il est certain que de deux triangles qui ont les côtés égaux & les bases inégales, celui qui a la base plus petite a plus de hauteur perpendiculaire: or la base de l'angle que forment ces deux côtés le soir, est plus petite que la base de l'angle qu'ils forment le matin; il faut donc que le soir il y ait plus de distance de l'épine au sternum, ou bien il faut que les côtés se soient voutés, & par conséquent la poitrine aura plus de distance le soir que le matin. 4°. Après le repas les vaisseaux sont plus pleins, le coeur pousse le sang & les autres fluides avec plus de force, les vaisseaux agissent donc plus fortement sur les cartilages; ils doivent donc porter dans leur intérieur plus de fluide, & par conséquent les dilater; les vertebres doivent donc s'éloigner, & par conséquent il y aura un accroissement après le repas, & il se fera en plus ou moins de tems, selon la force des vaisseaux, ou selon la situation du corps; car si le corps est appuyé sur le dossier d'une chaise, le poids du tronc portera moins sur les cartilages, ils seront donc moins pressés; l'action des vaisseaux qui arrivent dans les cartilages trouvera donc moins de résistance, elle pourra donc mieux les dilater: mais quand l'action des vaisseaux commencera à diminuer, le décroissement arrivera, parce que la pesanteur du corps l'emportera alors sur l'action des vaisseaux, laquelle ne sera plus aussi vigoureuse quand la digestion sera faite, & quand la transpiration, qui est très - abondante trois heures après le repas, aura diminué le volume, & par conséquent l'action des vaisseaux, & la chaleur qui porte partout la raréfaction. 5°. Il y a un accroissement & un décroissement auquel toutes ces causes n'ont pas la même part; quand on est couché on devient plus long d'un demi pouce, même davantage: mais cette augmentation disparoît dès qu'on est levé. Deux faits expliqueront ce phénomene. 1°. L'épine est plus droite quand on est couché, que lorsque le corps est sur ses piés. 2°. Le talon se gonfle, & ce gonflement disparoît par le poids du corps; au reste cet accroissement & ce décroissement sont plus considérables dans la jeunesse, que dans l'âge avancé. M. Senac, Essais de Physique. (L)

Accroissement

Accroissement, se dit, en Medecine, de l'augmentation d'une maladie. Le tems de l'accroissement est un tems fâcheux; c'est celui où les accidens augmentent en nombre, en durée & en violence; si l'on saisit la maladie dès son commencement, on pourra prévenir la force de l'accroissement. Voyez Maladie. (N)

Accroissement

Accroissement, en Jardinage, se dit des plantes lorsqu'elles ont fait un grand progrès, & de belles pousses. Voyez Végétation. (K)

ACCROIST

ACCROIST. Voyez Accroissement.

ACCROISTRE

ACCROISTRE (Commerce) en un sens neutre, se dit d'une chose qui passe à un associé ou co - propriétaire, par droit d'accroissement, en conséquence de ce que celui qui possédoit cette portion est mort ou l'a abandonnée. (G)

ACCROUPI

ACCROUPI, adject. en terme de Blason, se dit du Lion quand il est assis, comme celui de la ville d'Arles, & celui de Venise. On dit la même chose de tous les animaux sauvages qui sont dans cette posture, & des lievres, lapins & conils qui sont ramassés, ce qui est leur posture ordinaire, lorsqu'ils ne courent pas.

Paschal Colombier, en Dauphiné, d'argent à un singe accroupi de gueules: quelques - uns de la même famille l'ont porté rampant. (V)

ACCRUES

ACCRUES, terme de Marchands de filets; faire dos

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