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Toute action volontaire renferme deux choses: l'uneque l'on peut regarder comme la matiere de l'action; & l'autre comme la forme. La premiere, c'est le mouvement même de la faculté naturelle, ou l'usage actuel de cette faculté considéré précisément en lui - même. L'autre, c'est la dépendance où est ce mouvement d'un décret de la volonté, en vertu dequoi on conçoit Paction comme ordonnée par une cause libre & capable de se déterminer elle - même. L'usage actuel de la faculté considéré précisément en lui - même, s'appelle plûtôt une action de la volonté, qu'une action volontaire; car ce dernier titre est affecté seulement au mouvement des facultés envifagé comme dépendant d'une libre détermination de la volonté: mais on considere encore les actions volontaires ou absolument, & en elles - mêmes, comme des mouvemens physiques produits pourtant par un décret de la volonté, ou en tant que leurs effets peuvent être imputés à l'homme. Lorsque les actions volontaires renferment dans leur idée cette vûe réfléchie, on les appelle des actions humaines; & comme on passe pour bien ou mal morigené, selon que ces fortes d'actions sont bien ou mal exécutées, c'est - à - dire, selon qu'elles conviennent ou ne conviennent pas avec la loi qui est leur reglé; & que les dispo>tions même de l'ame, qui résultent de phisieurs actes réitérés, s'appellent moeurs; les actions humaines, à cause de cela, portent aussi le titre d'actions morales.
Les actions morales, considérées au dernier égard, renferment dans leur essence deux idées: l'une qui en est comme la matiere, & l'autre comme la forme.
La matiere comprend diverses choses. 1°. Le mouvement
physique de quelqu'une des facultés naturelles: par exemple, de la faculté motrice de l'appétit
sensitif, des sens extérieurs & intérieurs. &c.
On peut aussi mettre en ce même rang les actes mêmes
de la volonté considérés purement & simplement
dans leur être naturel, en tant que ce sont des
effets produits par une faculté physique comme telle.
2°. Le défaut de quelque mouvement physique qu'on
étoit capable de produire ou en lui - même ou dans
sa cause; ca> on ne se rend pas moins punissable par
les péchés d'omission, que par ceux de commission.
3°. Ce ne sont pas seulement nos propres mouvemens,
nos propres habitudes & l'absence des uns
& des autres en notre propre personne, qui peuvent
constituer la matiere de nos actions morales;
mais encore les mouvemens, les habitudes & leur
absence qui se trouvent immédiatement en autrui,
pourvû que tout cela puisse & doive être dirigé par
notre propre volonté: ainsi à Lacedemone on répondoit
des fautes d'un jeune homme qu'on avoit
pris en amitié. (Voyez
La forme des actions morales confiste dans l'imputabilité, si j'ose désigner ains> cette qualité, par laquelle
les effets d'une action volontaire peuvent être
imputés à l'agent, c'est - à - dire, être censés lui appartenir
proprement comme à leur auteur; & c'est
cette forme des actions qui fait appeller l'agent c>
morale. Voyez
C'est pour nous conformer au langage commun
des Méchaniciens & des Physiciens, que nous donnons
cette double définition. Car si on nous demande
ce qu'on doit entendre par action, en n'attachant
à ce terme que des idées claires, nous répondrons que
c'est le mouvement qu'un corps produit réellement,
ou qu'il tend à produire dans un autre, c'est - à - dire
qu'il y produiroit si rien ne l'empêchoit. Voyez
En effet, toute puissance n'est autre chose qu'un
corps qui est actuellement en mouvement, ou qui
tend à se mouvoir, c'est - à - dire qui se mouvroit si
rien ne l'en empêchoit. Voyez
Quantité d'action, est le nom que donne M. de
Maupertuis, dans les Mémoires de l'Académie des
Sciences de Paris. 1744, & dans ceux de l'Académie
de Berlin 1746, au produit de la masse d'un corps par
l'espace qu'il parcourt & par sa vitesse. M. de Maupertuis a découvert cette loi générale, que dans les
changemens qui se font dans l'état d'un corps, la quantité
d'action nécessaire pour produire ce changement,
est la moindre qu'il est possible. Il a appliqué heureusement
ce principe à la recherche des lois de la réfraction,
des lois du choc, des lois de l'équilibre,
&c. & s'est même élevé à des conséquences plus sublimes
sur l'existence d'un premier être. Les deux
ouvrages de M. de Maupertuis que nous venons de
citer, méritent toute l'attention des Philosophes; &
nous les exhortons à cette lecture: ils y verront que
l'Auteur a sû allier la métaphysique des causes finales
(Voyez
Le premier Mémoire où M. de Maupertuis a donné
l'idée de son principe, est du 15 Avril 1744; &
à la fin de la même année, M. le Professeur Euler
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